Cris et sanglots
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(...)
Un jour, bizarrement, Virginia se jeta dans les bras d’un amant, un type assez étrange qu’elle avait rencontré dans le métro. C’était un homme marié qui habitait Ménilmontant. Il s’appelait Jean-Bernard, avait un visage taillé à la serpe et portait une barbe à la De Niro. A son oreille gauche, brillait une croix en argent. Il portait toujours le lamentable même jean râpé qui tombait sur ses chaussures d’ouvrier en cuir gras. Quant aux manches de sa chemise de bûcheron, elles étaient toujours retroussées haut sur ses biceps saillants et tatoués. Il n’était pas franchement beau avec ses cheveux mi-longs, plaqués en arrière, mais Virginia devint folle de lui et de sa moto et elle le faisait craquer. Souvent, il lui disait :
— Tu as un beau cul! Tu es vraiment bandante!
Curieusement, à vingt-huit ans, la vie de Virginia bascula. Avant de connaître Jean-Bernard, bien qu’elle ne fût plus vierge, elle ne savait pas encore vraiment ce que c’était que faire l’amour, car elle avait toujours manifesté beaucoup de timidité à l’égard des hommes. Aussi extraordinaire que cela puisse paraître, d’ailleurs, ce fut Bruno, l’amant de la femme de Jean-Bernard, qui la baisa d’abord. Par la suite, Virginia faisait régulièrement l’amour avec Bruno et Jean-Bernard. Les deux hommes la prenaient ensemble, l’un après l’autre, ou en même temps, l’un dans le cul, l’autre dans le con. Elle sentait leurs bites se toucher en elle, et elle trouvait cela très agréable.
Jean-Bernard profita beaucoup d’elle, car il la trouvait désirable et très belle. Il lui faisait l’amour partout dans la maison, même quand sa femme était présente. Il la culbutait sans arrêt, arrivant le plus souvent par derrière. Comme il exigeait qu’elle ne portât pas de culotte, il baissait son jean râpé, relevait sa jupe et enfonçait sa bite soit dans sa chatte soit dans son cul. Dans le cul, la première fois, elle eut mal, et ce jour là, elle pleura beaucoup.
Au début, elle n’aimait guère le manque de romantisme de Jean-Bernard. Elle pleurait, mais elle se laissait faire. Sarcastique, il ne cessait de lui dire qu’elle n’était bonne qu’à ça, qu’elle n’était qu’un « garage à bites ». Mais, rapidement, et sans trop comprendre pourquoi, malgré les manières aussi peu délicates de son amant, malgré toutes les humiliations qu’il lui faisait endurer, elle se rendait compte qu’il ne lui déplaisait pas d’être prise de la sorte, comme une chienne. Elle finissait même par aimer cet homme. Du reste, il veillait à son initiation en lui faisant regarder très souvent des films pornographiques, afin que plus rien des choses du cul ne la choquât. Elle en était arrivée à le sucer, sans même qu’il le lui demandât. Comme elle avait apprit à avaler le sperme, elle ne manquait jamais une seule occasion de le faire.
Un jour, elle alla rendre visite à Bruno dans l’appartement de celui-ci, à Saint-Cloud. Marie-Noëlle, la femme de Jean-Bernard, était présente. Ensemble, ils regardaient un film de cul sur la télévision. A un moment donné, Marie-Noëlle ouvrit la braguette de Bruno et se mit à sucer sa queue devant elle, comme elle-même avait coutume de le faire à Jean-Bernard. Quand la queue de Bruno fut de bonne taille, Marie-Noëlle demanda à Virginia de venir s’étendre sur le canapé. Sans la déshabiller, elle lui retira son slip et lui demanda simplement d’écarter ses cuisses. Virginia obéit et Bruno vint s’allonger sur elle pour la pénétrer ainsi que Marie-Noëlle l’exigeait. Pendant qu’il la baisait, Marie-Noëlle lui pelota les seins sous son polo. Cette façon de faire l’excita terriblement. En même temps qu’elle se faisait tringler, Virginia aussi pelota les seins de Marie-Noëlle. Elle aimait ça. C’était nouveau, cette sensation de pétrir ces choses si délicates. La femme de Jean-Bernard, alors, se déshabilla complètement. Elle profita que Bruno se retirait de Virginia en éjaculant sur son ventre, pour venir placer sa chatte au-dessus de sa bouche. Elle lui demanda de la lécher. C’était la première fois que Virginia faisait cela à une femme, et elle en fut fort agréablement surprise. Cela ne la dégoûta pas, bien au contraire. Elle en éprouva même beaucoup de plaisir. C’est pourquoi, les jours suivants, Virginia rechercha la présence de Marie-Noëlle pour recommencer ces jeux nouveaux et excitants. Mais les deux hommes, aussi bien Jean-Bernard que Bruno, virent la chose d’un très mauvais œil.
Pendant toute cette étrange période qui dura près de trois mois, Virginia trouva le calme. Elle n’était plus jamais perturbée par les bruits, mais ressentait en revanche une honte terrible à cause de sa nouvelle vie. Elle-même ne comprenait pas pourquoi elle s’enfonçait dans cette débauche. Pour rien au monde, elle n’aurait osé l’avouer à sa sœur ni même, évidemment, lui présenter ses nouveaux amis.
Bruno enculait régulièrement Marie-Noëlle. Il le faisait chez Jean-Bernard, son mari, sans se gêner. Jean-Bernard ne disait rien. Un soir, il y eut des invités dans leur appartement de Ménilmontant. Marie-Noëlle masturba Bruno devant tout le monde, et comme elle était à moitié nue et saoule, Jean-Bernard, brusquement, ne supporta plus son inconduite et se fâcha. Bruno éjacula et macula de sperme les seins de Marie-Noëlle. Le mari, alors, vit tout rouge. Il s’avança avec un couteau de cuisine vers sa femme qui se mit à éclater de rire. Elle dit à Jean-Bernard de se calmer et de fermer sa gueule. Mais, comme il avait bu une bière de trop, il lui planta son couteau dans le côté droit.
Jean-Bernard fut incarcéré et Virginia ne le revit plus. En fait, elle ne regrettait guère son amant qu’elle avait fini par trouver trop égoïste et si peu tendre. En revanche, elle rendit visite tous les jours à Marie-Noëlle, attendant avec impatience sa sortie de l’hôpital. Sans se l’avouer, elle espérait se retrouver en tête-à-tête avec elle. Elle gardait en mémoire le merveilleux moment où elle l’avait léchée, après qu’elles se furent mutuellement peloté les seins. Avec sa poitrine qui défiait les lois de la pesanteur, sa bouche charnue et sa taille de guêpe, Marie-Noëlle avait un look de pin-up qui donnait franchement dans le sexy. Ses formes étaient absolument parfaites et faisaient craquer Virginia. Une nuit, elle rêva qu’elle se trouvait sur un bateau. Elle voyait des femmes nues, à même le pont, cuisses écartées, avec d’autres femmes qui les léchaient. Virginia trouvait ça dégueulasse et excitant à la fois. Elle pensait qu’elles étaient comme des bébés à qui on allait mettre des couches. Elle en voyait une toute seule, assise dans un coin, qui ressemblait à Marie-Noëlle et qui l’attendait.
Virginia fut rapidement déçue. Bruno était toujours rendu chez la femme de Jean-Bernard pour la tringler ou se faire sucer. Comble de malchance, lorsqu’elle s’attardait, Bruno finissait par lui faire subir le même sort, mais interdisait obstinément tout rapprochement entre les deux femmes, entendant désormais régner seul en maître sur elles. Virginia s’éloigna donc du couple et, petit à petit, rompit définitivement les ponts. Elle devint morose et lointaine. Elle s’en voulait d’avoir mené cette vie de débauche, bien qu’elle eût conscience, avec cette expérience, d’avoir appris quelque chose de très fort sur elle-même. En même temps, sournoisement, avec sa sœur, ses anciennes querelles au sujet des bruits et de la présence du fameux locataire, reprirent.
Un soir, les deux sœurs se disputèrent extrêmement violemment. Alix, excédée, recommençait à ne plus pouvoir supporter les incessantes pleurnicheries de Virginia qui prétendait être la plus malheureuse des femmes. A un moment, elles en vinrent aux mains et roulèrent toutes les deux sur le plancher. Comme une furie, Virginia, à cheval sur Alix, tira sur son chemisier qui céda et se déchira. Au lieu de s’en émouvoir et de s’en excuser, Virginia continua de tirer de plus belle. Le chemisier se divisa en plusieurs lambeaux et laissa apparaître le soutien-gorge d’Alix. La jeune femme devint encore plus furibonde.
— Tu vas me le payer! hurlait-elle, tu vas me le payer!
En force, Alix parvint à se dégager. D’un violent coup de rein, elle fit rouler sa sœur qui s’aplatit en forme de crêpe sur le sol et, comme une forcenée, se jeta sur elle. S’emparant violemment du polo par l’encolure, elle le déchira en deux d’un trait. Virginia, bavant de rage, se retourna d’un coup de rein et se saisit d’un bonnet du soutien-gorge d’Alix, tandis qu’avec son autre main, elle gifla sa sœur avant de lui enfoncer violemment sa paume dans le nez. En très mauvaise posture, Alix, les seins hors de son soutien-gorge, se rebiffa et tenta de rendre la gifle qu’elle venait de recevoir, mais sa main moulina dans le vide. Avec une force incroyable, elle acheva quand même de déchirer le polo, puis elle tira comme elle put sur une bretelle du soutif, avant de s’en prendre à la jupe. Ses ongles glissèrent sur le tissu. Elle rageait. A la fin, elle avisa la ceinture et tira dessus en trépignant. La glissière céda. Au même moment, une nouvelle gifle sonore retentit sur sa joue, suivie d’étranges craquements. C’était ses bretelles qui cédaient. Ses seins étaient à l’air. C’en était trop. Elle battit en retraite et, souple comme un fauve, se releva, se recula pour se mettre en sécurité et faire face, les paumes sur les genoux et les mamelles pendantes. Mais Virginia, comme une panthère, de plus belle, l’attaqua de front. Déchaînée, elle lui fit une clé aux genoux qui la fit chanceler, et de nouveau, toutes les deux, elles roulèrent sur le sol et se retrouvèrent tête-bêche.
— Salope ! hurlait Virginia, en même temps qu’elle tirait de toutes ses forces sur la jupe de sa sœur, regarde ce que tu m’as fait! Tu m’as griffée!
— Tu vas me le payer! bavait Alix qui retenait tant bien que mal les lambeaux de sa jupe en même temps qu’elle tentait de s’en prendre, sans y parvenir, au soutien-gorge et à la jupe de Virginia.
A force d’être malmené, le soutien-gorge de Virginia finit par céder, explosant littéralement et libérant d’un coup tout son contenu, semblable en forme et en taille à la paire qu’Alix déjà exhibait involontairement. Virginia, bien que griffée à la taille et atrocement mordue aux jambes, eut quand même le dessus. Plus adroite, mais non moins forte que sa sœur, elle parvint à lacérer complètement la jupe de celle-ci et, victorieuse, en lança plusieurs morceaux aux quatre coins de la pièce, avant de s’en prendre au slip.
— Salope ! hurlait Alix, en essayant de retenir le précieux bout de dentelle entre ses cuisses. Pas ça! Tu es immonde!
Mais Virginia n’entendait rien. Arc-boutée, le nez entre les fesses de sa sœur qu’elle clouait littéralement au sol, elle bandait ses muscles pour la maintenir et, fulminante, commença à déchiqueter frénétiquement la dentelle jusqu’à ce que celle-ci fût mise totalement en pièces, c’est-à-dire jusqu’à ce que les fesses de sa sœur apparussent totalement dénudées. Folle de rage, hurlant moins de douleur que de honte, Alix fut contrainte de se retourner. Immobilisée et complètement nue, elle enrageait, tempêtait. Hystérique, elle hurlait de manière continue et totalement inaudible. Elle poussa de longs cris comme un loup hurlant à la mort, tout en essayant de cacher sa touffe que Virginia se faisait un malin plaisir d’exhiber méchamment, en la forçant à rester sur le dos et à écarter les cuisses.
Aux cris succédèrent les sanglots, intarissables. Emue, Virginia se rapprocha de sa sœur et l’étreignit en pleurant à son tour.
— Pourquoi me fais-tu ça? demanda Alix. Pourquoi es-tu si méchante avec moi?
— Je ne suis pas méchante, répondit Virginia. Bien au contraire. C’est parce que je t’aime!
— Mais tu me fais souffrir. Regarde, tu as déchiré mes vêtements et mes sous-vêtements! Et tu ne te plais pas avec moi!
— Si, je me plais. Mais toi! Vois comme tu m’as mordue et griffée! Tu es une vraie tigresse!
Virginia, pour preuve, montra les morsures qu’elle avait dans le dos et les griffures qui s’étalaient sur ses jambes. Alix ne regardait même pas, incapable de s’arrêter de pleurer.
— Même là, ajouta Virginia, en montrant le coup de croc qu’elle avait reçu sous le sein gauche. Tu m’as fait très mal, regarde, je saigne!
Alix, comme une fontaine, était sourde aux justifications de sa sœur.
— Arrête de pleurer, implora Virginia!
— Tu es trop méchante! Je ne veux plus vivre avec toi! Tu me fais trop souffrir!
— C’est toi qui me fais souffrir! Avec ce maudit locataire!
Les yeux d’Alix lancèrent des obus.
— Je t’en prie, ne me parle plus de lui! Tu entends?
— Je suis jalouse, tu ne le comprends donc pas? Tu ne comprends donc pas que je t’aime!
Ce disant, Virginia reprit sa sœur dans ses bras et l’embrassa sur sa joue.
— Je t’aime! Je t’aime! Petite sœur! Je t’aime! Je t’aime, tu ne comprends donc pas?
Ses baisers se firent plus pressants et, lentement, se fourvoyèrent sur les lèvres d’Alix. En même temps, Virginia, comme par inadvertance, se mit à palper le sein droit de sa sœur qui, contre toute attente, se laissa faire.
— Oh! Ma chérie, sanglota Virginia, comme je suis heureuse de te retrouver. Tu te rappelles quand nous étions petites? C’était merveilleux, n’est-ce pas?
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Ophélie Conan
Extrait de "Le locataire", une nouvelle publiée dans "Mœurs étranges des filles d'Hécate II".
Oui, chère Marianne, je ne m'attendais pas à ce texte pimenté après ces tableaux orientalistes me faisant rêver à quelques coins secrets visités lors de mes voyages... En revanche, j'avais l'intuition de la fin du texte mais Ophélie nous fait vivre une histoire étonnante : s'est-elle projetée partiellement dans la femme qui hésite entre la honte et le plaisir? Mais elle était fière d'elle et elle avait raison.
RépondreSupprimerJe pense qu'Ophélie se retrouverait dans les deux sœurs Alix et Virginia!
SupprimerJe n'ai jamais assisté à un match de catch féminin sur fond de toiles de Paul-Louis Bouchard.
RépondreSupprimerJ'ai cependant un préférence pour la joute que se livre la langue et le clito du gif 5...
Il s'agit effectivement de deux registres différents qui, parfois, ne sont pas incompatibles!
SupprimerEt bien quel étrange passage, avec cet amour mécanique avec ces deux hommes pour commencer, puis la découverte d'un attrait pour l'amour saphique avec Marie-Noëlle, et ensuite cet effeuillage violent avec sa sœur, Alix, pour finir avec un amour incestueux, révélant, quand même, une attirance pour les femmes.
RépondreSupprimerJe ne sais, Marianne , le choix de cet extrait. As-tu une sœur ? Et avec ça quelques regrets ?
J'aime les tableaux qui représentent la vie dans les harems. Ils représentent toujours la douceurs orientales entre femmes, sachant très bien que ces femmes soumises étaient au service sexuel d'un sultan ottoman. Il y a tout un mystère de comment elles vivaient ça entre elles, puisque le harem était, normalement, interdit aux hommes.
J'aime aussi, beaucoup, la sensualité de la 3 et la 21. La beauté de la 7. Et l'exploit physique de mettre "à dispositions" ces atouts sexuels de la 22. C'est du sport l'amour saphique.
Non je n'ai pas de sœur, et Ophélie n'en avait pas non plus, mais j'aime bien l'étrangeté de cette histoire, et la peinture qu'Ophélie fait de ces deux sœurs.
SupprimerOui, concernant les harems, on oublie souvent que ces femmes étaient les esclaves d'un homme, mais on peut toujours rêver de ce qui se passait entre elles. Il n'en reste pas moins que ce thème a produit de forts jolis tableaux!
J'aime bien tes préférences (la Noire de la 7 est très belle) et je souris quand tu écris, à propos de la 22, que l'amour saphique est du sport. C'est souvent vrai!
Textes et images pleins d'érotisme. Un texte d'Ophélie aux fortes émotions érotiques.
RépondreSupprimerPour vous dire bonsoir à tous et une belle nuit Marianne
Oui, les émotions sont fortes dans ce texte. Je sais que, parmi toutes les nouvelles qu'elle a écrites, Ophélie aimait beaucoup celle-ci!
SupprimerBonne nuit, Giannis.