Une fête où l'on danse

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Je ne peux en rester là. Parce que, comme tout le monde, j’ai besoin de leurres, d’art, d’artifices, pour embellir ma vie. Je souscris à l’idée stupide de me fabriquer "un monde plus beau". Je sais parfaitement que cette entreprise est vaine et ne mène à rien, que pendant ce temps-là, le bateau coule, coule, inexorablement. Mais pendant qu’il coule, j’ai envie de m’étourdir, de m’entourer de musique, d’images, de mythes auxquels je ne crois pas vraiment, mais peu m’importe… Je m’en fous. Ce qui compte, c’est le plaisir. Mon enveloppe corporelle est mon premier recours, mon premier mythe et mon premier plaisir, sans doute le plus vulnérable, le plus fragile, le plus périssable. Mais depuis pas mal d’années, ce corps m’enchante. Pour combien de temps encore? J’aime mon corps, mes seins, mes fesses, j’aime les seins et les fesses des autres filles, et cela m’enchante. C’est stupide. En attendant la fin du naufrage, je refuse de me perdre dans l’introspection circonvolutive de ma déchéance anticipée, même si je la sais absolument certaine, même si elle m’angoisse. Je veux faire du reste de mes jours une fête où l’on danse, où l’on rit, où l’on s’amuse comme des folles. Mais peut-être qu’on ne choisit pas vraiment la manière d’assumer son existence.


Ophélie Conan

"Conan la barbare II", billet du 8 octobre 2015.


Sans soute le Credo d'Ophélie. Pour l'illustrer, de belles images et, notamment, quelques œuvres du merveilleux Benjamin Lacombe (né en 1982), illustrateur et auteur de BD français. Elles sont en n°1, 2, 4, 6, 7, 9, 10, 13, 15, 16, 18, 20, 21, 24, 25, 27, 29, 31, 32, 34.

Marianne

Commentaires

  1. La vieillesse, la déchéance de la beauté corporelle, puis la mort sont des hantises de beaucoup de personnes... Mais soyons lucides comme Ophélie. Tout a une fin. C'est le cycle de la vie.

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    1. Oui, Ophélie parlait gravement de ces sujets, mais finissait toujours par en rire!

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  2. J'espère Marianne que ton moral n'est pas à l'image de ce qu'écrivait, à ce moment là, Ophélie, qui devait passer dans une phase de questionnements que nous avons tous, tôt ou tard.
    C'est sûr, que les années avancent, mais tant que notre corps fonctionne, même avec quelques défauts qui apparaissent, et si ça peut consoler, je peux dire, que des découvertes qui mènent à l'extase, sont encore possibles, au fur et à mesure de l'âge...Quand la libido est intacte....
    Et d'ailleurs, Ophélie termine cette réflexion de se faire plaisir encore et encore.
    Petite coïncidence, je lis en ce moment un livre d'Ophélie "Porteuses d'infini "où elle décrit, avec tout son talent, une aventure saphique sur un certain bateau, le Titanic, pour ne pas le citer, qui lui a fini par couler. Mais là, c'est un roman, à la fin tragique, il est vrai, mais qu'il ne faut faire en aucun cas, la comparaison avec nos vies.
    Je sens qu'Ophélie te manque beaucoup en ce moment, Marianne. Tu diffuses, à juste titre, souvent des extraits d'elle. Mais elle a eu une belle vie, trop courte, mille fois vrai, mais, dès qu'elle avait tracé son bon chemin, elle en a profité pleinement, avec toi et ses amantes. Je sais que c'est facile de parler ainsi, mais...elle nous manque, c'est vrai.
    Excuse-moi, je suis bavard, ce matin.
    Côté images, je croyais que c'était Gaëlle et Honorine qui les avaient choisies. A cause des 3D. La première est d'ailleurs mystérieuse. Je cite entre autres les 3, 8, 33 pour faire plus court....

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    1. C'est vrai, Ophélie me manque beaucoup... Je me dis aussi qu'elle a peut-être eu de la chance de mourir jeune et de ne pas connaître le naufrage de la vieillesse!

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    2. Trop jeune Marianne. Elle avait largement le temps de profiter encore de longues années.
      Et les femmes sont toujours belles, à n'importe quel âge. Regarde Joséphine.

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    3. C'est vrai. Je t'embrasse.
      Marianne

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  3. J'ai lu les pensées d'Ophélie avec attention et respect. Je pense que je l'ai sentie dans son agonie. Quelque part là-dedans, j'ai rencontré le mien. Il est beau d'avoir une relation harmonieuse avec ton corps. Pour nous donner de la joie, du souffle et du plaisir. La décroissance du temps est le cycle de la vie. Nous devons l'accepter avec maturité.
    Je respecte le fait que tu ressentes son absence, Marianne.
    J'envoie mes bénédictions et mes baisers.

    Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

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    1. Merci beaucoup, Giannis, tes propos me touchent beaucoup. Je t'embrasse.

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  4. Ophélie reprend peut-être le naufrage du Titanique. Ses mots me touchent profondément. Oui, le temps passe et je le sens. Il nous faut inventer à chaque instant un sens à notre vie. Peut-être la vie dans l'instant est un art de vivre. Je l'ai vécu dans le désert et en sculptant. J'aime cette nostalgie chez Ophélie. Elle rejoint la mienne. Merci Ophélie, et merci à toi, Marianne.

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