Une danse incendiaire

 

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Ariane observa avec attention la paume, puis le dos de sa main. Finalement, son regard s’arrêta sur les lignes de celle-ci.

— Un jour, ce fut le drame. Mon frère aîné, au cours d’une dispute, m’affirma que ma petite sœur avait été nourrie au sein, tout comme moi, mais ce con insinua que ma mère me l’avait caché. Ma bonne mère jura ses grands dieux que c’était faux, mais je n’ai rien voulu croire. Je suis entrée dans une rogne incroyable et me suis précipitée sur ma sœur pour la tuer. Heureusement, mes parents se sont interposés!

— Elle est incroyable ton histoire! Comment as-tu pu devenir philosophe?

— J’en sais fichtre rien, mais c’est ainsi, ma chère. J’avais la passion des seins de my mother, et cette passion dura longtemps! Au moins jusqu’à la puberté. Du reste, elle ne m’a pas quittée! A partir de huit ans, je la dissimulais, évidemment par amour-propre, mais aussi parce que je souffrais des refus de ma mère. Jusqu’à cette époque également, je n’avais pu vaincre ma jalousie et ma répugnance à l’égard de mon père. Cette répugnance n’était d’ailleurs pas limitée à lui, mais à l’égard de tous les mâles, quel que fût leur âge. Je ne faisais exception que pour les tout jeunes garçons, surtout ceux qui avaient un aspect féminin. J’avais un cousin dans le genre. Petit, je l’aimais bien, parce qu’il ressemblait à une fille. Mais, à la puberté, quand la barbe a commencé à noircir ses joues, le pauvre n’a plus rien compris!

— Qu’as-tu fait?

— Je l’ai tout simplement ignoré!


Elle regarda la couverture et y traça des sillons avec l’index.

— Je me souviens, vers huit ans, j’ai découvert mon clitoris et le plaisir que je pouvais en tirer en le titillant. J’ai enseigné ma découverte à une petite voisine que j’aimais bien… Et, pendant des années, elle et moi, nous nous sommes branlées l’une devant l’autre. Comme j’avais toujours été une enfant très dégourdie, je me doutais bien qu’il ne fallait pas parler de ces choses à ma mère ou à mon frère plus âgé. N’empêche que je me masturbais au moins une fois par jour.


Ariane fit semblant de s’interroger sur elle-même.

— Toute seule? Demandai-je, la bouche en cœur.

— Oui. Ou avec ma p’tite copine.

— Tu aimais ça tellement?

— J’adorais, tu veux dire!

— Et qu’est devenue ta p’tite copine?

— J’sais pas. Elle a déménagé, je crois, et je l’ai plus jamais revue!

— Et après, qu’as-tu fait?


Elle caressa longuement la couverture, contempla encore les lignes de sa main.

— Vers quatorze ans, mes parents ont eu la bonne idée de me mettre en pension.

— Avec des filles? Tu devais être aux anges?

— Pas tant que ça, figure-toi. Au dortoir, en écoutant mes copines, je comprenais que je ne n’étais pas faite comme elles. Je les entendais qui se vantaient des conquêtes de garçons qu’elles faisaient. Ça m’étonnait. Rien de tel ne se passait pour moi. J’avais aucun désir amoureux de la sorte. Sans doute parce que je m’aimais trop moi-même!

— Comment ça?

— Ouais… Je passais beaucoup de temps à me branler en même temps que je me regardais dans la glace. J’étais fière de mes seins déjà bien développés et j’avais un plaisir fou à les caresser. L’onanisme me comblait… Le reste du temps, je travaillais, car aussi j’aimais bien le travail scolaire!

— Tu n’étais pas attirée par les garçons?

— Du tout! Pourtant, j’avais été réglée normalement à douze ans et demi, mais ça n’avait rien changé à ma répulsion pour le sexe masculin. Du reste, à mesure que j’entendais parler de sexualité, je devenais de plus en plus consciente de mon anomalie. Et puis, je commençais à éprouver pour certaines de mes amies, les plus jolies évidemment, des sentiments très vifs et des besoins de contact. Je découvris, en dansant avec elles que le frôlement de ma poitrine contre la leur me procurait une excitation très agréable au niveau des mamelons…


Ariane s’arrêta, me sourit, soupesa ses seins entre ses doigts en éventail, et excita leurs petits bouts avec l’extrémité de ses deux index.

— Ça m’excitait parce que ça s’accompagnait de leur érection. J’avais une envie folle de faire avec elles ce que j’avais fait, toute petite, avec ma mère. Je voulais voir leurs seins, les toucher!

— Tu leur demandais?


Ariane fit semblant de saisir quelque chose dans l’espace, puis elle continua.

— Au pensionnat, jamais. J’ai jamais osé. Mais ça m’empêchait de dormir. La nuit, je ne pensais qu’à ça, qu’à tripoter des nichons! A seize ans, au cours d’un slow avec ma meilleure amie du pensionnat, nos seins se sont frottés si fort à travers le tissu fin de nos robes d’été, que mon sexe s’est mis à gonfler.

— Tu mouillais?


Elle éclata de rire.

— Oui, vraiment, j’étais toute trempée! J’suis sortie sans rien dire, et j’suis allée dans un coin du parc et, derrière un buisson, je me suis masturbée. La danse m’avait excitée, littéralement incendiée… Tu imagines?


Ophélie Conan

Dans un chapitre intitulé "Les confidences d'Ariane", dans lequel j'ai choisi ce passage, Ophélie raconte l'enfance de cette jolie prof de philo, spécialiste en histoire du lesbianisme, et amie de la jeune Stéphanie, l'héroïne du roman.

Comme d'habitude, j'ai illustré cet extrait avec des images que je trouve belles. Outre des photos et des gifs érotiques, j'ai choisi des tableaux du peintre orphiste, Robert Delaunay (1885-1941). Vous les trouverez en n°1, 3, 4, 5, 10, 11, 15, 16, 21, 25, 26, 27, 28, 35, 43, 44, 52, 57, 62, 63. J'adore cet extraordinaire coloriste. Selon lui, la couleur était l'unique objet de la peinture. Pour faire bon ménage avec ses tableaux, j'ai donc choisi des photos extrêmement colorées.

Marianne


Commentaires

  1. The pics you have chosen are really stylish. Please, tell us which are your favourite, among the erotic ones... :)

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    1. My favourite among the erotic ones are 2, 9, 13, 29, 31, 36, 38, 39, 41, 46, 48, 49, 50, 53, 58, 67...

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  2. Comme je comprends Ariane. Si j'avais été dans un pensionnat avec que des filles, j'aurais également eu des besoins de contact.

    Les photos 9, 30, 37, 39, 42 sont superbes.
    La 46 est ma préférée.
    Le gif 68 me plait aussi.
    La 67 est délicieuse.

    Je t'embrasse et te souhaite une belle nuit.

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    1. Je suis assez contente de mon choix et je les aime toutes, surtout mises dans le contexte Delaunay.
      Oui, dans un pensionnat de filles, moi aussi, je comprends les désirs d'Ariane...
      Je t'embrasse, Phil.

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  3. Je trouve le texte charmant et plein d'imprévus : on ne sait jusqu'où cela va aller, si c'est de l'humour ou non, mais je comprends grâce à ton explication que ce sont les débuts dans la sensualité d'une enfant, puis d'une adolescente qui nous lâche avant le passage au fruit mûr de la sexualité qui était tout en elle. J'ai bien aimé tes choix de tableaux. La découverte de la sensualité chez Soeur Emmanuelle ne fut que celle du plaisir lors d'un mouvement de balancier sur sa chaise d'école, en somme un plaisir clitoridien dont elle ignorait tout. Elle a fini par être repérée par une prof! Non, elle n'utilisait pas sa main, et n'avait eu aucune éducation sexuelle : elle a aimé ce qu'elle a ressenti!!!

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    1. Où as-tu trouvé ces informations, concernant Sœur Emmanuelle?
      Oui, j'aime aussi beaucoup ce texte d'Ophélie. Tu le qualifies très bien!
      Je t'embrasse, Elisabeth.

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    2. On trouve des articles sur le livre " Les confessions d'une religieuse " livre posthume de Soeur Emmanuelle. Ses débuts qui n'eurent pas de suite sont très candides. Je t'embrasse, Marianne.

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  4. Dans cet extrait que tu as choisi, Ophélie (est-ce que c'était son cas ?, souvent, il y a une part de vérité quand on écrit un roman), veut nous montrer que chez certaines lesbiennes, elles le découvrent très rapidement qu'elles le sont, quand d'autres le découvrent en "cours de route".
    Déjà, toute petite, elle est fascinée par les seins de sa mère...
    Belles illustrations, encore une fois. Le peintre Delaunay : Parisien ?
    J'aime aussi les empreintes de mains sur les seins de la 32, et d'autres.

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  5. Oui, Ariane représente très certainement une bonne partie d'Ophélie qui, jeune, était quand même pas mal attirée par les filles!
    Oui, je crois que Robert Delaunay était un vrai Parisien. Il est d'ailleurs né à Paris! On le surnomme parfois "le peintre de la Tour Eiffel"!
    J'aime aussi l'empreinte de mains sur les seins! C'est une belle image.
    Bise à toi, Gil.

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