Nous sommes heureuses

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C'est nous, Gaëlle et Honorine! C'est à notre tour d'écrire... Enfin!

Pendant l'absence de ces dames, nous sommes allées ensemble dans chacune de nos familles et tout s'est bien passé. Nos parents acceptent beaucoup mieux notre vie de lesbiennes, mais sont simplement un peu déçus d'envisager qu'ils n'auront pas de petits-enfants de nous deux. On ne veut pas se marier toutes les deux ni non plus faire un enfant par pma. D'abord, il y a trop de monde sur terre. Et puis, nous sommes bien comme nous sommes. Nos parents sont contents de nous voir heureuses. Comme Marianne et Joséphine, nous avons aussi bien baisé, surtout en Bretagne où nous avons organisé deux soirées avec Rose, Muriel et Karine, une troisième avec Marlène et Marceline, et enfin une quatrième où nous étions toutes réunies. 

Pendant ce temps, nous avons suivi à distance, et avec beaucoup de passion, les péripéties de Marianne et de Joséphine dans leur recherche d'Aimy. Chaque soir, elles nous téléphonaient pour nous dire où elles en étaient. Nous avons conscience que cette recherche n'a pas été facile. Heureusement, la piste Soustons a été la bonne. Mais elles ont eu vraiment de la chance! Maintenant, nous sommes bien contentes qu'elles aient rencontré Aimy et nous espérons que celle-ci nous rendra visite au presbytère pendant ses vacances. Nous lui avons parlé au téléphone, elle a une très jolie voix, et nous l'avons vue nue en photo, elle est vraiment super bien faite (comme nous, faut dire!). Mais nous avons hâte de la connaître mieux et de lui faire l'amour. Ça sera cool. Elle a vingt-huit ans, nous vingt-trois (Honorine) et trente-et-un (Gaëlle). Nous ne sommes encore que des gamines! 

Au début, nous étions un peu jalouses. Jalouses de voir que Marianne et Joséphine s'intéressaient à Aimy. On se sentait moins aimées. Nous leur en avons parlé et elles nous ont dit que c'était ridicule, que d'aimer Aimy ne les empêchaient pas de nous aimer, que nous étions toujours leurs petites salopes chéries adorées. On a profité de ça pour leur annoncer que nous n'irions pas en Ukraine, que nous abandonnions cette idée saugrenue, et que nous ne voulions pas les perdre et perdre leur amour. C'est vrai, nous nous aimons toutes les deux, mais nous aimons aussi nos deux vieilles (Marianne et Joséphine). Nous ne pourrions pas vivre sans elles. Joséphine est vieille et a certainement l'âge de faire une morte. Nous savons qu'elle peut mourir d'un jour à l'autre, et nous ne voulons surtout pas qu'elle meure. Malgré son âge, elle a un beau corps et est toujours désirable. Ça la rend jeune et immortelle. Elle a raison d'aller à la cure et de baiser comme une folle pour se maintenir en pleine forme. Elle a l'âge d'être notre grand-mère, mais nous aimons sucer ses gros nichons et la baiser comme il faut. D'ailleurs elle aime beaucoup ça, et nous savons qu'elles ont beaucoup baisé, elle et Marianne, et c'est ce que n'avait pas compris ce connard de Yann, son ivrogne de mari...

Oui, nous avons bien réfléchi, nous renonçons à quitter le presbytère et nous n'irons pas faire de l'humanitaire en Ukraine ou ailleurs d'ailleurs, surtout que maintenant il y aura Aimy parmi nous. Nous sommes sûres qu'Aimy viendra vivre avec nous et que nous nous aimerons! Nous en avons assez de cette folie meurtrière sans fin de tous ces connards à petites bites qui rêvent d'en avoir des grosses! Maintenant c'est l'horreur absolue entre les Israéliens et les Palestiniens! On peut trouver ça égoïste, notre attitude, mais nous tenons à la vie. Nous aimons l'amour, pas la mort. Nous avons parlé de ce projet humanitaire à nos parents et à nos amies bretonnes qui nous ont dit que nous étions complètement folles d'aller nous faire tuer. D'ailleurs, ne vous inquiétez pas les filles, nous a dit Marlène, si vous n'allez pas vers la guerre pour aider les victimes, c'est la guerre qui viendra vers vous, et vous en serez victimes.

Malgré ce sinistre avenir, et dans l'attente du pire, nous nous aimons entre filles et nous sommes heureuses!

Gaëlle & Honorine