De mon landau
De mon landau jusqu’au velours de mon cercueil,
En attendant d’être changée en moule ou en écureuil,
Je me faufile entre les plis du réel et je passe.
Je passe, et mes bras enlacent tes bras délicieux
De femme habillée de laine, d’amour et de feu.
Sans la moindre mitaine, le fossoyeur m’attend.
Il regarde les croix qui veillent, il voit
La terre qui tressaille d'un souffle prophétique,
Il attend sans vouloir me déplaire, mais constant,
Me fait la nique, et laisse mon âme amoureuse ensevelie.
Ainsi danse-t-on dans mes bois de mélancolie.
Les phrases confiées la veille à mon oreille,
La nuit, m'envahissent de ta belle anatomie.
Toutes les rues s'en vont captives vers la Mort,
Il est indubitable que je ne me puis avoir tort.
Il est bien et beau de dire je veux, surtout quand
Je vois tes yeux bleus comme deux fleurs de lumière.
Ils me parlent tout bas d'éphémère, et je sais bien
Qu’ils n’ont aucun rapport avec les archanges cornus
Qui, dans mon sang, prennent nourriture et lierre.
Digérez le tout, c’est la vie, et ne m'en laissez point.
Vos blessures me brûlent comme des piqûres de maringouins.
Vous tombez au jardin de rêve où je m'en vais.
Je m'engloutis lentement dans mon ombre,
Laquelle est déjà fort encombrée de concombres.
Ophélie Conan
Je n'aimais pas les idées noires d'Ophélie.
RépondreSupprimerJ'aime le landau et toute sa suite qu'il faut croquer.
Je n'aime pas le velours dont elle parle,
et ce grand trou noir inconnu.
Elle y est et j'espère qu'elle en sourit de ma réflexion.
Oui, peut-être, si elle te lit, sourit-elle de ta réflexion!
SupprimerCe texte est plus proche de la Toussaint
RépondreSupprimerque de la Saint-Valentin.
Tiens,
voilà que je fais des vers (pas de terre).
Mais contrairement à toi, les rimes ne sont pas embrassées.
Bon weekend.
Tes rimes ne sont pas embrassées, mais je te fais la bise quand même.
Supprimer(Le poème n'est pas de moi)
La chute sur les concombres m'a plu : il y a comme un rire et une grande lucidité ainsi qu'une forme de sagesse qui me fait penser à La Grèce Antique. Ophélie aimait les mythes mais avait aussi lu des philosophes mais je ne m'engage pas car je ne les ai pas tous lus même si certains d'entre eux m'ont touchée.
RépondreSupprimerOui, elle avait pas mal lu, mais elle disait toujours qu'elle n'était pas une professionnelle de la question intellectuelle, et que rien ne valait l'expérience. Il fallait toujours que cela lui passe par le corps!
SupprimerOui, il fallait que cela lui passe par le corps mais elle parvenait à tout faire passer par le corps.
SupprimerBeaucoup de choses. Même la mort, dans son accident lui est passée par le corps!
RépondreSupprimerMon Dieu! J'y pense souvent! Je ne sais pas si elle a été conduite en réanimation comme ceci est arrivé à une de mes cousines qui est tombée de la voiture sans ceinture conduite par son fiancé qui n'a pas pu l'éviter. C'est atroce, et ma mère osa dire à des personnes apparentés audit fiancé dont la voiture de type jeep était restée chez les parents de ma cousine : " envoyez quelqu'un leur prendre ce cercueil ! " ( elle ne l'a pas demandé au fiancé mais à ses cousins ).
RépondreSupprimerNon, elle n'est pas allée en réanimation. Elle est morte quasiment sur le coup, d'après ce que j'ai pu savoir.
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