Le soulèvement de la vie

 

"Le soulèvement de la vie" de Maurice Clavel


Quand je lis le blog d'Elisabeth, j’admire sa recherche de vérité qui n’a d’autre but, me semble-t-il, que de trouver l’essence même de la vie, si chère à Maurice Clavel. Je me sens toute petite, à côté d'Elisabeth, de son savoir et de sa curiosité de chercheuse. Je lui dis merci de m'avoir fait découvrir Maurice Clavel (1920-1979).

Moi, je n’ai rien inventé seule et n’ai fait que de chausser les bottes de ma chère Ophélie qui, elle aussi, comme Elisabeth du désert, avait cette passion barbare pour le soulèvement de la vie. Cette passion barbare, Ophélie l'avait sans doute découverte en lisant Arthur Rimbaud.


Comparée à Ophélie, mes compétences artistiques et philosophiques sont bien minces, mais comme elle, j’aspire à vivre l’infini et l’éternité d'une émotion assimilable au divin, en me consacrant simplement et humblement à la femme et à son corps. 


Mes émotions sont si intenses quand je baise la bouche d'Honorine ou mords sa nuque sous ses cheveux blonds, quand j’introduis un godemiché dans sa chatte, puis un autre, peu après, dans celle de Gaëlle, mes émotions sont si extatiques, si ineffables quand je regarde Joséphine me sucer les seins, si transportée dans la vraie vie en raison de notre douce promiscuité de femmes nues voyeuses, que j'ai l'impression, dans ces moments-là, de connaître une félicité extrême et irréelle.


Pouvoir sans cesse nous regarder, nous sucer, nous toucher, nous frotter, nous lécher, nous branler, exactement comme il nous plaît... c'est bon, c'est beau, c'est être femmes, c'est être des femmes libres.


Cette passion de la femme est une obsession, une religion dont nous sommes les fidèles et la déesse unique. C'est aussi une passion, dans le sens de celle du Christ, à savoir que nous la subissons, même si elle est orgasmique et qu'elle est loin de nous faire souffrir.

Mais je sais que le fil est précaire et que, comme le dit Clavel, nous ne sommes rien. Rien, à cause de la mort qui nous attend au tournant, à tout moment, n'est-ce pas Ophélie? Rien, aussi à cause du Léviathan, celui de la bien-pensance du monde social qui a intérêt à écraser le soulèvement de la vie, de l'amour et du sexe, pour mieux asseoir son pouvoir sur les individus, et faire que les quelques-uns qui sont aux manettes gagnent beaucoup beaucoup d'argent.


Marianne


Commentaires

  1. J'aime beaucoup Marianne la façon dont tu vis " le soulèvement de la vie ", où tu entrevois l'extase et la douleur avec des archétypes religieux. Passion est joie et douleur : Ophélie savait cela et l'écrivait. Tu es passionnée. Tu trouves aussi des oasis dans cette traversée du désert qu'est notre vie. Tu sais les goûter et les partager. Je crois que Maurice Clavel ne dit pas nous sommes rien mais s'opposant au capitalisme dévoyé se demande pourquoi nous travaillons : " pour rien ". Il propose une allégorie avec sa fontaine bouchée sur l'art de casser l'élan vital, le mouvement de l'être profond. Il appelle à vivre à fond ce désir. L'extase me semble où l'instant se suspend et devient éternel : vivre à ce niveau est ce que nous espérons. La mort? Maurice Clavel l'a côtoyée pendant cinq années de gouffre mais il avait été auparavant résistant et s'est engagé en Algérie. Chez lui aussi la mort fut brutale : une crise cardiaque alors qu'il était jeune. Ton art pour illustrer des articles indique des talents dont tu n'as pas conscience. Jeune, je disais : " vivre à fond quitte à en crever ". Ophélie me semble avoir eu une devise de cet ordre. Si tout se passe comme dans mes dialogues, elle explorera la voie religieuse à sa sauce avec vous au presbytère!!!

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    1. Merci Elisabeth. J'aime beaucoup ton commentaire et tes précisions. Je te souhaite une bonne soirée et t'embrasse.

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  2. Nous avons tous des talents et beaucoup passent leur vie entière sans les découvrir. Il ne faut pas confondre talent et connaissances ou culture. Le talent est inné, intime, personnel et ne s'achète pas. La culture n'est qu'une question de mémoire. C'est ce qu'il reste quand on a tout oublié.
    Marianne, tu as des talents. Donner quotidiennement du plaisir aux autres est une grande qualité que tout le monde devrait s'évertuer à acquérir. Je ne pense pas seulement au plaisir que tu donnes à tes amantes, mais aussi à celui que tu nous offres au travers de ton blog.
    Merci à toi, Marianne.

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    1. Merci Phil, tes mots me touchent et me font plaisir. Bon week-end!

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  3. Your words are sublime! I agree with them entirely!!!

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  4. J'apprécie aussi beaucoup Elisabeth, et je trouve que tu as raison de lui rendre hommage par le biais de son blog. J'y passe des fois, et je trouve cette femme très passionnée parce qu'elle fait et dénonce. Elle est aussi courageuse.
    Tout comme toi, Marianne, dans une autre optique. Et tu le fais très bien. Ne te sous estimes pas. Ophélie serait, est, fière de toi. J'en suis sûr.
    Oui, hormis toutes les contraintes et les obligations de la vie inculquées par une partie dirigeante mondiale, obsédée par l'argent, il faut donc trouver du plaisir dans ce qu'on pense être notre voie de bonnes choses. Faisons-nous du bien dès que l'on peut. Au moins, ça c'est pris et "ils" ne pourront pas nous le voler. Nous, on a encore une partie humaine en nous. Ils n'ont qu'à partir tous dans l'espace, et nous laisser vivre. une bonne idée, ça, non ?

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    1. Merci à toi aussi, Gil.
      Oui, tu présentes bien le blog d'Elisabeth et son auteur.
      Je te souhaite un bon week-end.

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    2. J'ai oubli de dire qu'Elisabeth a beaucoup d'humour.
      Bon Week-End aussi à vous.
      Bises à toutes les femmes qui passent ici.
      Dommage qu'elles ne commentent pas beaucoup, à part Elisabeth.
      (C'est quand même un blog fait pour les femmes.)
      Tape amicale sur l'épaule des gars.

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