Les fantasmes des bonnes de curé

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A l'origine, le presbytère de campagne était la maison la plus imposante du bourg, après le château. Il comportait plusieurs chambres, la plus belle pour l'évêque, les autres pour les vicaires, les séminaristes et la bonne. Dans son enceinte, on trouvait des signes chrétiens, une Croix ou une Sainte Vierge, et le cimetière n'était généralement pas très loin.

On dit que la vie dans les presbytères était souvent austère, sans autre agrément que les offrandes des paroissiens, les jours de fêtes carillonnées. Chaque matin, le curé, vêtu de sa soutane, sa messe dite, devait lire son bréviaire, faire le catéchisme aux enfants, ou tout simplement l'école. L'après-midi, après la méditation sur le chemin de prières ombragé par la charmille, il cultivait son jardin, parfois en compagnie de sa bonne, ou allait rencontrer ses paroissiens. Après l'angélus, il revenait tranquillement et s'installait dans la grande salle du rez-de-chaussée ou dans la cuisine pour attendre le dîner. Là, il échangeait peut-être quelques mots avec Pélagie. Sa vie ne devait pas être très folichonne, mais c'était son choix. Il ne caressait théoriquement pas d'autres poires que celles de curé de son jardin de curé. Surtout pas celles de Pélagie.

Sur la vie de sa bonne, on ne sait pas grand chose, si ce n'est que celle-ci ne s'appelait pas forcément Pélagie, mais qu'elle s'adonnait laborieusement aux tâches ménagères et matérielles dans le but de faciliter le quotidien du saint homme. C'était souvent une vieille fille, mais pas toujours, certaines étaient mariées, avaient des enfants, et habitaient hors du presbytère. Mais la grande majorité vivaient dans le presbytère, aux cotés du curé, et y passaient toute leur vie. Quelle était donc cette vie, quels étaient les fantasmes de ces femmes et leur sexualité?

Selon nous quatre, les bonnes de curé étaient forcément sujettes à des fantasmes, des fantasmes de... je ne sais pas... des fantasmes de plantes aromatiques cultivées dans le jardin de leur maître, de Sainte Vierge, d'aubes blanches et d'étoles qu'elles devaient repasser, de messes noires, de poires, de pommes, de danses lascives, de propos tenus par des personnes scandaleuses, de godemichés de toutes sortes entre lesbiennes, de lucifer et de Lucie Fer? Je ne sais pas. Les possibilités sont immenses.

Nous qui ne sommes pas des bonnes de curé, mais simplement bonnes et un peu nonnes, nous allons bientôt vivre dans un presbytère, et déjà nous avons de terribles fantasmes, oui vraiment, de terribles, alors...

Marianne




 

Commentaires

  1. L'atmosphère donnée par les illustrations est assez forte : jeux avec la mort, messe noire avec sacrifice d'enfant ou de femme ( il me semblait, Marianne, que tu me disais dans un commentaire sur mon blog tout ignorer des rituels des messes noires au sujet d'une clochette pour messes noires ). Je ne connais pas bien le thème mais des rites maçonniques dits sataniques en donnent une idée : là, je l'avoue, cela devient très triste, parce que s'y mêle aussi la prostitution forcée d'enfants et même de bébés, ceci étant pratiqués par des réseaux que la justice n'arrive pas à démanteler. Ainsi le fantasme est-il parfaitement exprimé par la menace du couteau sans que celui-ci ne blesse la femme et l'enfant : à ce sujet, il peut être intéressant de lire " Le sacrifice interdit " de Marie Balmary, ouvrage paru en poche. Reste à cerner le fantasme : être crucifiée? Je crois que ligotée et avec Lucie Fer en action, le vagin se réjouit davantage. Fantasme de Virginité : ce serait cocasse car cette espèce est en voie de disparition, mais enfin dans l'un de mes textes, j'avais transformé Ophélie en houri ( éternellement dotée d'un hymen d'après les musulmans ) dans un jardin d'Eden. Pour les quatre bonnes de curé, il existe des réfections d'hymen pratiqués par des gynécologues en pays musulmans, histoire de retrouver le premier orgasme et le premier certificat de dépucelage! Etreinte avec Lucifer? Une très belle sculpture semble l'évoquer. Pourquoi pas un combat avec Lucie Fer? Au fait, est-ce un mariage lesbien dans la photo 53? Vous nous en direz plus au fil des jours. Je vous embrasse toutes les quatre.

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    1. Tu sais, Elisabeth, j'ignore vraiment tout au sujet des messes noires et du monde de la sorcellerie, mais j'ai simplement cherché des illustrations pouvant évoquer ce thème, et d'autres à caractère érotique, pour suggérer les éventuels fantasmes des bonnes de curé, et créer une ambiance particulière. Nous pensons vraiment à ces femmes qui vivaient avec le curé dans ces presbytères...
      Par ailleurs, je pense que les sorcières exprimaient à leur manière leur rage et leur révolte d'être, en tant que femmes, dominées et muselées par la gente masculine déjà toute-puissante.
      La 53? Mariage lesbien? Je ne sais pas. Plutôt un rituel de messe noire, peut-être. Merci, Elisabeth, et bon weekend. Je t'embrasse.

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    2. Tu as très bien choisi tes illustrations, Marianne. En dehors des rites mélangés à de la pédophilie, j'ai entendu parler d'hostie " profanée " : ceci suppose qu'une personne ait gardé une hostie sur elle lors de la communion! Il peut arriver toutes sortes de choses à l'hostie ce qui m'échappe un peu... Au début de l'humanité, il y avait des déesses exprimant la vie, la fertilité ( le rôle de l'homme était encore peu connu ). L'histoire de l'higoumène peule peut se revivre dans un presbytère si vous le transformez en couvent de nonnes. Je n'ai jamais connu de bonne de curé : je ne sais pas si ceci existe encore mais je pense que non, ou alors ce sont des bonnes-soeurs hélas exploitées ( là, c'est un sujet triste parce qu'elles sont parfois victimes de curés sans oser en parler : des articles récents sont sortis sur ce thème, et on cherche comment aider les victimes qui souvent n'ont aucune sécurité d'emploi autre, ne sont pas déclarées, ont vécu un traumatisme ). Tu as raison : les sorcières exprimaient sans doute une révolte. A vrai dire, je n'ai connu que des sorciers en Afrique ou des médiums en Europe. Le sujet reste à travailler. Ophélie avait rédigé un texte sur les femen avec une photographie de l'une d'elles sur un autel de la basilique du Sacré-Coeur à Paris. Je connaissais assez Ophélie pour lui dire que j'avais quelque peine à comprendre le geste de la femen : elle m'avait laissé un commentaire très sympa où je perçus son respect. Je précise qu'Ophélie et moi n'échangions que par blogs interposés ( j'ai vu un commentaire de Gem qui me conduit à cette précision ). Ophélie savait voir l'ombre et la lumière. Elle me savait catholique. Je le suis, en effet, mais j'aimerais savoir ce que disent les femen par ce geste. Bon week end. Je t'embrasse, Marianne.

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    3. Moi non plus je n'ai pas connu de bonnes de curé...
      Bise, Elisabeth.

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  2. Messe noire pour fesses blanches ?
    Pour ma part, je préfère voir à l’œuvre l'instrument de la photo 7 plutôt que le triste crucifix.
    Mais la superbe vue n°22 nous rappelle que l'absence d'instrument n'empêche pas le plaisir...

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    1. Tu as tout à fait raison, Phil. Merci et bon weekend.

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  3. Le fait d'aller habiter un presbytère, vous amène à vous posez des questions
    de ce qu'il y a eu entre ces murs.
    C'est en toute logique, et du coup, les mauvais esprits font surface, à juste titre, car ce monde est très mystérieux. Les curés, les enfants de cœurs, les nonnes, les bonnes...Ha, si ces murs pouvaient parler...
    Bientôt, vous pourrez les interroger, puisque vous allez y vivre. Et vous resterez sans réponse, mais votre imagination sera en effervescence et vous serez excitées, car vous choisirez les plus belles versions...celles qui font ériger vos tétons, vous faire des papillons au bas ventre, mouiller vos petites culottes...qu'est-ce qui m'arrive, je déraille...non, je vous imagine, tout simplement, dans cet objectif de profiter de votre vie comme bon vous semble, et vous avez bien raison.
    Images 6,7,9,10,17,18,20,22,24,25,32,34,35,37,38,40,43,44,47,48,50,57...c'est ce que les suivants, dans une centaine d'années, imagineront en achetant ces murs, et sachant qu'il y a eu quatre lesbiennes bigoudènes avant eux.

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    1. Oui, c'est évident que le fait d'aller bientôt vivre en ce lieu chargé d'histoire et d'histoires nous amène à nous poser toutes sortes de questions! Et comme les bonnes de curés, nous fantasmons nous aussi, et en sommes très excitées. C'est pour cette raison que j'ai choisi les images que tu cites. Merci Gil, mais je rectifie ta dernière phrase: nous sommes deux Bigoudènes et deux Normandes.

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    2. Deux bigoudènes d'adoption au goût sucré de la pomme normande.
      Les deux vraies bigoudènes que sont Joséphine et Gaelle peuvent nous en dire long.

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