Amazones et Vestales

 

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Nous revînmes dans le salon avec notre thé.

— Sappho, reprit Ariane, n’était pas la seule lesbienne de l’Antiquité. Mythiques ou pas, il faut aussi évoquer les Amazones et les Vestales!

— Les Amazones étaient lesbiennes?

— Bien sûr, puisqu’elles formaient une cité de femmes qui se gouvernaient sans hommes. Les seuls qui y résidaient étaient des prisonniers étrangers, réduits au rôle d’esclaves et de géniteurs. En conséquence, ces femmes ne pouvaient que rechercher leur plaisir entre elles. A la naissance de leurs enfants, elles ne gardaient que les filles auxquelles, paraît-il, elles brûlaient le sein droit pour leur faciliter l’exercice du tir à l’arc: d’où leur nom d’Amazone qui, signifie, en grec, "celles qui n’ont pas de sein", mais à mon avis, c'est une fable!

— Qui étaient-elles, exactement? demandai-je, tandis qu’envoûtée par la fulgurante musique de Queen, je caressai avec application l’intérieur de ses cuisses sous sa jupe.

— Un peuple de femmes qui descendait d’Arès, le terrible dieu de la guerre, et d’une douce nymphe éprise de paix, nommée Harmonie. On situe leur royaume au bord de la mer Noire. Sais-tu que le neuvième des travaux d’Hercule, consistait pour lui à s’emparer de la ceinture de leur reine, la belle Hippolyte? Et que quand ce gros lourdaud se pointa devant elle, alors qu’elle venait gentiment à sa rencontre pour la lui offrir, Héra fit croire aux Amazones qu’Hercule était venu pour s’emparer de la fameuse ceinture. Aussitôt, les Amazones assaillirent son bateau, et Hercule, bêtement, tua Hippolyte!

— Aïe!

— Et que son copain Thésée, qui l’avait accompagné, en profita pour enlever Antiope.

— Ces mâles sont vraiment des brutes, des barbares! m’insurgeai-je en lissant sa peau nue, plus soyeuse qu’une pêche.

— Et à la suite de ça, pour se venger, les Amazones assaillirent Athènes, mais elles furent repoussées!

— Les hommes sont toujours les plus forts, maugréai-je en reprenant les seins d’Ariane, mais ces Amazones étaient tout de même de sacrées guerrières!

— Guerrières, certes. Mais, conformes à leur ascendance, elles étaient aussi très pacifiques! Durant la guerre de Troie, sais-tu qu’elles ont volé au secours de Priam en envoyant un contingent commandé par leur reine, Penthésilée. Malheureusement, la malheureuse périt sous les coups d’Achille qui se lamenta ensuite d’avoir tué une aussi superbe jeune femme!

— Quel idiot! répliquai-je, en m’excitant à malaxer obsessionnellement la gélatine.

— Dans les œuvres d’art, le combat des Grecs et des Amazones est classique. On représente souvent les Amazones vêtues de la même manière qu’Artémis, Tu vois comment?

— Ouais, très bien! Avec une petite robe légère à taille haute, répondis-je, en frottant le bout de mes doigts sur ses pointes délicates. Et les Vestales?

— Ooh arrête, tu m’excites trop, tu vas me faire dire des bêtises. Non, continue! Que disais-tu? Oui, tu me parlais des Vestales! C’étaient six vierges, servantes de Vesta, déesse du feu et du foyer, dont le culte était très courant dans chaque famille romaine. Vesta était la sœur de Zeus, et comme ses nièces, Athéna et Artémis, c’était une pucelle!

— Elles aussi étaient vierges?


Je me rendis compte que j'avais pris un ton de collégienne et que j'avais cessé de pétrir sa poitrine.

— Absolument. Les Vestales ne devaient pas avoir connu l’homme. C’était la garantie indispensable de la qualité du culte. Ainsi, elles occupaient une fonction religieuse extrêmement importante, aux côtés des flamines et des pontifes. D’ailleurs, c’était le grand pontife qui les choisissait parmi des fillettes âgées de six à dix ans!


Et replongeant ma main sous sa jupe:

— Elles vivaient ensemble?

— Bien sûr. Dans l’atrium de Vesta, à côté du temple de la déesse et de la Regia. La plus âgée était nommée grande Vestale, elle dirigeait ses cinq copines, sous la tutelle du grand pontife. Comme elles devaient rester vierges pour garder leur job, tu penses bien qu’elles ne pouvaient que fricoter ensemble!

— Le grand pontife était d’accord? m’inquiétai-je, en constatant aussi qu’Ariane ne portait pas de culotte.

— Bien sûr! Comme ça, il pouvait les mater! Obéissantes, elles se branlaient entre elles, mais parfois, à certaines, le grand pontife pouvait infliger des châtiments terribles quand elles oubliaient leurs devoirs!

— Quels devoirs?

— Laisser s’éteindre le feu sacré, ou bien manquer à leur vœu de chasteté!

— T’es sortie comme ça, ce matin? Sans culotte? murmurai-je à son oreille.

— Ouais!

— Et alors?

— Alors quoi? Ça m’excite aussi!

— Je te parle pas de ça, dis-je, j’te demande pour le grand pontife!

— Il les battait de verges ou les faisait emmurées vivantes!

— Quelle horreur!

— Rassure-toi, ça n’arrivait pas souvent! Chacune s’occupait très bien du feu sacré ainsi que de celui de ses petites amies!


Ariane éclata de rire et couvrit une partie de son visage avec une mèche de cheveux.

— Mais, paradoxalement, sais-tu qu’elles sacrifiaient aussi au dieu Fascinus, ce dieu qu’on représente souvent sous la forme d’un phallus?

— D’un phallus? Que faisaient-elles avec?

— Elles attachaient l’image du phallus aux chars des triomphateurs, dans le but de propager le feu sacré dans tout l’Empire. Peut-être aussi qu’elles faisaient d’autres choses avec!

— Tu crois?


Les yeux d’Ariane débordèrent de pétillance.

— C’est bien possible, les grecques connaissaient déjà ce truc-là. On sait très bien qu’elles se masturbaient avec un olisbos, sorte de phallus en cuir dont l’invention est attribuée aux Milesiennes. C’est à Milet, paraît-il qu’on fabriquait les meilleurs!

— Où vas-tu chercher tout ça? Quelle érudition! J’en suis baba! Donc, d’après ce que tu dis, toutes les femmes de Milet étaient lesbiennes?

— Non, pas du tout! Mais d’après le Lexicon de Suidas, même les veuves s’en servaient! Et chez les Romains, les hommes aussi. Dans le Satyricon de Pétrone, le jeune Encolpe, désespéré d’être devenu impuissant, s’en remet à une vieille prêtresse de Priape qui lui enfonce dans l’anus un fascinum frotté d’huile et saupoudré de poivre et de graines d’orties pour lui rendre sa puissance perdue!

— Mon Dieu! C’est vrai que la plus gouine d’entre nous, même celle qui n’a jamais connu l’homme, ne peut s’empêcher de rendre hommage au Saint Phallus!

— N’est-ce pas? Un godemiché, c’est une façon de néantiser le mâle, mais, paradoxalement, le meilleur moyen d’y faire inconsciemment référence! T’en possède un, toi?

— Plusieurs tu veux dire!

— Tu me les as jamais montrés!

— Tu ne m’as jamais demandé. Tu veux les voir?

— Oui, je suis très curieuse!


Ariane se leva et, torse nu, disparut dans sa chambre. De son côté, Queen débuta "Bohemian Rhapsody", un long et extraordinaire poème rock, étrangement épique et poignant. Seule dans le salon, j’écoutai avec attention le chœur des voix aiguës, le piano lent qui donnait le rythme et la belle voix de Freddy Mercury. Quand elle revint, la prof de philo tenait fièrement dans ses mains trois godemichés dont l’un me parut particulièrement attrayant. Je le saisis.

— Retire ta jupe, lui ordonnai-je, croyant entendre par ma voix celle de ma maîtresse, j’ai envie de te mettre!


Elle eut un sourire entendu, mais à ma grande surprise, Ariane ne se fit pas prier. Debout face à moi, elle se dépouilla aussitôt de sa jupe, en même temps qu'elle m'entretenait de la nature en ébène de la chose que je tenais entre mes doigts, laquelle était parfaitement lisse et ne ressemblait en rien à la bite d’un homme. Elle n’avait aucun renflement à sa base, ce qui signifiait qu’on pouvait l’enfoncer complètement et la perdre. C’est pourquoi, elle était munie d’un lacet en cuir permettant de la faire ressortir.

— Tu crois que les Vestales possédaient des godemichés? demandai-je, en regardant la pluie, dehors, qui ne s’arrêtait pas.


Ariane était vraiment une nature vigoureuse et sensuelle. Debout devant moi, complètement nue et fière de l’être, elle offrait à mon regard sa superbe académie. "Voir votre académie, Madame, pensai-je, et puis mourir…" 


Mon regard se déplaça des lèvres désirantes de son sexe jusqu’à celles non moins gourmandes de sa bouche, puis à ses yeux mutins…

— Sans doute, me répondit-elle.

— Mais leur virginité?

— Bah, c’est pas la même chose, c’est par rapport à l’homme! On peut être vierge et pratiquer le gode toute sa vie. Ce défaut d’homme, les Vestales le signifiaient en étant vêtues d’un voile blanc et de bandelettes autour de leur tête!

— Elles étaient, heu, comment te dire, très honorées?

— Enormément. D’autant qu’elles étaient les seules femmes qui remplissaient un sacerdoce officiel dans la vie romaine. Par exemple, dans les maisons, on les honorait régulièrement.

— Ah ouais.

— A chaque repas, on leur faisait des offrandes…

— Ouais!

— Et quand elles sortaient, précédées de licteurs, elles avaient le pouvoir de gracier n’importe quel condamné à mort qu’elles rencontraient sur leur chemin!


Emerveillée, je sifflai.

— Et leur sacerdoce durait toute leur vie?

— Non. Seulement pendant trente ans: d’abord dix ans, pendant lesquels elles apprenaient leur métier…

— Ouais…

— Et ensuite dix autres années pour exercer leur véritable fonction…

— Ouais.

— Et enfin, les dix dernières, elles instruisaient les nouvelles! Après quoi, elles pouvaient retourner à la vie laïque et se marier si elles le désiraient! Tu n’as pas envie de me le mettre?

— Pas encore, répondis-je, excitée de faire attendre la jolie chatte languissante.


Ophélie Conan

("Entre chiennes et louves, tome II")


Commentaires

  1. A ces communautés de femmes lesbiennes, on peut ajouter celle de Conan La Barbare (Ophélie, donc, et celles qu'elle a apprivoisées, donc vous.)
    Toujours agréable et excitant de relire les aventures d'Ophélie.
    Les illustrations montrent tout ce qui se passe dans votre Presbytère, il me semble. Ai-je raison ou tort ?
    Que de belles actions (de léchouilles, de pénétrations, etc....). J'aime toutes les images, mais, je vais citer deux, la 15 et la 18, elles me parlent.
    La 9 est fantastique.
    Et sur la 8, connais-tu la blonde au regard ravageur ?
    Bon W-E au presbytère.

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    1. Merci, Gil. Tu as raison, ces images sont un résumé de nos pratiques. Pour la 9, non, je ne la connais pas!

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  2. Si mes cours d'histoire avaient été racontés de cette manière, j'aurais sûrement été plus intéressé.
    Les illustrations sont superbes !
    Merci et bon weekend.

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    1. C'est vrai, nos maîtres n'ont pas su créer la motivation!

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  3. Ophélie est fascinante! J'avais remarqué son immense culture. Je ne sais pas ce qu'elle lisait exactement mais elle avait l'esprit d'un chercheur. Elle nous écrit ce texte avec humour sur une relation avec Ariane, comme si nous avions sa culture. Je reviendrai pour relire ce texte passionnant.

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    1. Ophélie lisait sur tout. Elle aimait particulièrement les mythes fondateurs de nos civilisations.

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  4. La vue de la photo 1 est très voluptueuse.
    Je me sens ce que ressent la jeune femme de la photo 12. L'orgasme est très proche. Et ...nous avec elle.
    La position des corps sur la photo 19 est très érotique et sexy. Un plaisir !
    Mais la photo qui m' excite le plus, Marianne, c'est la 8. Regardez le yeux de la femme à gauche ! Combien d'amour et de désir sont cachés dans ses yeux. Une image vraiment magique ! Le pouvoir du désir. Peut-être le meilleur photo sur le blog.
    Je vous souhaite une bonne journée, Marianne. Salutations à tous. 

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    1. Oui, le regard de cette blonde en dit long sur son désir. Gil a aussi beaucoup aimé cette photo. Merci, Giannis. Bises.

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