Rayonnement fossile

 


Murmure de Planck

Je garde dans ma mémoire d’ombre

Contre la bouche brutale du temps

Les rires d’une barbare enfant

Qui toujours souffle sur mes deux colombes


Murmure de Berlin un beau matin les yeux sombres et hagards du chagrin

Chute des corps

Encore la mort

Mais penser

Penser à demain

Pour enrichir de vie le néant

Aussi le jasmin

Et aussi la raison

Et les brouillards d’éphémères

Et tous ces décombres de maisons écroulées la veille


Au pied

presque

Du murmure de l'Atlantique

Ça et là

Oui ça et là

Ils brodent sur l’onde paisible des rivières

Des nuages de lumières

Comme le pelage mauve d’un fauve réduit en cendres

Et moi je garde dans ma mémoire d’ombre

Contre la bouche brutale du temps

Les rires d’une barbare enfant

Qui toujours souffle sur mes deux colombes


Marianne

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