Le colin-maillard

 

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Dimanche dernier, après déjeuner, j'ai dû faire le guet avec Honorine à la grille d'entrée de notre propriété. Nous étions chacune derrière un pilier et, de temps à autre, nous jetions un coup d'œil au dehors, sur la place, pour nous assurer que celle-ci était bien déserte et que personne ne s'approchait de chez nous pour nous mater. Pendant ce temps, dans le jardin, ces jolies dames et demoiselles vagabondaient nues, car il faisait un temps particulièrement doux et merveilleux. À un moment, elles décidèrent de faire une partie de colin-maillard. 

L'espace devant le presbytère est assez grand et ne contient pas d'obstacles dangereux, à part quelques grands arbre et certains arbustes. Chacune garda ses chaussures pour ne pas se blesser les pieds et, quand Joséphine fut déclarée "chasseresse", le jeu commença. On lui banda les yeux et, aveugle, elle devait essayer d'attraper les autres qui gravitaient autour d'elle en criant, riant et bavardant. Je rappelle qu'à ce jeu les "chassées" peuvent bouger ou parler pour attirer la chasseresse et que, lorsqu'une chassée est touchée, elle ne doit plus tenter d'échapper, se devant d'attendre passivement que la chasseresse, en utilisant ses mains ou sa bouche, la reconnaisse. La chassée reconnue devient alors la nouvelle chasseresse.

Le jeu dura trois bons quarts d'heure ponctués de cris et de fous rires incessants. Joséphine attrapa Rose qui attrapa Karine, qui attrapa Gaëlle, qui attrapa Muriel, qui attrapa encore Rose, laquelle attrapa Joséphine qui, il faut bien le dire, sans doute exténuée par une course permanente, se laissa attraper facilement. A chaque fois, l'attrapée silencieuse se laissait bécoter, palper, peloter avec délectation, pour permettre la glorieuse identification. Consciencieuses, les chasseresses successives suçaient même les seins, baisaient la bouche avec leur langue, enfilaient leurs doigts, pinçaient le clito, empoignaient les fesses pour mieux reconnaître la mouvante anatomie soudain devenue inerte. Exploit: aucune chasseresse ne se trompa.

Comme il n'y avait personne sur la place, il nous arriva à plusieurs reprises, à Honorine et à moi, de nous rejoindre derrière un pilier, d'ouvrir nos robes boutonnées sur le devant, et d'imiter la phase de reconnaissance de ce tumulte palpitant qui non seulement était un agréable divertissement, mais un extraordinaire jeu érotique où la feinte et le plaisir sont inévitablement et forcément de mise. Mais nous ne nous attardions pas trop avec nous-mêmes et reprenions rapidement nos positions de vigiles, craignant de mettre en péril la sécurité de nos acharnées et belles énergumènes.

Marianne


Commentaires

  1. Il me semble qu'il y a plus d'avantages que d'inconvénients à être attrapée que de fuir...
    Mais vu le traitement réservé à celle qui est attrapée, il y a de fortes chances qu'elle se mette à fuir !

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    1. Certes, se faire attraper présente beaucoup d'avantages. Le processus de reconnaissance n'est pas du tout désagréable, ni non plus, par la suite, le rôle de chasseresse. Les chassées sont donc dans une sorte d'ambivalence. Elles veulent toutes se faire attraper, et en même temps, le jeu ne peut exister que si elles se sauvent! Le dosage est subtil...

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  2. C'est très excitant votre jeu! J'ai cru que la place devant le presbytère fut aussi terrain de chasse : ce sera pour une autre fois, peut-être la nuit ( toutes les chattes sont grises )!!! J'aime bien le choix des illustrations, mélange d'humour et d'art. J'ai éclaté de rire en voyant la 6, la 10 est géniale avec sa sculpture intérieure à l'arbre, la 12 célèbre la tempête des flots, la 25 a une touche impressionniste que j'aime beaucoup( sans relever totalement de ce mouvement ), il y a deux jeux de miroirs dont la 37 et la 23.

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    1. Non, pour ce jeu diurne, nous sommes restées entre nos murs... Pour d'autres jeux nocturnes, nous sommes déjà sorties dans le village endormi. Effectivement, c'est le moment où toutes les chattes sont grises.
      Oui, j'aime bien l'humour de la 6, mais aussi de la 38.

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  3. Un savoureux après-midi convivial.
    Je pense en plus que certaines doivent faire exprès de se faire attraper
    pour justement se faire peloter, sucer, pénétrer et tout, et tout...
    C'est naturel.
    C'est tout l'excitation de ce jeu très ancien, même remontant jusqu'à la Grèce Antique, il me semble.
    Quelle belle invention.
    Pour les images, toutes et une mention particulière pour les 5,18,19,21,30,32,36,37 (j'adore),39,40.
    Quand je vois la 15, je pense à Honorine. Monter à cheval doit lui manquer. Elle a peut-être trouvé une solution, à part vous monter vous toutes, ça va de soi.

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    1. C'est un jeu très excitant où l'on est tiraillée entre se faire attraper et ne pas se faire attraper! Oui, la 15 fait penser à Honorine qui est actuellement en attente d'un emploi dans un centre équestre local. En attendant, effectivement, la coquine nous monte, car nous sommes des juments très dociles!
      ;-)

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