Le presbytère de ma grand-tante Isabelle


Le presbytère de ma grand-tante Isabelle est une grande bâtisse parallélipipédique recouverte de tuiles plates de pays, planté au milieu d'un vaste terrain joliment arboré. Par devant, le terrain, entouré de hauts murs, donne sur la place de l'église où se trouve également la mairie et le monument aux morts. Par derrière, il surplombe une prairie en pente où paissent quelques vaches. C'est assez bucolique, mais on n'y trouve pas Lulubelle III.

Il y a un puits, des communs et une grille d'entrée métallique à deux ventaux qui se meuvent entre deux piliers en pierre de taille dont les chapiteaux sont sobrement sculptés.

On pénètre dans la maison par une porte massive qui donne dans une grande entrée centrale dans laquelle prend un escalier qui dessert les quatre chambres de l'étage et le grenier. Dans cette entrée, une porte à droite ouvre sur la salle-à-manger, laquelle communique avec la cuisine, l'arrière-cuisine et la lingerie, et à gauche, une autre porte permet d'accéder à deux salons en enfilade, un grand, disposant d'une très belle cheminée Louis XV, à trumeau de pierre, et un plus petit, sans cheminée, mais aménagé en bibliothèque. Les salons possèdent des boiseries murales hautes, dans le style de la cheminée, et la cuisine est centrée autour d'un très imposant coin à feu avec potager attenant. Les pièces sont lumineuses, éclairées par de grandes fenêtres. 

Des travaux pourraient être réalisés pour rendre plus confortable cette maison, mais celle-ci a du charme parce qu'elle est restée "dans son jus", et elle apparaît parfaitement habitable, si l'on veut bien se donner la peine de consacrer plusieurs journées à y faire du ménage, ce qui est notre projet. Surtout, elle est spacieuse avec ses deux salons et ses quatre chambres, lesquelles ont chacune une salle de bains. Le terrain aussi est grand et permet largement de s'ébattre. Seul petit problème: à l'avant, la grille en fer forgé est ajourée, ce qui, de l'extérieur, permet de voir toute la partie avant du parc. Nous serons donc obligées, si nous ne voulons pas être vues et matées, d'effectuer nos ébats intimes sur la partie arrière du jardin qui, fort heureusement, est plus ensoleillée l'après-midi, car orientée ouest.

Nous sommes toutes très enthousiastes de venir habiter cette grande et belle demeure dont nous mesurons déjà tout le potentiel. Chacune aura sa chambre et son lit en alcôve, ce qui n'empêchera pas les rapprochements amoureux et érotiques. Nous baiserons en Watteau, en Fragonard ou en Boucher. Outre la lecture et la musique, le petit salon sera dédié à nos plaisirs collectifs. Nous disposerons à même le sol deux grands matelas, en bout desquels nous mettrons notre machine à baiser qui, ainsi sera, disponible en permanence. Il y aura également de la place pour y ajouter deux commodes dans lesquelles nous rangerons tous nos godes, aspire-tétons et autres délicieux accessoires. En hommage à Ophélie qui les aimaient tant, les commodes seront en arbalètes ou ne seront pas. Enfin, les communs sont grands, ce qui facilitera et donnera du piment à nos jeux bdsm.

A bien réfléchir, on se demande pourquoi les curés de ces petits bourgs ruraux, qui n'avaient que quelques paroissiens et qu'une seule bonne, avaient besoin d'aussi grandes maisons.

Seul bémol, nous sommes un peu tristes de quitter la maison de P. , dite "Maison de Trottinette", où sont conservés, intacts, tous nos souvenirs d'Ophélie. Mais Ophélie aurait désiré vivre dans le presbytère d'Isabelle, et n'aurait certainement pas hésité une seule seconde pour déménager!

Et puis, il faudra s'éloigner de Rose et des deux sœurs de Gaëlle, Muriel et Karine... Également de Marlène et de Marceline... Et aussi de Sandrine... Et aussi de l'océan, du vent, des plages et des rochers de la baie d'Audierne, du pays Bigouden si attachant, et des cendres d'Ophélie dispersées dans le vent... C'est un vrai crêve-cœur, mais la maison de ma grand-tante Isabelle est un aimant pour amantes.

Marianne


Commentaires

  1. Merci Marianne pour cette présentation émouvante : ce semble bien être un aimant pour amantes, et assez merveilleux...

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  2. Oui, une belle description de cette maison.
    Y a-t-il des commerces autour ?
    C'est sûr, quitter le Finistère, c'est une décision de l'ordre sentimental,
    et aussi douloureuse. Mais comme tu dis, Ophélie l'aurait fait les yeux fermés,
    et d'en haut, elle sera toujours là, avec vous.
    Pour les autres amantes bigoudènes, ça fera un projet de destination vacances,
    dans ce presbytère. Il y a l'air d'avoir de la place à loger tout le monde, pour quelques jours.
    Le village va s'animer...hé,hé,hé...

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    1. Pas de commerces autour, c'est aussi un petit bled. Oui, c'est logeable et ça fera une occasion pour les bigoudènes d'y passer des séjours!

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  3. Assurément, la vie de chatte-laines vous ira fort bien !
    Évidemment, je ne peux m'empêcher d'imaginer le potentiel photographique de vos corps nus dans un tel décor.
    Et plus prosaïquement, cette grande bâtisse n'est-elle pas un gouffre financier, en terme d'entretien et d'impôts (foncier, "fortune", etc...) ?

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    1. Tu as raison d'être prosaïque, Phil, et tu mets le doigt, si j'ose dire, sur un aspect des choses qui me fait un peu peur, mais nous serons quatre à assumer l'entretien de ce bâtiment. D'un autre côté, ce n'est pas non plus Versailles, il n'y a pas de piscine et le confort n'est pas dernier cri, et puis, l'immobilier de cette région n'est pas comparable à celui de Paris intramuros, ni à celui d'Aix-en-Provence... Durant l'hiver, ce sera peut-être dur à chauffer... C'est un vieux chauffage central à eau qui date des années 70, avec une chaudière au fuel... Il faudrait certainement entreprendre des travaux, mais, pour l'instant, nous sommes sous le charme de l'esthétique des lieux. C'est exactement ce dont rêvait Ophélie!

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    2. Il faudra user de la chaleur corporelle et là, c'est naturel chez vous.
      Je vois que Phil, et il a raison, a tenté une petite invite photographique,
      glissée dans son commentaire.
      Et comme je le comprends.

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  4. J'avais songé aussi au risque de gouffre financier. Pour les travaux, il y a peut-être des possibilités d'aides versées par des organismes qui s'occupent du patrimoine ...

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    1. Oui, c'est un risque, mais nous ferons attention. Les travaux ne sont pas urgents, la toiture est en bon état. Mais tu as raison, il peut y avoir des aides du côté de l'agence des Bâtiments de France, bien que ce presbytère ne soit pas classé. C'est ce qu'on appelle, m'a dit le notaire, du "petit patrimoine".

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  5. What about Joséphine? Will you leave her alone? I hope she will come with you.

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    1. Yes, Joséphine will come with us. We won't leave her alone. No way!

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