Vendre de la viande à l'aide de la pute de pub

 

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Le porno, comme toutes les entreprises de massification, a partie liée avec le capitalisme et son acolyte le marketing. 

Le capitalisme présente bien souvent des excès dévastateurs, notamment quand il produit des objets dont les gens n’ont pas besoin. Pour les amener à consommer ces objets dont ils n'ont pas besoin, le capitalisme, avec la pub, manipule psychiquement les gens en leur faisant croire qu’ils en ont absolument besoin et qu'ainsi ils seront "tendance" ou simplement "comme tout le monde".

Le capitalisme est encore plus dévastateur quand, pour produire ces objets en abondance qui ne servent à rien, sinon à être vendus et enrichir ceux qui les vendent, il salit, souille, pollue, détruit la vie et le cadre de la vie des gens. 

Le paroxysme c’est quand, non content de vendre des objets sans utilité, le capitalisme vend des comportements faisant croire aux gens qu'en les adoptant, ils deviendront plus "eux-mêmes". Pour cela, il propose sournoisement et paradoxalement aux gens des modèles d’identification ne visant rien d'autre que de mieux les dépersonnaliser.

Dans ce cas, le capitalisme instrumentalise notre corps et notre esprit. Ainsi en est-il du commerce de nombreux états de mieux-être (santé, minceur, bonheur) qui s’adressent plutôt aux femmes, mais aussi puissance d'érection, suprématie sexuelle de l’homme sur la femme (par le biais de la pornographie). Ces derniers s’adressent plutôt aux hommes. La pornographie représente certainement le domaine le plus extrême de ce "commerce", puisqu’il concerne notre intimité corporelle et sexuelle.   

Plus j'y réfléchis, moins je vois de différence entre la conception pornographique de l’acte érotique et l’élevage industriel des animaux en vue de les transformer en viande. Dans les deux cas, l’être vivant est  chosifié pour qu'on puisse mieux vendre sa viande. "La truie reproductrice devrait être conçue comme un élément précieux d’équipement mécanique dont la fonction est de recracher des porcelets comme une machine à saucisses, et elle devrait être traitée comme telle", écrivait un dirigeant de la firme américaine Wall’s Meat. Edifiant!

Le capitalisme n’est pas fondé sur le désir, mais sur la compulsion de répétition dont sont affligés un grand nombre d'êtres humains, ce qui permet à l'entrepreneur capitaliste d’obtenir, de manière pérenne, le maximum de profits. C’est pourquoi, pour maximiser ses profits, ce dernier mise sur la répétition à l’infini du même acte de consommation d’objets ou d’états (obtenus au plus faible coût possible) par un nombre maximal de consommateurs parfaitement conditionnés, donc incapables d'esprit critique. 

Comme toutes les entreprises de déshumanisation et d'abêtissement du genre humain cette forme de capitalisme arbore le masque de la propreté et de la bien-pensance, souvent d’essence religieuse monothéiste. On peut appeler ce masque politiquement correct "puritanisme capitalo-pornographique".

La pornographie est une représentation du sexe essentiellement associée au pouvoir du profit capitaliste. Elle assujettit toujours quelque part dans sa chaîne productive un sujet exploiteur, généralement mâle, et un sujet exploité, généralement femelle. Pour donner un exemple de ce romantisme exacerbé, citons un film où l'on peut admirer Rocco Sifredi, l’homme à la queue la plus longue du monde, dans des toilettes, mettant la tête de la femme qu'il baise dans la cuvette des WC et tirer la chasse d'eau au moment où il éjacule.

La pornographie est une expression de la sexualité qui n’a rien à voir avec le désir (toujours élaboré), mais avec la compulsion de répétition (au service de la pulsion de mort) et avec l'assassinat lequel est une affirmation de puissance absolue de soi sur l'autre. Selon cette conception, sa rhétorique est fabriquée au plus bas coût possible afin de réaliser le maximum de profit, est forcément laide, pauvre, vulgaire, de mauvais goût, bâclée, gratuitement violente, directe, sans suggestions ou sous-entendus, sans humour, mortifère. Je ne parle même pas de la pub pour la pornographie qui est pire.

Porno vient du grec pornê, nom dérivé du verbe pernemi qui veut dire vendre. Ce mot désignait à l’origine celles et ceux qui vendaient leurs corps.

Ophélie Conan

Cet article d'Ophélie a paru dans son blog, "Conan la barbare I", le 14 février 2014, au moment où ce dernier avait été basculé par Overblog sur Erog et où il fut envahi de pubs en tous genres, mais surtout à l'usage des homosexuels mâles, ce qui n'était pas tellement au goût d'Ophélie. Malgré la hardiesse de certains de ses articles et du choix de certaines photos, Ophélie n'a jamais considéré que son blog pouvait être confondu avec de la pornographie. Moi-même, aujourd'hui, c'est ce que je pense du "Monde d'Ophélie". 

C'est déjà ce qu'elle tente d'expliquer dans "Vendre de la viande à l'aide de la pute de pub". Ophélie a ensuite publié ce texte dans "La dérive" (sur Amazon Kindle).

Les présentes illustrations sont de moi, et je vous préviens, je les aime toutes. 

Mais j'aime plus particulièrement la photo n°7 et le gif n°8 que je pourrais intituler: "De l'art d'être trois".

Le dessin n°9 m'intrigue. Dans quel monde sommes-nous quand je vois cette jeune femme dans un guichet-caisse, devant cet ordinateur très étrange, qui se détourne peut-être pour ne pas voir un inquiétant "client-robot" qui tente de s'adresser à elle? La jeune dame très bien faite paraît inquiète et, avec son regard affolé, nous interpelle, sans doute pour que nous la débarrassions de cet étrange individu.

De même la photo n°26. Que fait donc cette jeune femme nue, les yeux bandés, debout sur une table, tandis qu'un homme verse du champagne dans une flute, et qu'une autre femme, en tenue de soubrette, la regarde?

La peinture n°12, je la trouve très belle. J'adore cette jeune fille aux yeux bandés (encore) qui tient dans sa main gauche rien moins qu'un croissant de lune!

La photo n°29 aurait certainement beaucoup plu à Ophélie, j'en suis sûre. Que transportent donc dans leur landau, ces deux veuves, jeunes et jolies? Je suis certaine que ce sont des lesbiennes et que le landau est bourré de godemichés!

Quoi de plus beau que la descente du slip, sinon la mer, la mer toujours recommencée... Bientôt, les délices du cunni. La descente du slip est un cérémonial à ne jamais manquer. (gif n°33)

La photo n°38, certainement ancienne, est touchante. Il est clair que Miss Amy Evan et Miss Lily Elsie sont deux actrices en vogue. Peut-être qu'elles ne s'aimaient pas forcément d'amour tendre, mais on pourrait le croire sur cette jolie photo, non?

La n°39 décline encore "l'art d'être trois", ainsi que la n°49. Sous des formes bien différentes.

Ce qui n'empêche pas qu'au café, quand ces derniers étaient encore ouverts, et qu'on n'y était que deux, on pouvait quand même bien se marrer. (photo n°46)

Marianne