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Ce soir j'écris et j'entends la pluie qui tombe. La pluie, la pluie n'arrête pas de tomber. La nuit aussi. La nuit ressemble à une immense tombe.
Ce soir j'écris. Je me sens un peu de courage, alors j'écris. Je me sens plus courageuse, un peu moins lasse, un peu plus digne. Aujourd'hui, j'ai travaillé. J'ai encore vu la mort à l'œuvre dans les lits médicalisés, dans les fauteuils roulants, dans les sourires édentés. J'ai vu l'usure du temps sur les corps. Sur les corps des femmes. Indescriptible ce travail de mort, ce travail de déformation, de désintégration. Je ne saurais décrire ça. J'en suis bel et bien incapable. Je n'en ai pas envie. Cela me fait peur. Je suis seule, sans arme, sans amie, mais en vie. Je n'ai que mes larmes, je me sens encore belle, très belle, désirable. Mais je sais que c'est ce qui m'attend dans quarante ans.
Je pense à toute cette eau qui tombe, à tout cet océan liquide que le ciel déverse dans la nuit, à toute cette eau, dehors, derrière mes vitres. Je la ressens sur ma peau. Je la ressens qui s'infiltre dans mon corps, qui me liquéfie. C'est un océan froid, hostile, immense.
J'ai besoin d'amour, de lumière, de soleil. Je me réfugie dans la lumière de l'écran de mon MacBook. J'aime sa petite pomme croquée. C'est Eve qui a fait ça. J'aime les touches de son clavier que je caresse, j'aime aussi quand je me caresse…
Ophélie Conan
"Conan la barbare I", le 10 juin 2009.
Réédité en ebook, avec d'autres textes, sous le titre "Non, toutes les bimbos blondes ne sont pas des idiotes"
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Le 10 juin 2009, Ophélie vivait seule à Paris. Elle n'était plus avec Apolline, ne connaissait pas encore Emma la Suédoise, et ne vivait pas non plus avec Amélie, "la jeune veuve d'un riche Américain", et encore moins avec moi, Marianne... À cette époque, Ophélie avait quitté son sécurisant statut de femme de médecin et de mère de famille, et travaillait comme aide-soignante dans un EHPAD de la région parisienne.
Elle vivait dans le neuvième arrondissement, du côté de la place Saint-Georges, et elle fantasmait de nouvelles aventures lesbiennes. Elle projetait de venir vivre en Bretagne et, pour cette raison, rendait souvent visite à sa tante Angèle.
Ophélie m'a beaucoup parlé de cette époque. Elle rêvait de seins à peloter, elle était obsédée par la suce des tétons, par la léchouille de clitos, par le godage de vagins, elle imaginait d'incroyables et interminables fêtes entre femmes... C'est dans ces dispositions qu'en mai 2009, le jour de son anniversaire, elle ouvrit son blog "Conan la barbare I", sur Overblog, et qu'elle entreprit de collectionner des dessins et des photos de belles femmes nues, et plus particulièrement, de lesbiennes. Comme elle n'avait plus personne dans sa vie, elle s'exhibait aussi beaucoup toute seule, devant ses miroirs, en se masturbant et en se godant, mais aussi dans les vitrines des magasins, car elle sortait souvent nue sous un manteau ou un imper, dans les rues de Paris.
Toutes les gifs que j'ai ici choisies, dans ce post, illustrent bien, pour moi, le grand rêve d'Ophélie, rêve qu'elle a su me transmettre et qui a complètement métamorphosé ma vie, rêve qu'elle a su également faire croitre et embellir chez celles qui sont devenues aujourd'hui "mes filles", je veux parler de Gaëlle et d'Honorine, que j'admire et vénère comme des saintes et de merveilleuses et jolies petites salopes. J'emploie à dessein ce dernier terme qui, pour moi, n'est pas du tout péjoratif, mais particulièrement laudatif. Je dois avouer qu'à leur âge, j'aurais été totalement incapable de réaliser ce qu'elle font entre elles et avec moi, avec autant de simplicité, de naïveté, de légèreté, de spontanéité, de naturel, de méticulosité et d'élégance. Également, et surtout, avec autant d'absence de culpabilité.
Ces jeunes femmes sont de vraies nymphes, au sens de la mythologie antique. Gaëlle, tout particulièrement, m'étonne. Elle, si méfiante, a pris énormément confiance en sa beauté et en ses capacités à donner et recevoir du plaisir, sans doute au contact d'Honorine qu'elle considère désormais comme sa sœur jumelle. Ainsi, la ténébreuse Gaëlle est devenue une amoureuse aux mille initiatives.
Quand on se libère de la "morale" culpabilisante et que l'on vit pleinement ses rêves et ses envies, la vie a une autre saveur...
RépondreSupprimerIl faut aussi un certain courage (ou ne pas avoir le choix) pour quitter une vie confortable et sécurisante pour une telle "aventure".
Il y a tellement d'illustrations que j'aime dans ton billet : n°2, 8, 10, 18, 27, 29, 32 et 35... pour ne citer que les gifs.
Bises et bonne nuit, Marianne.
Oui, il faut un certain courage. Je sais bien que ce n'est pas toujours facile, pour avoir aussi moi-même changé de cap!
RépondreSupprimerJ'aime aussi les illustrations que tu as choisies, en particulier la n° 18, parce que j'aime beaucoup cette pratique.
J'aime aussi la n°13 pour le voyeurisme, la n° 16 pour les charmantes petites nattes, et la n° 17, pour la métaphore visuelle...
Bise et bonne soirée!
La pratique de la n°18 est sûrement excitante, mais elle me semble un peu trop "light" pour parvenir à un orgasme. Je me trompe peut-être...
SupprimerOui, bien sûr, les autres gifs que tu cites me plaisent aussi.
Très belle soirée à toi aussi.
Bise nocturne.
Pour la pratique de la n°18, je te l'accorde, c'est souvent un peu "light", mais pas toujours. Ça dépend de la taille et de la dureté du téton. Pour moi, cette pratique, en elle-même, me fait fantasmer!
SupprimerJe ne sais pas si j'aurais été capable de travailler dans un EHPAD. Non pas parce que ça me ramène à ma propre fin, mais à cause de la contemplation permanente de la déchéance humaine. De la déchéance de la vie, les animaux vivent les mêmes angoisses que nous.
RépondreSupprimerSinon, j'aime toutes les illustrations. Parce qu'elles sont en noir et blanc (en niveaux de gris en fait) et que je trouve qu'il n'y a rien de plus beau. Bon, d'accord, ma préférence va vers le dernier gif.
Ce que tu dis est sans doute ce que voulait dire Ophélie dans son texte, je pense. C'est dur d'assister à la déchéance de la vie. C'est peut-être pour ça que le sexe et l'érotisme nous fascinent.
SupprimerMerci pour ton commentaire, Alexandre.
Oui, je comprends ce qu'évoque Ophélie, ayant travaillé la nuit en hôpital. Je ne crois pas m'être projetée en vieille mais les patients étaient de tous âges. Ce boulot est dur. L'évocation de la pluie qui ne s'arrête pas de tomber est bien venue. Mes parents étaient encore en vie : il se peut qu'Ophélie ait déjà perdu ses parents à cette époque. L'humour aide beaucoup face au vieillissement : j'ai pu le voir dans ma famille. Je me souviens qu'Ophélie avait écrit un article de présentation où elle évoquait son plaisir à se regarder nue dans la glace, à se promener nue sous un manteau. Le texte semble indiquer qu'elle se sentait un peu seule et ce n'était pas ce qu'elle souhaitait : elle a créé son oasis.
RépondreSupprimerOui, Elisabeth, Ophélie avait déjà perdu ses parents, à cette époque. Et elle se sentait certainement très seule. L'humour et le sexe était certainement deux solutions pour elle de se faire du bien!
SupprimerIl semblerait que mon commentaire ne soit pas passé. C’est les aléas de l’informatique que je ne maîtrise pas tout le temps. Pour info, c’est suite à l’effacement de l’historique (j’en avais marre d’être pollué par la pub. Il suffit d’offrir une jupe et des sous-vêtements dentelle à la femme que j’aime, et ensuite, à chaque recherche, tu as des propositions de vêtements femmes à chaque recherche. Ils me prennent pour Crésus, certainement. Mais, ce qui oblige une réinscription sur tous les sites pour pouvoir commenter. Ceci explique cela. Bref.)
RépondreSupprimerDonc, je disais dans ce commentaire, qu’Ophélie avait un coup de blues ce soir là. Elle se retrouvait seule, le temps était exécrable, gris et pluvieux, et, en plus après des journées en Ehpad. Je crois qu’elle aimait son travail et les personnes âgées qui ont le droit à une fin de vie respectable. Mais, il n’y avait rien, dans cette soirée, pour remonter le moral de notre pauvre et regrettée Ophélie, sinon une jouissance solitaire.
J’adore tes commentaires à toi, Marianne qui suivent les textes d’Ophélie, et aussi tes choix pour illustrer.
Je savoure tout ça, et si Gaëlle et Honorine se « lâchent » de plus en plus, dans l’amour saphique, et prennent davantage d’initiatives, n’oublies pas Marianne que tu as été et es toujours, sans doute, leur initiatrice, à la suite d’Ophélie.
Bise et bonne journée. (le soleil arrive après-midi, avec plus de luminosité.)
Merci Gil pour ton élogieux commentaire. Je t'embrasse.
SupprimerComme je la suis complétement notre chère Ophélie. Je ne peux choisir aucun des gifs tellement ils me rappellent elle, surtout le dernier. Elle aimait montrer son opulente poitrine et surtout que l'on s'occupe d'elle
RépondreSupprimerOui, tu as raison, elle adorait!
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