Dildo a deux têtes

Ogresses fatales allongées sur le dos
Ou à quatre pattes fesses à fesses
Nous dévorons le même excellent sucre d’orge
Pendant que Rose à la terrasse d’un café 
En ville nous attend
Parfois la diablesse sert d’entremetteuse
Et s’occupe d’ajuster notre trait d’union
De lui donner du mouvement
Et un peu de religion
C’est là son petit péché mignon
Aujourd’hui elle n’est pas là et je sais qu’elle s’impatiente
À la terrasse d’un café
En centre-ville

Ophélie Conan

Poème ancien d’Ophélie, jamais publié, écrit à l’époque où Rose habitait encore à P., avant qu’elle ne fût remplacée par une des trois sœurs « Brontë », celle du milieu, je veux dire Gaëlle. Il ne m’est pas dédié, mais je reconnais bien la situation, ce rendez-vous que nous avait donné Rose, dans le centre-ville de Quimper, et notre super retard, en raison de la raison ici évoquée. Rose était furax d’attendre, mais elle a bien ri quand nous lui avons raconté le motif de notre retard.

Ophélie, je t’aime toujours, tu entends? Même là où tu es.


(Publié dans "Marianne a du chagrin", le 23 mai 2020.)

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