Le bruit de la chignole

 

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Ariane et Awen recommencèrent à déshabiller Adenor et retournèrent déposer, avec le même soin, la deuxième robe sur la première. Cette fois, la fée ne leur joua aucun tour. Quand elles revinrent, la fée était agenouillée, candide et belle, devant l’âtre lumineux et dansant. Elles s’approchèrent de l’apparition divine et s’agenouillèrent à leur tour devant elle, disposant timidement leurs cuisses de part et d’autre de chacune des siennes. Elles demeurèrent ainsi, immobiles et bras ballants, sans oser.

— Et bien? leur dit la fée, que vous arrive-t-il? Vous paraissez avoir perdu votre bel enthousiasme!

— C’est que... balbutia Awen.

— Oui... voulut expliquer Ariane.

— Allons, dit la fée, osez! Les fées sont faites du même bois que celui des humains! Du même bois, vous dis-je!


Ariane risqua de poser une main sur un sein, le déformant à peine:

— C’est vrai, dit-elle, s’adressant à Awen, touche!


Awen s’empara de l’autre sein.

— C’est aussi doux que nous, chuchota t-elle, ravie et étonnée.

— Bien sûr, dit la fée dont la poitrine disparaissait sous les deux mains caressantes, vous êtes rassurées, maintenant?


Awen et Ariane se regardèrent médusées et complices.

— Vous êtes vraiment niaises! dit Adenor.

— Mets-toi à notre place, dit Awen, c’est la première fois que nous touchons une fée!

— Bon, n’en parlons plus, maintenant, montrez-moi ce que vous savez faire!


La princesse, la première, donna le signal. La chevelure en arrière, elle cambra son buste et le pressa contre celui de la fée. Tendus, ses seins touchèrent ceux d’Adenor. Awen, gravement, observa la rencontre de ces quatre planètes et s’amusa de leur doux clapotis. C’était comme un murmure, semblable à celui d’un vent léger dans le feuillage des noisetiers.

— A mon tour, chuchota t-elle, impatiente, à mon tour!


Ariane céda la place, et admirative, regarda sa tendre amie l’imiter. Elle pensa qu’Awen avait beau être une simple paysanne, elle n’en était pas moins aussi belle que la fée. Elle sentit son coeur s’embraser pour la jolie bergère. Elle lui ébouriffa la chevelure et enferma derrière mille baisers plus doux les uns que les autres. Awen fit mine de ne rien remarquer et approcha sa bouche de celle d’Adenor. Alors la princesse redoubla d’attentions, égara, pêle-mêle, encore plus de baisers et davantage de mots d’amour, derrière ses oreilles. Elle ne vit pas, entrouvertes par le désir, les deux bouches qui se cherchaient. Frôleuses au début, elles finirent par se trouver et s’entre-dévorer...


Quand Ariane sortit de dessous la forêt de cheveux, elle jalousa le formidable baiser qui soudait la fée et la bergère. Elle aurait voulu sans doute chasser sa bien-aimée et prendre sa place sur les lèvres enflammées, mais l’amour qu’elle lui portait le lui interdit. Au lieu de cela, elle posa sa main sur la cuisse d’Awen, la fit glisser dans le repli de l’aine, jusqu’à ce qu’elle atteignit le petit espace frisé. Mais la main d’Adenor s’y trouvait déjà, à la fois douce et fébrile... A peine venait-elle de faire cette découverte, qu’Ariane ressentit le contact d’une autre main dans son entre-jambes, une main caressante, délicieusement ouvrière et nullement malhabile.


Avec ses deux mains, la fée conçut mille chatteries qui enivrèrent les deux amies. Bientôt, égoïstes et ravies, elles s’abandonnèrent au plaisir, oubliant de rendre la pareille à celle qui était cause de leur émoi. Au bout d’un moment, elles se tournèrent l’une vers l’autre et s’embrassèrent passionnément.

— Ah ça! dit la fée en colère, ça n’est pas bien! Voilà que vous vous embrassez pendant que je vous mets en émoi! Et moi donc?

— Oh, excuse-nous, dit Ariane, ne te fâche pas, nous ferons tout ce que tu voudras, apprends-nous!


La fée se radoucit, se leva et ordonna malicieusement:

— Allons, damoiselles! Je vais vous…


La princesse et la bergère se regardèrent mais… Adenor avait encore disparu!

— Ce n'est pas possible, dit Awen, elle le fait exprès!

— Où est-elle encore passée?

— Je me le demande…

— Adenor! Adenor! crièrent les deux filles, Adenor!

— Elle ne reviendra pas, dit Ariane.

— Et si on demandait à Ophélie?

— Qui ça?

— Ophélie, tu sais, celle qui écrit notre histoire en ce moment, sur le blog, elle doit savoir…

— Tu as raison, dit Ariane, appelons Ophélie, elle sait sûrement où est Adenor et comment on peut la faire revenir.

— Ophélie! Ophélie! crièrent les deux filles, Ophélie!


Mais il n'y eut aucune réponse. Ophélie était absente.

— Madame Conan? ajouta d'une petite voix éteinte Ariane qui n'en pouvait mais.

— Mademoiselle, voyons! C'est une demoiselle! corrigea Awen.

— Non, elle a été mariée!

— Tu as raison. Quelle tristesse! Elle n'est pas là non plus… Qu'allons-nous devenir? Nous sommes seules au monde, seules… Désespérément seules... 


Ophélie Conan

Extrait de "La princesse et la bergère"

Conte publié dans "Conan la barbare I", puis dans "No man's land 1"


Toutes les quatre, nous adorons ce joli conte lesbien, dont je publie ici un extrait de la fin.


Aujourd'hui 21 décembre, Olivier est venu fixer quarante-huit anneaux de fer, à différents endroits des communs. Il en avait à sceller et d'autres à visser. Dans la pierre et dans le bois, il a percé des trous avec une grosse chignole électrique. Dans la pierre, il a utilisé des scellements chimiques, et dans le bois, il a vissé. C'est propre, et c'est impeccablement fait. Il ne nous a posé aucune question ni fait aucune remarque concernant la fonction bdsm de ces anneaux.


Gaëlle et Honorine étaient à leur travail. Olivier n'a eu affaire qu'à Joséphine et à moi. Nous étions en pull et en jupe, sans culotte et sans soutien-gorge. Bien sûr, nous ne lui avons pas dit. De la maison, nous entendions le bruit de sa chignole, et pendant un moment, nous nous sommes sucé les seins sous nos pulls, et nous nous sommes masturbées mutuellement sous nos jupes. C'était très excitant avec le bruit de la chignole!


Quand Gaëlle et Honorine sont arrivées, elles ont voulu voir le travail effectué par Olivier qui était déjà parti. Elles ont admiré. Ensemble, nous avons fantasmé, mais il faisait vraiment trop froid pour commencer à jouer.

Marianne


Commentaires

  1. Les photos en apesanteur sont superbes et la fille en balai (emballée ?) me fait rêver. J'aime aussi beaucoup l'histoire.

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    1. Merci Villanelle! Moi aussi, j'aime bien la fille en balai!

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  2. The finale of Ophélie's tale is so sad, particularly when you read it now, after Ophélie's demise....
    However my mood changed when I read how naughty you and Josephine were while Olivier worked hard to decorate your house with appropriate implements for your future erotic games. You're not "désespérément seules... " like Ariane and Awen at the end of the fable. In your passionate 'tétrade' Ophélie's soul is always alive! A.A.

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    1. Dear AA,
      Thank you very much for your comment. Yes, Ophélie's soul is always alive...
      We wish you a Merry Christmas.

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  3. Les tableaux et photographies sont choisis par Ophélie, je suppose! S'y mêlent le farfelu, le merveilleux, l'excitant et l'inattendu ( j'ai un faible pour l'illustration flamboyante 15 ). Les lois habituelles de la pesanteur sont celles d'un monde de fées, et j'ai l'impression qu'Ophélie s'est amusée en écrivant! La chute est amusante dans ce contexte : non, Ophélie n'est pas là! Etait-elle la fée du conte? Au début, j'ai regardé en sculptrice les problèmes d'équilibre : nous étions dans un autre monde, celui des fées et des sorcières. Ophélie incarnée en fée semble initier deux jeunes femmes timides : elle a bien choisi son rôle!

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    1. Tu as raison, Elisabeth, la fée est Ophélie elle-même!
      PS: non, le choix des illustrations n'est pas d'Ophélie, mais de moi!

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    2. Tu as très bien choisi les illustrations! Le texte d'Ophélie est très drôle quand on le laisse dans son contexte de l'époque. Elle disparait après avoir initié deux femmes trop timides ( elle jouait les domestiques inhibées chez sa comtesse et c'était désopilant! Je ne parviens pas à l'imaginer inhibée même à ses débuts ). De même qu'Ophélie s'est improvisée higoumène peule devant une novice qui devenait une vache et une vache qui devenait novice, je retiens ce rôle de caché/dévoilé, présence/ invisibilité, et non absence : Ophélie est la joie en personne et même s'il est normal que nous soyons émus au sujet de son départ abrupt non désiré, fêtons ses jeux où elle initie, disparait, revient, taquine, et rit beaucoup. En son nom, je baise tout le presbytère! Ophélie m'avait taquinée parce que pour jouer, j'avais achevé une lettre à ma mère par " je vous baise mille fois ", cette expression ayant un sens moins audacieux jadis. Elisabeth.

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    3. Ce que tu écris sur Ophélie me paraît très juste! Mille baisers.

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  4. Oui, merveilleux conte, Marianne.
    Et on a envie de connaître la suite.
    Je en me souviens pas d'avoir lu ce roman.
    Et je suis sûr qu'Ophélie saura initier ces dames.

    Ah, les anneaux. J'ai hâte de connaître toutes les joies que vous aurez
    avec ce nouvel appareillage. Surtout que les bretonne arrivent.
    Mais, il faut vous équiper aussi de chaînettes, de liens, de menottes....
    Vous avez, peut-être tout ça déjà.

    Pour Olivier, je suis sûr qu'il s'est imaginé vos corps nus attachés à ces anneaux.
    Je ne sais pas si ça l'excite, mais, il doit quand même se poser des questions.

    Est-ce le bruit de la chignole ou la présence d'un homme,
    et donc au risque de se faire surprendre, qui vous a poussé
    à vous peloter, Joséphine et toi.

    Remarquez, tant que la perceuse marchait, elle vous couvrait,
    car, elle vous signalait qu'il y avait quelqu'un au bout.

    De belles illustrations, Marianne. Certaines sont très sensuelles comme je les aime.
    J'aime aussi la 29 (tiens le Finistère), la "Party Bus", ça peut faire un beau fantasme pour vous.

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    1. Oui, Olivier se pose sûrement des questions, mais surtout pour lui-même et son copain Sacha. Je pense qu'il nous a moins imaginées, nous, les filles, attachées à ces anneaux, que lui avec Sacha ou d'autres hommes. C'est du moins, ce qu'il a semblé nous dire quand il est venu pour abattre le frêne.

      Faire sans être vues nous excite. C'est sans doute pourquoi, nous nous sommes pelotées tant que nous entendions le bruit de la chignole!

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  5. Je viens de me rendre compte que je n'ai pas vu cet article. Voilà l'erreur réparée.
    Quarante-huit anneaux installés. Olivier est aussi efficace et rapide que serviable. Une gentillesse pareille n'est plus chose courante, de nos jours.
    Serviable aussi, la brune du gif 6 qui s'occupe du sein de sa copine pendant que celle-ci astique son clito. J'aurais pu proposer mon aide, pour ce dernier...
    Le gif 16 me plait bien aussi.
    Bise et belle soirée, Marianne.

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    1. Oui, Olivier est un brave garçon, très discret. Cependant, il n'a pas fait ce travail pour nos seuls beaux yeux, car je l'ai payé de manière sonnante et trébuchante, ce qui est bien normal, et permet de fixer des limites!
      A la lecture de ton commentaire concernant le gif 16, mon cher Phil, je ne doute pas un seul instant de ton désir d'aider ta prochaine!

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  6. Je reviens.
    La 39 ? Milieu de votre réveillon prochain ?
    La 47 ? Mylène Farmer ? Axelle Red ? ou H....
    Sûrement bien inspirée et aspirée par une envie, un désir,
    que tu as peut-être sous la main, sous ta langue ?

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    1. Oui, la 47 est une rousse... qui n'est certainement pas Mylène Farmer, ni Axelle Red... H? Honorine? Non, elle est blonde. C'est simplement un dessin que j'ai trouvé excitant...
      La 39, effectivement, sûrement une représentation de notre prochain réveillon, du moins je l'espère. Actuellement, la température est très douce pour la saison (13°), et il est possible de rester nues, en s'activant un peu, dans un endroit fermé, non chauffé, comme peut l'être les communs du presbytère. J'espère que cette douceur va durer!

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