Lieux magiques
Des commentateurs m’ont dit que mon aimée et moi avions le pouvoir de magnifier les lieux où nous nous produisions nues ou dénudées. Pour moi, c’est plutôt l’inverse, ce sont les lieux qui nous magnifient. Leur pouvoir est si puissant que nous ressentons impérativement le besoin de nous y dénuder et d’y faire l’amour.
Il y a des lieux effectivement très particuliers, immensément magiques, qui sont des sortes de portes qui ouvrent presque immédiatement sur un autre monde. Par exemple, le château de Trecesson dans la forêt de Paimpont-Borocéliande, les abords du hêtre de Ponthus, dans cette même forêt, le petit port de Sainte-Marine, les jardins du palais de Versailles, ceux en terrasse de Lanniron, à Quimper, et bien d’autres encore…
Ce choix des lieux prend du temps, mais participe à la réalisation d’une vie exaltante que j’ai choisie et que, pour rien au monde, je ne voudrais changer. J'y vois une démarche artistique, au sens de Robert Filliou, quand il disait: "L'art est ce qui rend la vie plus intéressante que l'art." Je pense qu'il voulait dire par là que l’art est une participation à la vie, une entreprise pour nous faire mieux aimer la vie, mieux prendre conscience de sa fragilité. Du même coup, il ne définissait plus l’art comme une simple représentation imaginaire du réel ou de l’irréel, ni comme une fin en soi comme c’est le cas dans la conception de l’art pour l’art, mais comme la capacité à réaliser des sortes de "performances" dans le réel pour nous rendre la vie plus belle. Il n’y a alors plus de séparation entre l’art, l’artiste et le vivant.
Derrière le feu de ma passion pour la nudité en des lieux choisis pour leur magie, tout est question d’équilibre et de patience.
Ophélie Conan
Article paru dans "Conan la barbare II", le 3 mars 2018. J'ai ajouté l'illustration qui n'existait pas dans cet article.
" L'art est ce qui rend la vie plus intéressante que l'art." L'instant vécu à fond, transformer sa vie en oeuvre d'art.
RépondreSupprimerDans son premier blog, Ophélie avait évoqué le verbe poïen en grec qui dépasse l'art de la poésie, puisqu'il indique une mode d'action où la personne intervient, une sorte de fabrication, une sculpture, n'importe quelle action dans laquelle la personne s'engage totalement. Je fais ce rapprochement sans avoir l'article ancien d'Ophélie.
Oui, je crois que ta comparaison est bonne. C'est sans doute en faisant que nous vivons vraiment et vivons une vie plus belle, ce qui n'est plus guère le cas, aujourd'hui, dans cette vie covidée...
SupprimerUne illustration choisie par Marianne,
RépondreSupprimerqui résume tout.
La recherche d'un lieu, s'y retrouver,
poser la valise, et s'ouvrir à la nudité.
C'est presque faire l'amour à ce lieu, cet endroit choisi.
Une question me vient, est-ce que la recherche de ces lieux,
par Ophélie, prenait autant de temps, sur internet pour pouvoir s'y rendre par la suite,
que la recherche de photos de lesbiennes qui l'excitait autant ?
Une autre : as-tu fait des recherches toi aussi, Marianne,
sur l'une de tes dernières escapades ? A savoir le choix du château,
près de Roscoff, qui a primé, par rapport au lieu touristique.
Ou peut-être les deux ...
Je ne sais pas, mais je crois quand même qu'Ophélie passait plus de temps à rechercher des photos de lesbiennes sur Internet! Quant à moi, il m'arrive aussi de faire des recherches, mais j'utilise encore avec Gaëlle et Honorine les lieux qu'Ophélie m'a fait découvrir ou que nous avons découverts ensemble. À Roscoff, j'ai découvert ce château vraiment par hasard!
SupprimerJe traduis ça à ma sauce : Je verse de l'eau dans un récipient puis je vide le récipient. S'il reste des traces d'eau dans le récipient ma démarche aura été utile, s'il n'en reste pas une goutte, cela n'aura servi à rien.
RépondreSupprimerC'est une manière de le dire!
SupprimerLe port de Sainte Marine. On aime s'y arrêter chaque été. Les maisons sont magnifique quand on arrive du large. C'est en voyant la petite plage et les gens qui s'installaient pour un apéro près du phare que nous avons décidé, mon amie et moi, de louer un van pour faire le tour de la façade Atlantique il y a trois ans.
RépondreSupprimerÇa ne m'étonne pas, Romane. Avec Ophélie, nous y allions très souvent.
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