L'ombre des chaises

Fin d'une grande passion, début d'une autre...

  Amélie et moi devions partir ensemble en vacances, mais je ne sais si ce beau projet dont je rêve depuis plusieurs mois verra le jour. En attendant, je poursuis mon blog comme si de rien n'était, mais je suis tracassée... Nous devions aller visiter les jardins remarquables en Angleterre, car toutes les deux nous nous passionnons pour les grands jardiniers anglais, Lancelot "Capability" Brown, Gertrude Jekyll, Vita Sackville-West, Russell Page et bien d'autres... Maintenant, elle me dit qu'elle ne veut plus venir, elle s'en fout des jardiniers et des jardins anglais. Elle m'en veut, elle m'en veut, elle m'en veut... Moi aussi je m'en veux d'avoir fait l'idiote. Et puis non, j'ai fait selon selon mon ressenti, j'ai fait ce qu'il m'a semblé bon de faire, je ne regrette rien. C'est vrai je n'ai pas été fidèle, mais pourquoi faut-il toujours être fidèle? Fidèle à quoi? Fidèle à qui? A l'autre? A soi-même? Pourquoi n'est-il pas possible d'aimer deux êtres en même temps? Ai-je vraiment détruit notre bel amour? Parfois je me dis oui, parfois je me dis non... Amélie me dit oui. Amélie me pardonnera-t-elle? Comprendra-t-elle ma passion? Ma passion pour elle, c'est ma passion pour les femmes, pour La Femme. Pourquoi ai-je tant été fascinée par Marianne? Certes, Marianne la brune est très belle, mais Amélie la blonde aussi est très belle. Notre amour, notre bel amour est-il déjà si usé par le temps? Au bout d'un tout petit an? Ou bien est-ce une épreuve que je me suis créée, pour me faire peur, me faire souffrir? Je suis perdue. J'ai mal. J'ai peur de faire mal à Amélie. C'est vrai, souvent j'ai ressenti un petit quelque chose qui n'allait pas entre elle et moi, pas sur un plan sexuel, nous étions si complices, mais dans la manière de nous émerveiller devant les choses. Je l'ai déjà écrit ici. C'est idiot. Ridicule. C'est finalement un petit détail. Je t'aime mon bébé. 

  Le dimanche de ce fameux mariage, vers 23 heures, quand nous nous sommes quittées, quand pour une dernière fois nous nous sommes embrassées, sans nous étreindre, car nous étions en présence de ses enfants, Marianne et moi avons échangé nos mails et nos téléphones, en nous promettant bien de nous donner rapidement de nos nouvelles. Jusqu'à ce jour, je n'ai rien fait, elle pas davantage. Pourquoi? Est-ce un signe? Signe de quoi? Je n'ai aucune nouvelle de Marianne et je brûle d'en avoir. Amélie qui me lit, qui me lie, sait tout cela, je lui ai dit, mais elle m'en veut, elle m'en veut…

Ophélie