La reine

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Avec des manières de fêtes et de fée

Elle accomplit sa toilette et ses préparatifs

C'est un cérémonial envoutant au formalisme inquiétant

Qui transforme cet acte si habituel

En un rituel captivant

Infiniment lent


Elle commence par s'immerger dans un bain parfumé aux feuilles de basilic

Et ses servantes nues

Africaines

Asiatiques

Blondes Norvégiennes

Irlandaises aux cheveux roux

La lavent

La frottent

Ont la chance d'admirer sa beauté vénérienne

Et de se diluer dans les infinies splendeurs de la Forme


Sortie du bain

C'est une déesse qui examine avec minutie

Chaque accessoire qu'on lui tend

Chaque parure

Elle la retourne

La scrute

L'arrange

La dispose sur elle ou la redonne

Et le temps pendant ce temps perd sa dimension monotone

Le temps n'a plus guère d'importance

Seuls compte l'acte et la démonstration par laquelle

De femme elle se transforme en déesse


Parée

Parfumée

Poudrée

Elle s'avance parmi les palmes

Escortée des plus belles de ses servantes

Passe en revue ses farouches et fières guerrières

Également nues

Toutes au garde-à-vous

C'est son Armée


Elle salue chacune avec force exubérance

Sa voix module les accents délicats d'un soprano

Chacun de ses gestes

Chacun de ses regards

De ses sourires

Est un chef-d'œuvre d'élégance

Elle presse ses seins contre les seins de l'une

Fait un baiser à l'autre

Tandis qu'au-dessus se dresse

La tour luisante du soleil    


Ophélie Conan

Extrait de "Mon amante irréligieuse"


C'est le fantasme d'Ophélie et de nous toutes, illustré avec de belles affiches d'une époque qui se voulait psychédélique... Vivre dans un monde seulement peuplé de femmes... belles, libres et nues... 


Ophélie avait déjà décrit ce fantasme dans son poème "Sandrina Pavoni". Sa vie à P., avec Rose et moi, puis avec nous toutes qui l'aimons, témoigne du fait qu'elle a su le réaliser, bien évidemment à une plus petite échelle que dans ces deux beaux poèmes.


C'est avec infiniment de plaisir, et nous en sommes fières, que nous continuons de réaliser au presbytère de C. le beau fantasme d'Ophélie.


Marianne

 

Commentaires

  1. Le poème est envoûtant et j'aime beaucoup l'épisode du bain parfumé où elle est entourée de belles servantes nues de toutes les couleurs de la peau possible. La beauté vénérienne m'amuse comme un pied de nez aux idées reçues : c'est une beauté qui ne peut être atteinte par la maladie. Les femmes de L'Armée pourraient la saluer sous une haie de sabres ( toute variation godemichène pouvant s'envisager ). Soudain la déesse devient un soprano, histoire de narguer les hommes qui jouent à cela en haute contre, histoire de narguer les hommes en les rapetissant. Quelle est cette tour luisante du soleil? Tout cela est très chaud et la dernière illustration est la transe de deux femmes avec un gode-ceinture luisant ou non, embarquant les bassins au même rythme.

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    1. Je te remercie Elisabeth pour ton joli commentaire du poème d'Ophélie. Tu le résumes fort justement en disant que "tout cela est très chaud". Je le crois aussi! Je t'embrasse.

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  2. La Reine ou l'arène ? Dans laquelle se jouent des batailles de banderilles au bout doux et rond.
    La photo 3 illustre bien cette joute dans l'arène, ainsi que les 18, 38 et 40.
    Sauf que dans cette arène, ce n'est pas le sang qui coule, mais la cyprine.
    La photo 8 me donne envie d'en étancher ma soif (superbe image).
    Bise et belle soirée, Marianne.

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    1. Tu as raison, Phil, on peut l'entendre de deux manières. La seconde n'et pas sans vérité!
      Bise.

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  3. Finalement, entre femmes (mais je ne le crois pas, en suivant vos histoires au presbytère, et avant celles d'Ophélie), vous avez une cheffe qu'on admire et idolâtre, et qui joue de son pouvoir pour choisir ses belles du jour.
    C'est un harem, ni plus, ni moins, à femmes pour une femme.

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    1. C'est sans doute plus un fantasme qu'une réalité... Quoique... Il y a du vrai. Tout groupe un peu cohésif s'organise autour d'un chef ou d'une cheffe, c'est bien connu! La comparaison avec le harem a quand même ses limites. Avec Ophélie, nous étions allées à Istambul visiter Topkapi, c'est quand même autre chose...

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