Noël chez le charpentier

Ces derniers temps, je n’ai guère eu le temps d’écrire. Les fêtes de Noël se sont bien passées chez Andréa et Eliaz, avec leurs trois filles, les trois sœurs Brontë, et Rose. Après le repas du réveillon, Karine a couché Achille qui n’a pas fait trop d’histoires, et nos hôtes sont allés au lit. Bien qu’Achille, âgé de dix ans, ne croie plus au Père Noël, nous avons disposé ses jouets sous le sapin, ainsi que nos cadeaux, pour le lendemain matin. Andréa avait préparé trois lits dans trois chambres différentes, mais donnant dans le même couloir. Un lit pour Muriel et Rose dans une des chambres, un lit pour Karine et Gaëlle dans une autre, et un lit pour moi dans une troisième. Nous avions tellement bien mangé et bu que nous n’étions pas en état de nous amuser et de baiser vraiment. Nous avons donc dormi. J’ai quand même rejoint Karine et Gaëlle dans leur lit, seulement pour dormir avec elles. Le lendemain matin, vers dix heures, nous étions réveillées par le bouillant Achille qui ouvrait ses cadeaux, avec fracas et hurlements.

 Comme il faisait beau, nous avons sauté le repas de midi et préféré nous réserver pour le soir. Andréa et Eliaz ont gardé Achille qui ne voulait pas venir avec nous à la plage. Le gamin préférait rester avec sa grand-mère et Eliaz pour profiter de ses nouveaux jouets, ce qui est bien normal. Sur la plage, où il n’y avait presque personne, il faisait beau et chaud. Nous avons donc profité du soleil, de nos bouches et de nos tétons. Nous avons aussi expérimenté les nouveaux godes que nous nous étions offerts et que nous n’avions pas osé mettre sous le sapin, moins à cause d’Andréa et d’Eliaz que du gamin. À la tombée de la nuit, nous sommes rentrées très joyeuses, pour nous mettre les pieds sous la table. Andréa qui avait beaucoup cuisiné nous a soudain déclaré qu’elle était vraiment très heureuse de recevoir les amies gouines de ses trois filles gouines. Pour la remercier, prise d’une élan irrésistible, je l’ai embrassée sur la bouche et lui ai peloté les seins au passage devant ses trois filles médusées, et son mari Eliaz qui, à l’autre bout du salon, l'était non moins, et a finalement souri en se tordant la moustache. Je ne sais pourquoi j’ai fait ça. C'est venu d'un seul coup. Andréa ne m’en a pas voulu, bien au contraire. Ça nous a même rapprochées. Eliaz non plus n’a pas semblé m'en vouloir. Il ne m'a rien dit.

 Honorine est arrivée ce matin. Elle est magnifique et rayonnante. Nous allons passer le réveillon du nouvel an ensemble, à la maison, rien que toutes des deux, en amoureuses, et le lendemain, nous nous ferons encore plus belles et nous irons chez Marlène où nous serons plein de filles. J’ai dit à Honorine que si elle le voulait, nous pouvions décliner l’invitation de Marlène, et rester toutes les deux à nous aimer. Mais Honorine veut y aller, elle aime beaucoup les partouzes où nous sommes très nombreuses.

Ophélie Conan

"Conan la barbare II", le 28 décembre 2019.