Drôle de monde


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Le soir, quand je rentre à la maison, après une dure journée de travail, souvent je demande à Marianne de me baiser. Elle le fait sans attendre, car l’or est toujours à portée de nos mains et il ne faut jamais remettre à demain. Ensuite, elle veut que je la baise à son tour, ce que je fais également sans attendre, après avoir croqué ses pommes d’angoisse. Quand j'y songe, je n’aimerais pas vivre au Far-West, mais que faire? Pourrions-nous nous passer de cul, elle et moi. Est-ce normal docteur? Un jour viendra, la moule des mers se détachera de son byssus, et les yeux clos de ma belle iront dans un pays où ne fleurissent que des violettes. Et pendant que je prendrai Marianne en levrette, Rose arrivera, sans faire de bruit, se mettra un gode, et m’enfilera subrepticement pendant que j'enfilerai mon doux amour... Ce sera une œuvre pieuse de plaisir au milieu de la vie.


Oh combien douce est notre vie de lesbiennes libertines et lubriques dans notre petite maison et notre petit jardin où chaque matin s’incendie à mon insu une aurore nouvelle! Elle est si agréable cette vie que nous n'avons plus guère envie de sortir de chez nous (sauf pour nous exhiber dehors ou nous rendre chez quelques amies, notamment mes collègues de travail, Marlène et Marceline). De ce fait, nous n’entendons pas les loups qui surgissent de leur tanière. Pourquoi vouloir sauver les apparences? Heureusement, je me secoue, je m'informe, je lis, ici et là, j’écris, je m'intéresse à la vie culturelle, sociale, politique, ainsi qu’à la feuille de basilic, et Marianne idem. Et Rose s’active, récure, astique. Sinon, on aurait toujours le nez dans des foufounes et des tétons dans la bouche, mais que faire puisque que les assassins assassinent.


Ophélie Conan


Encore un petit texte d'Ophélie paru le 2 avril 2015 dans "Conan la barbare II". Je l'ai illustré avec des tableaux du peintre figuratif Renato Guttoso (1911-1987), un des plus importants peintres italiens du xxème siècle, notamment célèbre pour sa sensualité et la violence de ses représentations féminines.

Les œuvres de Guttoso sont les illustrations n°1, 2, 4, 5, 7, 8, 10, 11, 13, 15, 16, 17, 18, 20, 21, 24, 25, 26 et 28. J'aime beaucoup le tableau n°13, intitulé "Caffe Greco", où l'on voit, dans le bas, à droite, deux lesbiennes.

Parmi les gifs, j'ai un faible pour le n°6, très beau, avec cette jolie jeune femme rousse qui boit à une fontaine, devant un petit garçon brun portant un plâtre et une valise. Pendant qu'elle se penche pour boire, le petit garçon baisse pudiquement les yeux et cache l'endroit de son sexe avec sa valise. Pourquoi fait-il cela? A-t-il vu qu'il pouvait voir dans le décolleté de la jeune femme et s'en trouve tout honteux?

Les n°14 et 19 mettent en scène d'étranges femmes boxeuses. Bizarre, mais exquis.

Quant au n°23, il n'est que luxe, calme et volupté...


Commentaires

  1. J'aime aussi beaucoup ses peintures. La 11 me fait penser au Demoiselles d'Avignon, va savoir pourquoi. Les couleurs, peut-être, ou la construction.

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    1. C'est vrai, il y a des ressemblances entre le tableau de Picasso et celui-ci: les femmes, le coude élevé de l'une d'elles, les couleurs, un certain traitement cubiste...

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  2. Pour le gif n°6, j'y vois plutôt un symbole beaucoup moins innocent. La fontaine symbolise une éjaculation et la valise cache une érection. A cet âge, on ne maîtrise pas encore très bien ses émotions.
    Sur la 19, ce serait plutôt un match de catch féminin, avec une prise encore jamais vue sur un ring avec du public. :)
    Quant à la 23, heu... elle se gratte la foufoune, non ?
    Bon, je manque de romantisme, ce soir. J'avoue. Alors je me rattrape en nominant le dernier gif (n°29) que je trouve beau et sensuel.
    Bise et belle soirée, Marianne.

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    1. Pour le gif n°6, tu as raison. Cette prise est géniale!
      Quant au gif n°23, ton interprétation est quelque peu différente de la mienne. Pourquoi pas? À y bien voir, tu as peut-être raison!
      Belle soirée à toi aussi, Phil. Bise.

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    2. Gif n° 23 : Pour moi, elle est clairement en train de se masturber. Mais je peux me tromper.

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    3. C'est peut-être les doux préliminaires d'une masturbation plus active!

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  3. Ophélie nous semble dire (j'adore le premier paragraphe, mais pourquoi diable as-tu Marianne, des pommes d'angoisse ?) qu'il n'y a pas que le sexe en longueur de journée.
    Il y a aussi le quotidien de chacun(e). La vie de tous les jours.
    Et puis, il faut regonfler ses batteries.
    Le Café Gréco, je l'avais déjà vu avec Ophélie (dans son blog), et d'ailleurs j'y suis passé, si c'est celui de Rome, on entre d'un côté et ressort de l'autre, et il a gardé toute son âme d'antan. J'en avais discuté avec elle, dans un commentaire ou un mail, avec, il est vrai, ce petit signe aux lesbiennes.
    Pour la N° 6, désolé, mais pour ma part, je crois que le petit garçon pense plutôt à une éjaculation masculine, avec cette image très sensuelle. (Bon, je retire le désolé, c'est peut-être une éjaculation féminine d'une femme fontaine...) J'essaie de faire plaisir à tout le monde.
    Bise.

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    1. Pommes d'angoisse? J'avoue ne pas savoir pourquoi elle utilisait cette expression. Je pense qu'elle parlait de mes seins qu'elle ne trouvait pas spécialement angoissants, mais ça va dans le contexte farfelu de son texte! Effectivement, il y avait, et il a toujours, la vie de tous les jours, quotidienne et aujourd'hui covidienne...
      Parmi les illustrations, le "Caffe Greco" est bien celui de Rome. Peut-être en avais-tu déjà parlé avec elle dans son blog, je ne sais pas. Nous sommes allées toutes le deux à Rome, en amoureuses, et sommes entrées aussi dans ce café très célèbre.
      Pour la n°6, je ne sais pas, mais le petit garçon est visiblement troublé par ce qu'il voit et que nous ne voyons pas. C'est malin, comme effet!
      Bise à toi, Gil.

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    2. Je pense que tes seins, Marianne, évoquent tout, sauf de l'angoisse.
      D'après tout ce que j'ai lu, je ne les ai, hélas, pas vus.
      C'est pour ça, que je relève cette expression d'Ophélie, qui est, du coup, très paradoxale.
      Bisous sur tes doudounes.

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    3. Je pense, Gil, qu'il ne faut pas attacher trop d'importance à cette expression, c'est davantage une formule poétique qu'une vérité scientifique!

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  4. Oui, Ophélie parle de tes seins, mais son texte semblé évoquer des craintes, une fin de quelque chose qui est peut-être aussi une faim de quelque chose, mais j'aime cet arrière-fond sombre qui est toujours là dans nos vie. Oui, l'histoire du petit garçon m'a intriguée.

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    1. Tu as raison, Ophélie joue souvent simultanément sur les deux tableaux, le sombre et le léger!

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