A la recherche d'Aimy


Nous sommes allées à Soustons, sans perdre de temps, dans le seul  but d'y trouver Aimy. Marianne était plus que partante. Nous nous y sommes rendues durant plusieurs après-midis. Soustons est une ville proprette, sans particularité historique, et nous y avons déambulé sans relâche, dans l'espoir de rencontrer la Belle au coin d'une rue, mais rien. Nous sommes allées près du lac, notamment dans le parc de la pointe des Vergnes, qui est un lieu de promenade et de loisirs assez fréquenté, semble-t-il, par les Soustonnais, un lieu très agréable et bien ombragé. Et là aussi, pas d'Aimy. Nous commencions à désespérer.


Un dimanche, le deuxième de notre séjour, en fin d'après-midi, en retournant marcher dans le parc de la pointe des Vergnes, Ô joie, nous l'avons aperçue, assise dans l'herbe en compagnie de deux petites filles. Je l'ai immédiatement reconnue. J'ai simplement dit: "C'est elle, c'est Aimy!" Elle m'a entendue et a dit "Mais c'est Joséphine aux pieds horribles, on dirait?". Elle s'est levée et nous nous sommes rapprochées, joyeuses. J'avais envie de l'embrasser, mais elle m'a tendu la main. "Quel hasard, Joséphine! Vous ici! De retour en cure, sans doute? Je pensais à vous!" Je lui ai présenté Marianne, et elle nous a présenté Emilie et Clarisse, cinq ans et trois ans, les deux fillettes de sa sœur aînée. Elle nous a invité à nous assoir dans l'herbe, avec elles.


Aimy était manifestement contente, elle m'a expliqué qu'elle ne travaillait plus aux thermes parce que c'était trop dur physiquement et trop mal payé. Il fallait être sur place dès six heures le matin et enduire de boue quarante-cinq curistes environ, des gros, des grosses, des bedonnants, des mal-foutus, cinq ou six matins par semaine. Un travail exténuant. "En plus, rares étaient les jolies filles comme vous, Joséphine!" me dit-elle en riant. Je la remerciai du compliment. "Et maintenant, j'ai un autre travail, plus lucratif et moins fatigant, vendeuse dans un dépôt de matériaux pour le bâtiment!"


Aimy était tout excitée. "Ça me fait tout drôle de vous revoir, vous savez! Je vous aurais bien écrit, mais je n'avais pas votre adresse mail". "Moi non plus, lui répondis-je, on aurait dû se les échanger." "Bien sûr, dit-elle, mais on était dans le rouleau compresseur du travail à la chaîne des thermes, j'ai pas osé!".


A un moment, elle nous demanda: "Vous m'avez cherchée où vous m'avez trouvée par hasard? J'avouai que nous l'avions cherchée. Elle me dit, en regardant Marianne: "C'est votre fille?" "Non, c'est mon amie, elle m'accompagne à la cure! Nous vivons ensemble, avec deux autres femmes, dans un presbytère, dans le Perche. Vous connaissez le Perche? "Pas du tout, c'est où?" Marianne lui expliqua, mais Aimy n'écouta pas vraiment. "Vous vous souvenez, Joséphine, quand je vous disais que vos pieds sous la porte me faisaient peur, c'était vrai, je ne blaguais pas, ils me faisaient vraiment peur! Et pourtant, quand je les regarde, je les trouve beaux!"


Les deux petites réclamèrent des gâteaux. Aimy sortit un paquet de gaufrettes de son sac, leur en donna et nous en proposa. Les petites s'empiffrèrent en continuant de nous écouter calmement.


"Moi, je vis seule, dit Aimy, j'avais une amie, mais nous nous sommes séparées, on ne s'entendait pas très bien. Je fais ce que je veux, maintenant. Si vous voulez, je vous invite à diner, ce soir. D'abord, je ramène Emilie et Clarisse chez ma sœur, vous me suivrez en voiture, et puis nous passerons la soirée ensemble. Vous n'êtes pas trop fatiguées, ou trop pressées?" 


Bien sûr que nous n'étions ni fatiguées ni pressées!


Seules dans notre voiture, nous nous félicitâmes d'avoir finalement pu retrouver Aimy. C'était une chance inouïe, vraiment incroyable. Nous étions bien récompensées de nos efforts, pensai-je. Marianne était contente. "C'est très bien, me dit-elle, ton Aimy est sûrement des nôtres. T'as vu, elle a dit qu'elle avait eu une amie dont elle est maintenant séparée. En plus, c'est une super jolie fille qui a beaucoup de classe. Je suis sûre qu'elle a des seins magnifiques comme ceux de Carice van Houten*, d'ailleurs elle me fait penser à elle, avec ses yeux bleus, oui, ses seins sont sans doute pas énormes, pas aussi gros que les tiens ou ceux d'Honorine, mais quand même, ils sont au moins comme les miens ou ceux de Gaëlle... Elle m'excite un max avec ses grandes jambes, son beau sourire et son beau petit cul dans son petit short... Je sens que je vais aussi très bien m'entendre avec elle! Tu as bon goût, ma Jojo, merci, je te laisse la priorité, mais j'espère que tu me la prêteras!"


Joséphine


* Durant la cure, Marianne me parlait souvent de cette actrice hollandaise.

 

Commentaires

  1. Ha ben finalement, vous l'aviez retrouvée et vos efforts ont été récompensés.
    Je suis curieux de ce qu'il s'est passé lors du dîner. Mais j'imagine que cela fera l'objet d'un prochain récit...

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    1. Oui, la suite au prochain numéro, avec Marianne!
      Joséphine

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  2. Je savais qu'il y aurait eu une suite, pour retrouver Aimy.
    C'est chose faite, et en plus viendra le dîner.
    C'est une vraie et belle coïncidence de savoir Aimy homosexuelle, également.
    N'est-ce pas un peu romancé ou fantasmé ?
    Est-ce Joséphine sur la photo ?
    On voit très peu du profil mais semble magnifique.

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    1. Mon cher Gil, on dirait que tu n'es jamais content! Quand nous n'écrivons pas le récit d'une aventure, tu t'en plains, et quand nous le faisons, tu sembles mettre en doute la véracité de notre récit!
      Marianne

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    2. Non, non, désolé d'être désagréable. Je m'en veux.
      Je vous embrasse toutes les quatre.

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    3. Nous te pardonnons et t'embrassons.
      Marianne

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