Emma Richter 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 Dans les hautes herbes où le vent se montre indocile, Furtive et traquée, à peine une ombre fragile, Elle essaie, poursuivie par des hordes de murmures, Affolée, de se cacher, fuyant vers davantage de verdure. Les roseaux se plient, ralentissent son pas, Comme des bras tendus, aggravent son émoi. Sous le poids d’un ciel indifférent et froid, La voilà maintenant qui s’endort, nue, dans un petit bois. La nuit venue, éclairée d’une lune, ses rêves se tissent, Là où l'oubli sans voix efface peines et maléfices, Apparaît alors une noiseuse inconnue tenant un olisbos, Frôlant sa vulve avec, et lui créant un délicieux chaos. Mais la lumière viendra, cruelle et nécessaire, Brisant son rêve d'une manière follement téméraire, La belle se réveillera, encore traquée, encore perdue, Et reprendra la danse des herbes, toujours suspendue. Elle ira là où les secrets la turlutent...