L'ultime
Ce que je recherche, et qui pour moi est ultime, c’est l’expérience vécue et non intellectuellement comprise de la Nature, c’est l’expérience en moi de ce chaos et de cet ordre gigantesque qui est à l’origine du monde et qui me survivra après ma mort. Je suis certaine que chaque être humain l’incarne dans son corps, mais surtout les femmes, parce qu’elles pensent moins rationnellement que les hommes, et sont moins en recherche de vérité, mais bien davantage en communion avec la matière, la nature et la vie dans tout son déploiement. En tant que femme, avec mon ventre, mes cuisses, mes seins, mon sexe, j’incarne les caractéristiques de la grande mère cosmique, j’incarne ce désir à vivre qui s’oppose à la mort et qui est aussi la mort. Voilà ce qu’est pour moi l’ultime, et voilà pourquoi j’aime les femmes et les orgies entre femmes. Par ces orgies, je ne veux rien vivre d’autre en moi que la naissance et la fin du monde, autrement dit son mystère, ce qui est aussi, me semble-t-il, le projet des poètes.
Ophélie Conan
"Conan la barbare II" (mercredi 24 septembre 2014)
Edité dans "La dérive"
Est-ce pour illustrer la "communion avec la matière" que tu as choisi cette image ?
RépondreSupprimerOui, un peu, la jouissance et la souffrance nous rappellent que nous avons un corps matériel...
SupprimerOphélie was a philosopher as well as a poetess. This reflection of hers is beautiful and I do agree entirely. It is a dionysiac perception of the world and of our existence.
RépondreSupprimerYes it is!
SupprimerQue dire de plus.
RépondreSupprimerOphélie a respecté ses pensées jusqu'au bout.
Pendant sa trop courte vie, elle a quand même trouvé
son chemin auprès des femmes.
C'eût été dommage de passer à côté, même, si elle
avait beaucoup de choses encore à faire et découvrir auprès de vous.
Elle nous manque, alors je mesure tout le vide que vous ressentez, vous
amoureuses et amantes.
Belle image, au passage.
Merci, Gil. Oui Ophélie nous manque! Bon weekend. Je t'embrasse.
SupprimerSuperbe texte, et très belle image. Merci, Marianne.
RépondreSupprimerOui, j'aime ce texte et j'adhère à sa philosophie. Merci Villanelle.
SupprimerLa force avec laquelle Ophélie empoigne la nature me fait songer à la sculpture. Elle semble jouir de ce qui pourrait s'appeler l'extase de la matière, et ceci dans les extrêmes, la naissance et la mort. Ce qui domine dans ce texte est la puissance, et je sens ce mouvement intérieur sur un autre mode qu'Ophélie grâce à la sculpture. Le texte est splendide.
RépondreSupprimerMerci Elisabeth, je crois que ton vécu de mystique et de sculptrice te fait très bien comprendre ce texte d'Ophélie.
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