Sandrina Pavoni


Sandrina Pavoni aime les robes à frou-frou

Les bijoux

Les rubans fous

Et l’ombre violine des étés en feu


Elle aime surtout la douceur de Lise

La belle amie de Louise

Mais rien ne l’enchante davantage

Que le regard angélique

De la sage Élodie

Et les silences nostalgiques de la brune Julie


Sandrina Pavoni habite une somptueuse villa

Dans la campagne romaine

Elle y vit sans amant ni mari

Parfois seule

Souvent en compagnie de ses charmantes amies


Cet été

Elle courtise Lise

La belle amie de Louise

Mais rien ne l’enchante davantage

Que de caresser

Les dessous charmants

De la sage Élodie

Et d’ouvrir

Sans la prévenir

Le corsage de Julie


Sandrina Pavoni est une reine décadente

Qui s’épanouit indécente

Devant ses miroirs et ses tableaux de famille


Telle une lionne de l’ombre

Elle s’avance sur le perron

Que le soleil inonde

Sa robe longue

Hautement fendue sur le devant

Traîne sur les dalles de pierres

Et ses cuisses

En marchant

Resplendissent nues

Richement décorées par sa belle forêt sombre

Dont le chatoiement

A lui seul

Force le ravissement

Le haut est largement échancré

Et le buste entier s’en échappe

Et se peut facilement contempler


Provocante

Elle va au hasard des allées

Sous la charmille

Elle rencontre Lise

La belle amie de Louise

Assise sur un banc

Qui offre retroussée son ventre salé

A la très sage Élodie

Qui le couvre de baisers


Sandrina Pavoni aime les chaudes journées

Qui finissent en orage

La moiteur des seins en ménage

Les croupes rebondies

La rosée

Et le doux clapotis de l’onde dans ses bassins


Un instant

Elle regarde les belles enragées

Puis enjambant l’agenouillée

Se place devant l’assise

Et la tente

En lui donnant à sucer

Les fraises écarlates

Qui pointent

Orgueilleuses

Au bout de ses seins


Lise les trouve succulentes

Et en guise de remerciement

Enfonce

Deux de ses doigts

Sous le triangle velu

Facilement entrevu

Entre les lèvres de tissu


Sandrina Pavoni est une lionne ardente

Elle aime les orgies indécentes

C’est sans nul doute

La plus orgueilleuse des tribades


Chancelante d’ivresse

Elle va dans le verger

Rejoindre Julie

Son ancienne maîtresse

Qui l’attend sur une balancelle

En se branlant doucement


L’arbre est une espèce de figuier

Plein de merles et de lunes

Son ombre est fraîche

Et mauve

Comme le débardeur de Julie


Pressée 

La visiteuse avise

Parmi les fleurs et les bijoux

Un petit homme en caoutchouc

Doux

Fou

Plein de ruban partout

Sandrina Pavoni aime ces objets étranges 

Dont elle fait ample collection

Certains sont en bois

Durs comme du béton

D’autres en caoutchouc

Souples comme des tétons


Sur-le-champ

Elle s’en harnache

Et parée

S’avance vers Julie

Qui l’attend

Grande ouverte

Sur l’escarpolette


Sandrina Pavoni n’est pas un hussard

C’est toujours avec une délicatesse infinie

Qu’elle sait prendre ses amies.


Ophélie Conan











"Sandrina Pavoni" est un poème assez ancien d'Ophélie que j'adore. Il résume bien le projet saphique d'Ophélie, entourée de ses amies tribades. À l'évidence, Sandrina Pavoni est Ophélie. À travers Sandrina, Ophélie se dépeint sous les traits d'une riche Italienne dilettante, vivant dans un palais, ce qu'elle n'était évidemment pas. Mais je crois qu'elle aurait certainement voulu l'être. 

Ce poème figure parmi les poèmes du recueil "Le miroir des étoiles"


Commentaires

  1. Luxure, calme et volupté...
    Mais aussi cunni, 69 et joli clito, comme sur la 3ème photo sur laquelle je me suis arrêté plus longuement. J'envie la Belle qui va se régaler de ce rose bonbon.
    Bise et belle journée, Marianne.

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    1. Oui, Phil, ce joli clito rose bonbon donne envie, je suis bien d'accord avec toi!
      Bonne soirée et bisou à toi.

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  2. Oui, Ophélie est l'héroïne et j'aime beaucoup son poème, le rythme, les idées saugrenues ( un petit homme en caoutchouc : ce pourrait être un fétiche africain avec qui se poursuit la scène, où il est petit, anéanti, spectateur d'une jouissance : je verrais bien une danse le ridiculisant! ).

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    Réponses
    1. Ton idée de fétiche africain est également saugrenue, Elisabeth. C'est amusant les représentations de chacune et de chacun!

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  3. Ophélie, c'est vrai, est la réplique de Sandrina.
    D'ailleurs, je ne sais pas si sur l'une des photos de profil de son blog,
    n'était pas justement l'image de cette belle femme, comme le visage de la troisième
    photo, après le texte. Ce beau profil qui fait face à cette jolie fente...
    Son texte nous image, d'une manière fort romantique, la belle façon qu'elle avait choisie de vivre,
    entourée de femmes et libre sexuellement.
    Très beau poème qui nous fait rêver, comme elle avait l'habitude d'en écrire.

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    Réponses
    1. Merci Gil. Oui, c'est un très beau poème (de mon point de vue), érotique et romantique, comme elle-même l'était.

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    2. Juste une question Marianne.
      Où a-t-elle été chercher ce nom de Sandrina Pavoni ?
      A-t-elle existée ?
      Je crois en plus, qu'elle adorait l'Italie.
      Elle y a fait plusieurs apparitions à Rome, notamment, mais pas que.
      (dont quelques unes avec toi)
      Du moins, si elle était italienne.
      La consonance de son nom laisse à le penser.

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    3. Gil, je ne sais vraiment pas où Ophélie est allée chercher ce nom et ce prénom, mais ce qui est sûr, c'est qu'elle est allée beaucoup de fois en Italie. Ça sonne complètement italien! Je suis certaine que Sandrina Pavoni, telle qu'elle la décrit, n'a jamais existé, mais elle a peut être vu ce nom lors d'un de ses séjours. Je sais qu'elle a écrit ce poème avant de me connaître.

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  4. je l'avais lu et j'en avais fait part à Ophé. J'ai adoré ce texte

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