Hyperesthésies


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Devant l'objectif, debout au pied du lit, nous commençâmes par nous regarder longuement et nous tenter. Pour donner plus de piment à la scène, nous décidâmes d'enfiler des bas noirs que nous suspendîmes à des porte-jarretelles de même couleur.

— J'ai deux volcans au bout des seins! m'écriai-je en me pavanant, tellement j'avais envie de les lui donner. Viens les éteindre! Viens, Polly! Viens! Viens!

— Moi aussi! dit Polly, en frottant sa poitrine contre la mienne. Quand je te les donne, ça me rentre dans le ventre et ça cliquette dans mon clito et mon minou. Ça me turbule, tu ne peux pas savoir!

— C'est vrai? répondis-je, faussement incrédule.

— Je te jure!


Collées l'une à l'autre, j’ajoutai:

— Je crois bien que nous sommes liées par nos nichons. Nous formons un cercle. Je te donne mon bon lait et tu me donnes ton bon lait…


Doucement, mes lèvres approchèrent ses tétines.

— Quand tu me tètes, murmura-t-elle, je sais que ta volonté est paralysée, je peux faire tout ce que je veux de toi. Tu es envoûtée comme je craignais de l'être quand j'étais gamine...Tu me donnes envie de faire pipi!

— Pisse, ma chérie!


Polly se laissa pomper doucement. Elle finit par se taire. J'aimais sa sève, son silence. Je ressentais son silence comme un refuge. Je voyais une image obsédante: ses seins moites que je prenais, tripotais, et elle qui me les donnait. Nous inversâmes. Elle me pompa. Ma sève coula. L'œil de verre du camescope me fixait…


Le monde, est-ce bien ce qui m'entoure? me demandai-je. J'avais l'impression de le vivre dans mon corps ou bien... Peut-être que mon corps était le monde, qui sait? Mon sein qu'elle suçait, plus elle le suçait, plus il devenait un sein immense qui l'enveloppait de toute part, mais était moi tout entière. Elle devenait ce sein-moi, et elle le pénétrait par son sein, comme si tout son corps se transformait en une fantastique mamelle pénétrante. Mon sein qu'elle tétait se transformait en un cercle qui s'étendait à l'infini ou en une sphère dont elle occupait à la fois le centre et la périphérie. Cette sphère, c'était elle!


Je ne me disais pas que le monde n'existait pas, mais qu'il existait en tant que partie intégrante d'elle-même. 


Nous nous détachâmes. Je l'allongeai sur le lit et vins m'agenouiller entre ses jambes. Ma langue ne se contenta pas de la lécher, elle était une bite qui pouvait s'enfoncer dans son con. Le paysage que je vis était un monde enchanteur au milieu duquel, jusqu'au ciel, s'élevait un tourbillon qui m'aspirait vers la divinité. C'est dommage, songeai-je, que la bite de l'homme ne soit pas un sein, sinon je serais davantage attirée par les hommes, j'en mangerais!

— J'ai faim de mamelle, murmura Polly. Etre baisée par un homme est pour moi une chose impossible, je te l'ai dit, déjà. C'est être perforée comme une poule. Pour que j'aie du plaisir, faut que je suce un beau clito. De sucer le tien m'excite! Donne-le moi!


Clitoris et mamelon étaient semblables. Deux petits organes érectiles. Moi aussi j'avais besoin d'une bonne mamelle ou d'une bonne cliquette dans ma bouche.

— Je suis une pieuvre pourvue de douze tentacules, reprit-elle, j'ai des petits yeux perçants et une énorme gueule d'où se répand la nuit. Si je ne suis pas dans l'eau, j'suis quand même dans le noir. Et ce que je dis, je le sens, à la fois à l'intérieur et à l'extérieur de moi…


Plus que jamais, j'avais l'impression de former un cercle, une cellule dans laquelle nous nous étions volontairement enfermées toutes les deux. Je me sentais hypnotisée par elle ou par moi-même. C'était un état étrange et agréable, mais qui me faisait peur, parce que je sentais que ma volonté s'abolissait. J'avais l'impression d'y entrer comme si j'ouvrais aux sensations les pores de mon corps, tout en craignant de n'être plus moi-même. Sa voix, sa respiration, étaient comme un duvet qui m'entourait. C'était doux, vivant, ça flottait en l'air. Ça me troublait et ça m'allait directement dans le ventre, ça branlait mon clitoris.


Je relevai la tête. Au-dessus de son pubis, j'étais comme un oiseau de mort qui décrivait des cercles concentriques. Un épervier en quête d'une proie. Je sentis l'envie impérieuse de dévorer son sexe.

— Mords mes nichons, gémit-elle, je veux que tes dents aillent jusqu'à l'intérieur de mon bide, qu'elles déchirent mes boyaux! Je veux que tu te transformes en animal. Tu entends? Que tu sois bestiale! Je veux être mangée par toi pour y disparaître. Je suis en toi. Je sens que tu m'a aspirée. Je retourne dans ton ventre comme dans le ventre de ma mère, pour renaître!


Je saisis Amédée, l'approchai de ses lèvres.

— Si tu l'enfonces, me dit-elle sur un ton de mise en garde, je ne sais pas ce qui va se produire. Je serai comme un fauve, et je te dévorerai. L'amour et la mort, ça va si bien ensemble!


Sans rien dire, regardant ses dents étincelantes et ses belles lèvres rouges, prêtes à déclencher une guerre anatomique, je l'enfonçai quand même. Elles étaient charnues et sensuelles, ses lèvres. Sa langue était comme un beau téton qui donnait envie de le sucer. Son clitoris aussi était beau. Brun comme le bout d'un sein, il se dressait fièrement pour être sucé comme une sucette.

— J'ai les jambes écartées, dit-elle, et je suis prête à faire l'amour avec trois femmes à la fois. Je veux qu'elles remplissent mes trois trous, ma bouche, mon anus et mon vagin, tu entends? J'me sens abandonnée par une mère insouciante. Je ne suis qu'une enfant qui a perdu sa mère. J'ai même pas la ressource de chialer. Je flotte et je te sens flotter, mon amour!


Je donnai du mouvement à Amédée. Et avec mon autre main, je commençai à pétrir sa poitrine.

— Pénètre mon anus avec ton doigt, implora-t-elle timidement. Pour moi, ton doigt dans mon anus, c'est encore un sein que je tèterai et qui m'allaitera infiniment. Deux seins tétés par deux bouches, c'est pas encore assez. J'ai aussi besoin d'avoir mes deux seins dévorés, et en même temps, d'avoir un gode dans le trou de mon cul, un autre dans mon vagin et un clito dans ma bouche. J't'en prie, suce mon clito! Mets un doigt dans mon cul, tu me feras mourir de plaisir! S'il te plaît! Faut que tu me mordes, que tu me manges depuis le clitoris jusqu'à l'anus. Sois vorace, m'amour, sinon je t’abandonnerai!


Timidement, j'enfonçai mon majeur dans son anus.

— Tu me dévoreras et je te dévorerai, reprit-elle. Nous mourrons en même temps pour renaître ensemble. Je serai en toi, et toi en moi. Nous serons un seul corps, clos comme un œuf. Ce sera la vraie vie qui commencera!


Elle était une chenille qui sortait de sa chrysalide. Elle formait un cercle avec elle-même. Je m'arc-boutais et elle se dévorait elle-même à partir de ma bouche et de mon doigt. Elle était ma bouche, elle était mon doigt. Et j'étais son sexe. J'étais l'oiseau de proie en même temps que la proie. J'étais la louve et j'étais l’agneau.


Soudain, je retirai Amédée et mon doigt, puis rampai sur elle comme un soldat au combat, l'embrassai sur la bouche, goulûment. Je repris enfin ma respiration, suffocante.

— Peut-être qu'un jour, dit-elle, j'aurais un corps à moi. Pour l'instant, je perçois des bribes de toi que je ne peux même pas intégrer, des morceaux de moi ou de toi que je ne peux même pas recoller. Je ne sais plus si c'est à toi ou à moi. Je ne sais vraiment plus! Mais ça ne fait rien, ça me fait du bien, mon amour! Je crois bien que je t’aime!


Comme je me laissais glisser sur le côté, Apolline en profita pour se libérer et se positionner à quatre pattes, comme un animal, au milieu du lit. Je vis ses fesses et sa vulve grande ouverte. Je vis également l'œil de verre du camescope. Je l'entendis me dire:

— Avec mon vagin, j'ai une troisième bouche. J'ai un besoin insatiable d'avoir mes trois trous bien remplis. Dans ce cas, faudra que je fasse l'amour avec trois femmes à la fois, ou bien qu'une femme, avec une grande mamelle, me pénètre par la bouche et traverse tout mon corps, jusqu'à mon anus et qu'elle y entre de nouveau par mon vagin. Ou bien l'inverse. Ca me ferait un grand axe dans mon corps…


J'enfonçai de nouveau Amédée. Je le savais, son vagin contenait des myriades de petites bouches qui pouvaient sucer le godemiché que j'enfilai sur toute sa longueur. Polly voulait le manger. Pour elle, c'était un sein inépuisable de vie. Dévoré, il ne mourait pas, mais renaissait de ses cendres, comme le phénix. J'actionnai l'interrupteur, la vibration se mit en marche. Je me glissai sous elle.


Son corps se mit à flotter, ses seins se mirent à trembler. Les murs de la chambre devinrent une espèce de décor de théâtre. Ses seins, son ventre, sa toison, le monde tout entier, entrèrent dans mes paupières. Polly m'embrassa. Je sentis ses lèvres labourer les miennes et Amédée me pénétrer tout vibrant. D'elle, son visage fut tout ce que je perçus, tout comme ses seins. Penser et sentir, en moi, se fondaient et ne s'opposaient plus. Alliance des contraires. Tout pour moi, devenait déplaçable à volonté, avec aisance. Tout devenait léger, aérien à l'extrême. Bizarrement, j'eus la possibilité de penser tout à la fois, l'unité du monde et son infinie diversité, l'harmonie du tout et la singularité de l'expérience individuelle, l'unicité fondamentale du réel et l'incroyable multiplicité des points de vue…


Le corps de mon amie n'existait plus, à l'exception de sa tête dans laquelle elle concentrait toute ma réalité corporelle qu'elle y avait sans aucun doute enfouie. La jouissance n'était pas dans mon corps, j'étais plutôt dans la jouissance, et ma jouissance était en elle et elle était la jouissance qui était en moi. Elle était ce qu'elle voyait et j'étais ce que je voyais, et nous voyions strictement la même chose avec un seul et même œil désincarné, fait dans la même matière que ce nous voyions. Ma bouche était dans son visage, ma bouche était sur son sein, et son sein était mon visage, mon visage avait sa bouche, et sa bouche était sur mes seins, et mes seins n'étaient autres que son visage. Visage-sein-bouche étaient tout ce que nous étions, nous qui étions sans hommes pour nous foutre, et sans anus pour nous précipiter dans la troisième dimension…


A la fin de cette après-midi humide, gluante, durant laquelle nous avions été ensevelies sous des tonnes de trombes d'eau, assoiffées de nous-mêmes, mais fatiguées, nous nous installâmes sur le canapé pour regarder la cassette. Polly me demanda à boire. Je voulus lui servir un jus de fruit, mais elle exigea de l'alcool. Elle voulait s'enivrer. Je lui dis que ce projet était stupide, qu'il ne fallait pas faire ça, mais elle ne m'écouta pas. Je lui apportai une bouteille de punch coco pleine que nous avions achetée. Curieux mélange de fascination et de jubilation. Nous nous observâmes faire l'amour, elle, sa bouteille de punch coco à la main qu'elle ne cessait de siroter comme si c'était du lait, à même le goulot, moi, inquiète à son côté.


Nous n'avions que nos porte-jarretelles et nos bas. Notre image, sur l'écran, nous parut vraiment insolite. Je fus surprise d'entendre nos propos, de nous entendre râler, gémir, jouir... A la fin de la cassette, Polly était complètement ivre, elle disait n'importe quoi. C'était lamentable. Je n'étais pas parvenue à la raisonner de ne pas boire toute la bouteille...


Ophélie Conan

("Le saut de l'ange 3")


Vous l'avez deviné, Polly est le nom affectueux qu'Ophélie donnait à sa première grande amante, Apolline la Cannibale. J'aime ce texte incomplet (il manque le début du chapitre), également un peu fou. J'ai voulu l'illustrer avec des images que j'aime et qui, d'une certaine manière, le reflètent.


Marianne



 

Commentaires

  1. Merci Marianne pour ce texte fascinant d'orgasme cosmique! J'adore et cette idée de filmer est géniale pour regarder ensuite : Polly a pu en profiter avant d'être totalement pompette! Tes illustrations sont très bien choisies dont ce qui ressemble à votre grange, des femmes qui tirent d'autres femmes dans une sorte de véhicule, une dame aux cheveux blancs qui pourrait être dans une cabine de pelotage avec deux hôtesses de l'air! Je n'ai pas perdu mon temps et réussi mon examen visuel! Je vibre encore sous le texte! Mille mercis! Elisabeth.

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  2. Chère Elisabeth, je suis bien contente que tu n'aies pas perdu ton temps avec cet article et que tu aies réussi ton examen visuel. Je suis à l'origine des images ce coup-ci, mais c'est Ophélie qu'il faut remercier pour le texte!

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  3. Je suis très étonné de voir un... homme au centre de la partouze (image 3). L'avais-tu remarqué ? L'as-tu confondu avec une femme à cause de ses cheveux bouclés, sans voir qu'il a un pénis ?
    Étrange, la fille en lévitation sur la photo 6.
    La photo 23 est superbe. J'aimerais beaucoup la faire quand j'aurai deux modèles féminins, peut-être un jour...
    Les gifs 25, 44 et 46 sont excitants.
    Surtout le 46.
    Et j'aime aussi le dessin 34, entre autres.

    Et je n'oublie pas le texte d'Ophélie, toujours très chaud et je ne m'en plains pas.
    Bise et bonne nuit, Marianne.

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    1. Tu as raison, Phil, c'est bien un homme, d'ailleurs avec une petite barbiche, mais ses cheveux bouclés me l'ont fait prendre pour une femme! Ce pénis (petit détail) ne m'avait pas échappé, mais je l'avais pris pour un double gode! Bravo pour ta vigilance!
      Oui, la fille de la n°6 parait en lévitation!
      D'accord avec toi pour tes préférées. J'aime bien aussi la 42.
      Quant au texte d'Ophélie, il m'émoustille beaucoup.
      Merci et bise, Phil.

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  4. Texte dont les scènes sont minutieusement décrites comme si Ophélie, et c'est peut-être le cas, avait écrit en regardant la cassette.
    C'est torride.
    J'espère d'ailleurs que cette cassette, tu peux toujours la visionner, Marianne.
    Belles illustrations comme d'habitude, que ce soit celles d'Ophélie ou de toi même Marianne, elles sont b......antes. (pardon, pour le mot).
    La 17 m'a fait sourire, avec cette dame-pilote âgée et audacieuse avec ces deux jeunes filles qui semblent offusquées.

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    1. La cassette existe certainement, j'en ai toute une boite, mais c'est du Hi8, et le caméscope qui les a produites n'est plus en état de marche. Je compte bien les faire transférer en numérique quand j'en aurai les moyens. Je devrais dire "nous", car Honorine et Gaëlle (et moi) sommes partantes pour revoir Ophélie en action et découvrir Apolline!
      Je suppose que tu voulais dire "bandantes". Si c'est ce mot, à notre niveau, nous sommes tout à fait d'accord avec toi!
      Oui, la 17 est drôle, cette vieille dame ne manque pas d'audace!
      Merci Gil, et bise.

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    2. Tu as là des trésors sur Ophélie.
      Il y a de vieux caméscopes, en état de marche, des fois, pas chers, sur le bon coin, ou autres .Il faut "guetter" ces sites pour trouver, par moment, une bonne occase.
      C'est sûr, il faudra passer par lui, pur transcrire les cassette Hi8.
      Après, il y a des logiciel pour le faire, eux aussi pas très onéreux.
      C'est sûr que de revoir Ophélie, en plus dans ses ébats, doit faire un choc, mais aussi une excitation sans pareil, pour vous toutes.
      Ces cassettes sont très précieuses. C'est la vie d'Ophélie. Comme elle l'aimait.

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    3. Oui, il y a des logiciels pour faire la transformation, je me suis renseignée. Ce sera effectivement excitant de visualiser ces "trésors", comme tu dis, quand ils seront lisibles!

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