Dans la nuit de samedi à dimanche, Marianne et moi n’avons pas dormi. Rose nous a attachées debout au pied de son grand lit, et quand elle s’est réveillée, ce matin, il a fallu que j’aille lécher sa chatoune, tandis que toi, Marianne, tu devais t’occuper de ses tétons. Dans ce genre de jeu, nous devons être totalement au service de Rose, et ce, pendant un temps donné, bien fixé à l’avance. Nous devons faire tout ce qu’elle nous demande dans le moindre détail, par exemple, la peigner, la huiler, l’habiller, la déshabiller, lui apporter son miroir, subir ses quatre volontés, recevoir des fessées à la main ou à la tapette sans dire un seul mot, se laisser tirer par les cheveux, voire insulter. Il est vrai qu’avec nous, elle a fort à faire, deux grandes femelles plus vieilles qu’elle et mieux roulées. En général, elle passe de l’une à l’autre, et quand elle s’occupe de l’une, l’autre regarde. Elle nous parle très peu et nous devons la comprendre à demi-mot. Il faut la voir, sérieuse comme un pape, n’esquissant que rarement un léger sourire, avec ses gants noirs qui montent jusqu’au coude, ses seins nus, son porte-jarretelles et ses bas résille. Sur ordre nous devons embrasser ses fesses, ses seins et nous tenir à carreau. Nous portons évidemment le collier à chien, ce qui lui permet de nous promener en laisse, le plus souvent à quatre pattes, un peu partout dans la maison ou dans le jardin, parfois très longtemps. Nous portons soutiens-gorge et porte-jarretelles à sa guise, et nous devons les mettre quand elle nous le demande, et les retirer, l’instant d’après. Et quand au fouet elle nous punit, le plus souvent elle se charge de la punition ou bien demande à celle qui n’est pas corrigée de le faire à sa place. Alors, elle regarde la scène, parfois très intéressée, parfois très détachée, mais il arrive qu’elle se déplace pour encourager la fouetteuse ou pour embrasser la punie. Ce qui est bien chez elle, quand elle est la maîtresse, c’est qu’elle est totalement imprévisible.
Vers onze heures, sachant que le jeu allait se terminer à midi, elle nous a emmené chez Saint André. Saint André, c’est ainsi qu’elle appelle maintenant le grenier de la maison, où elle a fait installer une croix du même nom. Une croix qu’elle a fait réaliser, peu avant Noël dernier, par un menuisier, copain d’Agathe. C’est une sorte de grand X, en madriers de chêne, aux extrémités desquelles, elle a fait installer des menottes pour nous attacher poignets et chevilles. Ce matin, elle m’y a suppliciée. Elle m’a d’abord baffé les seins avec un petit martinet très souple dont le manche peut servir de godemiché, puis les a fait vibrer très fort avec les mains, avant de fixer quatre pinces à linges sur mes grandes lèvres, deux de chaque côté, puis un pendentif à pinces pour relier les tétons. J’ai également goûté le manche du martinet. Marianne qui regardait la scène a rapidement été priée de s’empaler sur un gode ventouse que Rose avait fixé sur la porte du palier, en haut de l’escalier. Suite à quoi, notre maîtresse est venue me fouetter complaisamment le ventre, les cuisses et les seins. Ce supplice a duré une bonne dizaine de minutes. Enfin elle a cessé pour m’embrasser et lécher les traces rouges qu’elle venait de réaliser un peu partout sur mon corps, a branlé mon clito avec un gros vibro, puis m’a introduit un gros gode vibrant dans le conin. Alors, elle s’est mise à me donner une kyrielle de claques sur les cuisses. Avec ce gode vibrant, je vibrais de partout, je jouissais, je tirais sur mes liens comme une possédée. Marianne qui s’envoyait en l’air tranquillos a soudain reçu l’ordre de se désempaler, ce qu’elle a fait immédiatement et, désemparée, sans doute inquiète à l’idée de devoir prendre ma place, s’est approchée, tirée par la laisse de Rose. Marianne a simplement dû téter sucer mes seins, en même temps qu’elle recevait par surprise une nouvelle fessée. Quand cet épisode de succion a été réalisé, Rose l’a embrassée tendrement et lui a donné un gode ceinture que Marianne a dû disposer devant elle. Rose m’a aussi embrassée tendrement, l’air détaché, et m’a intimé l’ordre de me mettre à quatre pattes. J’ai tout de suite compris. Dans cette position, Marianne m’a prise en levrette, tandis que Rose, derrière elle, continuait de lui envoyer des coups de badine sur les fesses et sur le dos. Nous ne sommes pas allées plus loin. L’instant a cessé de frissonner et de se faire chair, et les douze coups de midi ont mis fin à cette étrange complicité entre femmes adultes étrangement folles. En plus, nous avions faim et rien n’était prêt, il fallait descendre à la cuisine et préparer un repas. Rose, soudain enjouée, a dit:
— Hé, les filles! Si nous allions au resto?
Une heure plus tard, attablées devant un grand plat de fruits de mer, avec l’océan derrière la vitre comme second plan, la même Rose nous a lancé:
— Hé, les filles, on est lesbiennes... Mais vous croyez pas qu’on est aussi un peu nymphomanes?
Tout en essayant de casser ma pince de crabe, je lui ai répondu:
— Bien sûr, ma Rosie chérie, on est des nymphos, mais ça veut dire quoi, exactement, des nymphomanes?
— Je sais pas, dit Marianne, une nympho est une femme qui aime beaucoup faire l’amour! Comme nous!
— Et c’est pas le cas de toutes les femmes! Précisa Rose, malicieuse. J'en connais une...
— C’est vrai, coupai-je, tu as raison, Rosie.
— Et du coup, reprit elle, c'est une femme obsédée par le cul, exactement comme un mec moyen!
Ophélie Conan
2 février 2017
"Conan la barbare II"
Je vous souhaite de toujours profiter de moments chaleureux. Mes meilleurs vœux à vous tous.
RépondreSupprimerMerci Giannis, belle journée à toi!
SupprimerMarianne