Pas née pour le bonheur

À l’époque de Rose, je veux dire quand celle-ci vivait à la maison, et pas encore avec Muriel, Ophélie et moi lui étions particulièrement obéissantes pour jouer à des jeux de soumission. La drôlesse insistait pour nous attacher ou à nous faire marcher totalement nues, à quatre pattes, dans la maison ou dans le jardin, parfois dans les deux, tout en nous menaçant de sa badine. Elle-même était à moitié dénudée, toujours du bas, parce qu’elle trouvait (et trouve encore) ses nichons trop petits (comparés aux nôtres). Évidemment, nous raffolions de ces séances qu'elle improvisait le plus souvent. Nous étions traitées comme des esclaves ou des putes ou encore comme des femelles animales, à savoir des chiennes, des chattes, ou des louves, mais toujours, paradoxalement, nous nous ressentions très humaines, et parfaitement conscientes de jouer à un jeu très excitant et hautement cérébral. Tout cela était assorti de coups de badine sur nos fesses, de cunnis qu'on devait lui faire ou se faire entre nous, et parfois du port obligatoire du gode bouche (mais pas encore du masque!). Avec cet accessoire, sur ordre de la rouquine, chacune devait enfiler la chatte ou le cul de sa compagne d’infortune. Rose décidait de tout, et nous, dans un état proche peut-être d'une sorte de mysticisme, on exécutait, tandis que nous étions régulièrement traitées avec des mots orduriers dont le plus fréquent était "salopes".


À la fin, quand le jeu était terminé, nous allions embrasser et remercier Rose pour sa sévérité et la bonne punition qu’elle venait de nous infliger. Pour Ophélie, je ne sais pas, mais pour moi, cette manière de faire me convenait parfaitement. J’avais besoin de ces séances, car j’aimais être punie, sans doute parce que j’étais intimement persuadée d’être une mauvaise mère pour avoir "abandonné" mes deux enfants en venant faire la salope dans ce Finistère sud, en compagnie d’Ophélie et de Rose, ceci après avoir été, pendant de longues années, la mauvaise fille d’une mère exemplaire et parfaite... Enfant, ma mère me battait souvent et n'hésitait pas à me mettre au coin, cul nu, pendant des heures.


Après le départ de Rose, Ophélie et moi avons continué la pratique de ces jeux merveilleux avec Gaëlle, une nouvelle venue, et aussi parfois avec sa sœur aînée, Karine. Ophélie prit la place de Rose, avec moins de conviction, moins d’improvisation, mais plus d'humour, d’organisation et de raffinements. Depuis la mort d’Ophélie, je reste évidemment fidèle à ces jeux avec Honorine et Gaëlle comme soumises, et moi comme maîtresse. À mon tour, je les fais marcher nues, à quatre pattes, parfois dans des coins de campagne ou dans des chemins forestiers peu fréquentés. D'une manière générale, je n'ai pas à me plaindre, et trouve que mes deux gamines sont parfaites, belles et soumises à souhait.


Hier après-midi, j'étais en train de lire dans le séjour où Honorine et Gaëlle commençait bien sagement une partie d'échecs, totalement nues comme très souvent, quand la sonnette retentit. C'était Karine. Nous l'avons accueillie sans surprise, car elle vient presque tous les samedis, mais avec grand plaisir, étant donné qu'au premier coup d'œil, nous vîmes qu'elle était seule, sans son chieur d’Achille qu’elle avait sans doute réussi à faire garder, ce qui nous permettrait de passer un bon moment toutes les quatre. 


Dès l'entrée, j'ai voulu faire de l'effet en ordonnant à Honorine d’aller chercher ma badine et à Gaëlle de déshabiller sa grande sœur sur-le-champ. La jupe légère tomba donc, le petit haut s’envola, ainsi que le string et le charmant soutien-gorge. Gaëlle se montra immédiatement fière de sa célérité et de la perfection de son geste. Quand j’eus ma badine en main, je la félicitai et ordonnai à Honorine d’aller chercher des menottes et de menotter Madame l’Inspectrice des Impôts, ce qu’elle fit tout de go, dès son retour, et à Gaëlle de se fixer un gode bouche. Dans un fauteuil, j’installai la blonde Karine qui se laissa faire, jambes bien écartées sur les deux accotoirs, et demandai à Honorine de s’occuper de Titi et de Toto, ainsi que de la minette de cette très attirante fonctionnaire de catégorie A. Honorine s’y employa avec talent et expertise, mais aussi avec les doigts et la bouche, cette dernière incluant la langue et les dents, et ceci sous le regard très admiratif de la jeune sœur. Quand le moment fut propice, je donnai l’ordre à Gaëlle d’opérer avec son gode. Licorne active, elle se mit en mouvement sans demi mesure, tandis qu'Honorine malaxait et suçait les seins de la grande sœur affalée, à demi-consciente et méconnaissable en tant que fonctionnaire d'un service public important pour la survie de l'État.

 

J'ai beaucoup appris d'Ophélie, née à l'évidence pour le bonheur. Petit à petit j'ai appris à ne plus me poser de questions, à cesser de construire des usines à gaz. Elle disait de moi que j'étais "hyperesthésique", que j'avais des dons paranormaux, comme Apolline, son ancienne et délicieuse amante que j'aurais bien voulu connaître et baiser, et aussi que je me posais trop de questions. Maintenant, je ne m'en pose (presque) plus. Même quand je me sais en faute (car objectivement j’ai été et je suis toujours une mauvaise mère avec mes enfants), j'ai trouvé le grand bonheur d'être punie, et j’éprouve aussi beaucoup de plaisir à punir les autres, exactement comme le faisait Ophélie. 


J’ai du plaisir à punir Karine que je bénis de venir sans son Achille, mais je la punis parce qu'elle ne passe pas suffisamment de temps avec son gamin, ce qui le rend odieux et infernal, opposant et revendicatif, donc invivable... Bien évidemment, je me retrouve en Karine. Comme elle, je préfère gouiner que de jouer un rôle normal et classique de mère.


J'ai aussi du plaisir à punir Honorine parce qu'elle a décidé de mettre fin à ses études de médecine, et aussi du plaisir à punir Gaëlle de ne pas chercher sérieusement une formation diplômante, à la mesure de ses capacités intellectuelles. 


Mais à ces trois salopes (elles me lisent!), je ne leur dis rien, je les aime de tout mon cœur et je les fais jouir autant que je peux. Sans doute préfèrent-elles être délicieusement punies que de mettre fin à cette existence de rêve. Comme je les comprends... 


Non, je ne crois pas être née pour le bonheur, mais comme Ophélie, depuis que j'en suis venue à chausser ses bottes, j'arrive maintenant à vivre au présent sans trop me poser de questions. Le présent, disait-elle, est le seul temps réel de la vie. Grâce à elle, j’ai vraiment compris que le passé n’existe plus et que le futur n’existe pas encore.


Marianne





Commentaires

  1. Qui sont Titi et Toto? J'ai cru que Madame l'inspectrice des impôts était là pour rire au début du texte mais il semble qu'elle soit bien fonctionnaire... Je suis étonnée de ce que t'a infligé ta mère : ce me semble très traumatisant! Je pense qu'Ophélie a raison sur l'art de vivre intensément l'instant qui se fait éternel en abolissant le temps, notion relative comme celle de l'espace. Ophélie astrophysicienne dut t'en parler.

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    1. Titi et Toto sont les deus seins... C'est une habitude d'Ophélie de les appeler ainsi.
      Oui, Karine est bien fonctionnaire... C'est beau aussi un orgasme de fonctionnaire!
      Et concernant la prise du présent au présent, je crois effectivement que c'est important pour vivre le bonheur!

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    2. Là, je n'avais pas compris pour Titi et Toto : c'est amusant! Sein gauche ou sein droit ou alternativement l'un et l'autre et chez toi, ils portaient le même nom???

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    3. Titi c'est le gauche, et Toto c'est le droit. Moi, je ne disais pas ça!

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    4. Achille est-il le fils de Karine? Je ris de l'orgasme de fonctionnaire... Sans avoir eu dans la cagibis d'une boite immobilière où je fis un remplacement et qui plaça très vite comme remplaçante du chef du contentieux ( donc chef de service ) avec de nombreux dossiers à traiter, j'avais des secrétaires ( à l'époque encore sur machines à écrire ) qui auraient pu être ma mère que j'entendis délirer sur un étalon. Du haut de mes vingt trois ans, j'ai commenté : " avez-vous déjà vu un étalon? Il vous défoncerait. Nous avons trop de travail pour perdre du temps! " Je ris de mon autorité juvénile et il y eut un épisode pittoresque alors que j'étais sortie prendre un café : un huissier serait venu prêt à saisir les machines à écrire, et il lui a été dit qu'il y avait un chef du contentieux très performant depuis peu. Si j'avais été là, j'aurais pris un fou rire! Je ne prenais pas au sérieux mais ne comptais pas mes heures, raison pour laquelle j'enlevais la carte indiquant mes heures. La boite était sympa avec beaucoup d'anciens militaires aimant plaisanter... J'y fus entre mon séjour à Calcutta et mon départ pour L'Afrique de L'Ouest où j'ai rencontré la belle aux yeux verts...

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    5. Etalon? Elles parlaient du cheval?
      Oui, Achille est le fils de Karine. Son père ne veut pas le voir et sa mère l'a seule à sa charge. Des fois, il va chez sa grand-mère maternelle ou chez nous, mais il est très dur, il crie tout le temps et saccage tout! C'est un pauvre gosse.

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    6. C'est triste pour Achille! Je ne comprends pas pourquoi son père ne veut pas le voir.
      Bien sûr, les secrétaires parlaient du cheval... et sans doute n'en avaient-elles jamais vu un de près en érection.

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    7. Oui, c'est très triste pour Achille. Son père est alcoolique et cocaïnomane et ne veut plus revoir son fils. Il pleure l'heureux temps où il vivait avec Karine et tapait dessus!

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  2. Ta dernière phrase en dit long, Marianne.
    Et que J'AIME quand tu te lâches, ainsi.
    Tu es aussi talentueuse qu'Ophélie pour conter les histoires.
    J'ADORE. Alterne tes textes et ceux d'Ophélie.
    C'est une jolie combinaison.
    Vos mots entremêlés, racontant vos vies, (elle est toujours là) sont érotiquement excitants.
    Et puisque tes amantes te lisent, je vous embrasse toutes.

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  3. J'ai quelques points communs avec Karine et, en cherchant un peu, j'ai bien dû faire une grosse bêtise ces derniers temps. Oui, je mérite une (petite) punition, Maîtresse... 😊

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