Maîtresse et barbare

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J’essaie de rester maîtresse de mon existence c’est-à-dire barbare

Afin de ne pas devenir une autre que moi-même

Quand je dis moi-même

Je parle de celle que je veux être et que je crois être moi

J’essaie d’éviter de me retrouver affublée d’une identité qui n’est pas la mienne

Car l’identité c’est le résultat d’une identification par les autres

C’est être identifiée 

Ça vient des autres

Des institutions

Et c’est toujours une oppression 

Une aliénation dangereuse qui vous met à mort prématurément

Pas besoin de ça

La vie c’est d’abord vivre

La vie n’a pas d’autre sens que de vivre

De rester le plus longtemps possible en vie

En trouvant du plaisir

Etre barbare c’est refuser d’être une victime 

Portée ou déportée sur ou sous l’autel du sacrifice

Même avec des habits de star


Rester maîtresse de mon existence signifie que je ne veux aucune notoriété qui serait ipso facto perte de liberté 

Et soumission à un agent social exploiteur

Etre citoyenne me suffit

Etre citoyenne me permet de me dissimuler égoïstement dans la multitude et de participer autant que je le peux au bien commun

Par mon travail

Moyennant évidemment une juste rétribution en échange de ce dernier

Je ne cherche pas à faire école

Je ne crois pas que mon expérience soit insurrectionnelle et permette d’abattre le Léviathan

La société cherchera toujours à tout médiatiser

A tout exhiber

A faire spectacle de tout 

Elle a compris que c’était le meilleur moyen pour tout contrôler

Pour mieux transformer l’individu en marchandise

Car l’individu starifié médiatisé par conséquent devenu objet se vend mieux et plus cher que les objets même les plus chers 

Il n’y a pas d’autre issue que de rester barbare 

Et de s’exhiber seule ou avec quelques complices en restant invisible


Ophélie Conan

("Un thé entre filles")


J'ai illustré ce poème d'Ophélie par quelques œuvres de Paul Kelley (né en 1955), peintre canadien hyperréaliste, si merveilleusement sensuel dans sa représentation des femmes, toujours très belles. On retrouvera quelques-unes de ses œuvres dans les illustrations n°1, 2, 3, 4, 5, 6, 8, 9, 13, 14, 16, 17, 18, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 31. 

Je les aime toutes beaucoup, en particulier les n°14, 16 et 18. J'aime bien cette manière de représenter la femme, vue de dos, regardant un tableau représentant une autre femme ou... une cuisinière Lady Scotia, comme dans la n°25. Les femmes de Kelley, assises ou agenouillées sur des malles, exhibant leurs jolies gambettes, sont aussi simplement géniales!

Parmi les autres illustrations "non-Kelley", comment ne pas succomber à la beauté du magistral soixante-neuf du gif n°7, ainsi qu'à celle de ces deux jolies brunes, agenouillées l'une derrière l'autre, dans la n°10, agenouillées comme dans les tableaux de Kelley?

Les n°21, 22 et 30 sont terriblement excitantes et me paraissent bien s'harmoniser avec l'hyperréalisme du peintre canadien.

Marianne

Commentaires

  1. Elisabeth de Hautségur14 mars 2021 à 22:44

    J'aime beaucoup cette philosophie d'Ophélie, son art d'être libre, son ouverture à la vie, sans désir de servitude liée à une fausse gloire, ce choix d'être barbare. Je sais qu'elle aimait Nietzsche et le lisait. Une femme libre vivant à fond...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Marianne Lebey15 mars 2021 à 20:35

      Je crois que, malgré d'importantes différences, vous partagiez aussi de nombreuses valeurs.

      Supprimer
  2. Filimages14 mars 2021 à 23:02

    Les œuvres de Paul Kelley sont superbes. Une véritable ode aux jolies gambettes des femmes. J'aime beaucoup !
    Je succombe aussi au 69 du gif n°7. Envie de prendre la place de l'une d'elles...
    J'aimerais aussi être à la place de la blonde du premier plan sur la photo 12.

    Sur le gif 15, la "torture" pousse le raffinement jusqu'à scotcher des petits vibros sur les cuisses, histoire d'augmenter l'effet du double-dong. Mais je ne suis pas certain que leur effet soit si efficace, autant par leur position que par leur pression sur le clito. N'étant pas une femme, c'est l'impression que j'en ai, peut-être à tort.

    Je suis étonné que tu sois excitée par la photo 22, même si je suis persuadé que ce n'est pas l'évocation du phallus qui t'intéresse le plus.
    Tout comme toi, le gif 30 me plait bien aussi. As-tu remarqué que le gode est actionné à deux mains, avec l'aide d'une troisième femmes ?

    Merci pour toutes ces belles illustrations, Marianne.
    Je t'embrasse et te souhaite une bonne nuit.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Marianne Lebey15 mars 2021 à 20:55

      D'accord avec toi, pour le gif 15. Les petits vibros collés sont d'une efficacité incertaine, mais ils sont symboliquement importants pour l'excitation!
      Ne soit pas étonné pour la photo 22. Tu as raison, ce n'est pas tant l'évocation du phallus que le fait que la fille soit belle et excitante avec ce gode, et que je m'imagine bien être pénétrée par elle!
      Oui, j'avais remarqué que le gode du gif 30 était actionné par deux mains de femmes différentes. Le partage de ce genre d'action est souvent chose agréable!
      Bise et merci pour tes observations.

      Supprimer
  3. Gem19 mars 2021 à 07:15

    Ophélie luttait contre le formatage des gens.
    Elle voulait être elle-même, avec ses idées à elle, avec sa façon de voir et de vivre les choses,
    et je crois que pendant sa trop courte (mille fois hélas) existence, elle a réussit à le faire.
    Et je pense, aussi, que ça correspond au moment, curieusement, où elle a comprit qu'elle était lesbienne, et donc, de le vivre à fond, comme bon lui semblait.
    Il me semble que ça a été un élément déclencheur.
    Tu pourras, peut-être, le confirmer Marianne, étant son amoureuse, parmi ses nombreuses amantes.

    Je connaissais certaines gravures de ce peintre Paul Kelley. Je suis un fan absolu. J'aime la façon dont il représente la femme, avec toute sa féminité et sa sensualité qu'elle dégage. Et le fait qu'il représente la femme souvent accompagnée ... par une autre femme, me sensibilise encore plus. Je te rejoins pour tout ça, Marianne. C'est un artiste grandiose et ces peintures sont tellement réelles qu'on dirait des photos.
    Tout simplement magnifique !
    Merci, Marianne pour ce post, que je découvre, en ce vendredi matin. Il me met en forme pour toute la journée et pour le W-E aussi.
    Je t'embrasse.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Marianne Lebey19 mars 2021 à 10:28

      Je suis heureuse de l'effet que te fait ce post. Bonne journée et bise à toi.
      Oui, je confirme ce que tu dis d'Ophélie, bien sûr...

      Supprimer

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