Une fenêtre qui s'ouvre

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Il y avait le ciel bleu

Et aussi le lointain

D’ailleurs pas si loin le lointain

On voyait nettement des maisons assises

Qui regardaient la mer

Des bosquets aux cheveux chevelus

Des collines qui s’invitaient à danser

Il faisait chaud

Une douce torpeur m’enveloppait

C’était aux alentours de midi

Bercée par le clapotement tranquille tout autour du bateau immobile

Ancré sous l’eau verte et bleue

Aux mille reflets magiques et dansants

Je faisais entrer et sortir un aimable et manipulable ami

Tandis qu’elle 

Mon amie

Inébranlable

A plat ventre

Tétait mon téton tété

Ce qui troublait intensément ma chair maritime et chère

Et éclaircissait durablement les cieux


Ophélie Conan

("Un thé entre filles")


Ce poème en forme de marine, je l'ai illustré avec des œuvres d'Allen Jones (né en 1937), peintre et sculpteur britannique , grand représentant du Pop Art, qui inspira Stanley Kubrick dans "Orange Mécanique" et fit scandale avec ses meubles-femmes dans les années 70. Les œuvres d'Allen Jones sont ici les n°1, 2, 4, 5, 6, 10, 11, 13, 14, 15, 16, 18, 19, 20, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 29, 30, 31, 33.

Dès la première exposition de Jones, ses "meubles-femmes" furent l’objet de vives attaques et de violentes protestations féministes car ils montraient des femmes transformées en meubles. “Je comprends très bien qu'on peut voir dans ces images une objectivation des femmes, et si quelqu’un pense cela, il est très difficile de le contredire. Mais il s’agit d’une lecture fortuite et malheureuse qui n’a rien à voir avec la réalité de ce travail. En tant qu’artiste, j’ai une responsabilité envers l’art. En tant qu’être humain, j’ai une responsabilité envers la société. J’ai été élevé dans un esprit socialiste, je me considère comme féministe et je n’ai pas besoin de défendre ma position politique”, expliquera Jones, plus tard.

Personnellement, cela ne me gêne pas de voir des femmes objectivées en meubles, car je pense que l'art n'est jamais à prendre au premier degré. Cette manière de voir ne me pousse pas du tout à me dire que les femmes sont ici traitées comme des meubles, et que cela est vraiment inadmissible, mais plutôt que les femmes sont si belles qu'on pourrait en faire des meubles (objets d'art), et surtout que ces meubles de Jones, si j'avais la chance de vivre parmi eux, me mettraient en proximité immédiate et permanente avec l'exaltante beauté du monde féminin.

Marianne

Commentaires

  1. Ce poème pourrait s'inspirer de La Réunion mais je ne sais pas si c'est le cas. Il est très beau et très imagé. Les illustrations m'ont intriguée parce que je sentais que l'artiste menait une recherche et je n'ai pas senti la femme comme objet, mais un jeu avec l'immobilité et l'art de jouer à un mouvement interne au sein de l'illustration. La femme est exaltée dans cette recherche qui a parfois des symboles égyptiens.

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    1. Tu as raison, ce poème évoque peut-être l'Île de la Réunion, je n'y suis jamais allée, mais Ophélie s'en est peut-être inspirée. Oui, chez Jones la femme est plus exaltée que rabaissée, et ta perception "égyptienne" est très pertinente, je trouve.

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  2. Le propre de l'art est de créer des émotions, quelles qu'elles soient. Certains artistes jouent sur la provocation facile pour faire le buzz et faire parler d'eux. D'autres se servent des (sur)réactions prévisibles de certains groupes d'individus pour faire réfléchir sur des aspects de la société.
    Je pense, comme toi, qu'il ne faut pas considérer les créations artistiques au premier degré, au risque de passer totalement à côté du message, évidemment plus subtil.

    A part ça, la partouze (n°8) est impressionnante ! Personne ne porte de masque... :)
    Et j'aime beaucoup le gif 17.

    Bise et bonne nuit, Marianne.

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    1. La partouze n°8 renvoie à un passé mythique où le masque n'existait pas! Tu as raison la n°17 est excellente. Vertigineuse!
      Bonne soirée, Phil.

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  3. Texte très maritime, c'est vrai, et très apaisant pour humidifier les antres féminins de ces deux femmes, quand la mer est calme, comme on peut le ressentir dans les mots d'Ophélie.
    Excellent la 17.
    Comprends pas le miroir de la 30.
    Pour les meubles au féminin, j'en achèterais bien si ça existait chez Ikéa, ou autres, mais uniquement pour les lustrer de mes mains ou de ma langue, comme sur la 9.
    Tu assumes, Marianne, de par ta position de ces œuvres, je t'admire.
    Tu as raison.

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    1. Pour le miroir de la 30, je ne sais pas... et peut-être que l'artiste n'en sait rien également. Ça a le mérite de faire poser des questions. Peut-être que l'artiste a voulu dire que le femme ici n'est pas seulement fonctionnelle (piétement de table), mais qu'elle veut vérifier qu'elle est belle en se regardant dans ce miroir, donc qu'elle est bien femme et bien vivante...

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    2. Elle est coquine la 30 avec cette femme à quatre pattes coincée sous une table de verre chaussée de bottes noires et de gants noirs qui, de là où elle est doit se voir dans le miroir même si nous ne voyons pas l'image reflétée par le miroir!!!

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    3. Par contre, pour revenir à cette table, je me glisserais bien en dessous, en voyeur, quand une femme, entièrement nue, se fait plaisir.
      Mais, je n'ai pas de table avec plateau en verre....

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    4. En dessous de cette table, avec la femme-statue à quatre pattes? Ça fera beaucoup de monde!
      Plutôt une autre table, avec plateau en verre!

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    5. Bien sûr, une table normale en verre. Et une femme nue dessus se caressant.
      Pas mal, non ?

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    6. Oui, pas mal! Reste à trouver une table en verre solide!

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    7. Bien sûr Marianne. Surtout qu'il y a du monde en dessous. Tu vois le tableau.

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