Le jour de la révolte des bonnets rouges

 

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 Il me plaît beaucoup de me faire draguer par des gros machos qui croient qu'ils vont pouvoir me mettre dans leur pieu. Ce qui me plaît surtout, c'est de voir leur mine déconfite quand ils s'aperçoivent que je suis une gouine. Le 2 novembre dernier, le jour de la révolte des bonnets rouges qui se tenait place de la Résistance, à Quimper, il y a un jeunot qui n'a pas cessé de me draguer dans le café où j'étais en train de lire, assise à une table. Il s'est carrément installé en face de moi pour me dire que j'étais très belle, que j'étais tout à fait son type, qu'il aimait ma manière de me maquiller, de m'habiller, etc. qu'il fallait absolument qu'on se revoie. Il s'est intéressé au roman que je lisais et a fait mine de connaître l'auteur, mais je voyais bien qu'il ne le connaissait pas. Je lui disais d'arrêter son cinoche, de me foutre la paix, qu'il n'était pas drôle, que j'avais déjà entendu cette ritournelle des centaines de fois, mais rien à faire, il continuait obstinément, me racontait même sa vie, qu'il était serveur dans un restaurant chinois et disc jockey dans une boite de nuit le week-end, et qu'il était un mec irrésistible, un vrai tombeur...

 A la fin, j'en ai eu assez, je suis partie le long des quais, tandis que se déroulait la manif toute proche. Il m'a suivie en continuant son blabla. J'ai grimpé sur le mont Frugy et il a continué de me suivre tout en poursuivant sa vente de salade. Là, j'avais rendez-vous avec Marianne. Heureusement, je l'ai aperçue qui m'attendait. Je me suis dirigée vers elle, je l'ai prise dans mes bras en même temps qu'on s'est roulé une super grosse pelle. Pour faire bisquer le mec, j'ai même ouvert sa veste et j'ai peloté ses seins avec mes deux mains. Quand je me suis retournée pour voir sa tête d'ahuri, il était toujours là, cloué sur place à nous regarder. il nous a seulement dit, avec de la haine dans le regard: "Bande d'enculées!" Puis il est redescendu le long des quais.

 Après cet épisode, nous nous sommes assises sur un banc, et j'ai eu un plaisir fou à foufouner ma Marianne. Je lui aurais bien fait l'amour sur fond de slogans hurlés dans des porte-voix, et devant tout ces gens qui passaient dans les allées! Comble d'ironie, Marianne avait mis ce jour-là un soutien-gorge à bonnets rouges...

 Des fois, je me dis que dans mon comportement, il y a de la vengeance à l'égard des hommes. Pourtant, ils ne m'ont rien fait. Je n'ai pas le souvenir d'avoir été abusée ou violée par un homme étant enfant.

Ophélie Conan

Ophélie a publié ce texte le samedi 16 novembre 2013, dans son premier blog, "Conan la barbare I". J'y retrouve sa révolte et son espièglerie.

Je l'ai illustré avec des œuvres de Marie Laurencin (1883-1956), amie des Fauves et des Cubistes. Pionnière d'un style qualifié de nymphisme, avec ses belles adolescentes androgynes au teint pâle, ses jolies fleurs et ses oiseaux féériques, cette artiste, peintre et décoratrice, fut également pendant six années la compagne de Guillaume Apollinaire.

Je l'ai illustré également avec des images nettement plus érotiques, dont les gifs animés 21, 24 et 27 qui ont en commun la masturbation clitoridienne. Dans le gif 21, j'aime tout particulièrement le fait que la fille en premier plan branle deux clitos, le sien et celui de sa copine. Dans le 24, j'adore la docilité de la fille branlée, son curieux accoutrement ne laissant nue que sa très belle chatte, et le mouvement alternatif et machinesque du doigt expert. Dans le 27, c'est la beauté des mains consciencieuses, le mouvement rotatif d'un autre doigt tout aussi habile, agile et précis, et les halètements de la bouche de la branlée, nullement audibles, mais facilement imaginables entre les cuisses de la branleuse.  

Sans doute il y a des correspondances secrètes entre ces clitoris excités et l'or en sein. Je les perçois difficilement, mais ce n'est pas grave. 

Marianne