La vie est simple

Tenir un blog me plaît. Je me prends un peu pour Ophélie. Comme elle, je passe du temps devant l’ordinateur (le sien d’ailleurs, que sa fille m’a légué), et je me sers de sa réserve d’images en tous genres qu’elle collectionnait patiemment et passionnément. Désormais, j’en cherche aussi à mon tour.

Je me rends compte combien nous avions les mêmes goûts, elle et moi. Toutes les images qu’elle avait choisies, je les aurais choisies. Toutes ces femmes qui lui tapaient dans l’œil, je les trouve toutes très belles, je les aime. Je les aurais choisies, moi aussi.

Je comprends mieux la passion d’Ophélie. Elle recherchait et vénérait la beauté, voulait vivre l’extase de la beauté à travers ces femmes photographiées, dessinées, tous ces corps, même pornographiques, ces chattes, ces nibards… Souvent, ses recherches l’amenaient à l’orgasme. Elle se le donnait généralement seule, en regardant ses images. Parfois, elle m’appelait et je l’assistais. Son plaisir venait, et je me donnais le mien à côté d’elle. Des fois, Gaëlle se mêlait à nous. La vie était simple.

Aujourd’hui, malgré le confinement, la vie est toujours aussi simple. Je fais comme Ophélie, je regarde, je suppute, je choisis et, à un moment, j’appelle Honorine ou Gaëlle. Souvent, les deux viennent. Elles sont heureuses. La vie est simple. Ophélie qui nous regarde est contente.

(Publié le 26 avril dernier dans "Marianne a du chagrin")