Un dimanche très pluvieux

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Un dimanche à se mettre au lit. C’est d’ailleurs ce que nous avons fait tout l’après-midi. Pas question de mettre le nez dehors, ni d'ailleurs autre chose. Pendant le déjeuner et après, nous avons beaucoup jazzé sur l’affaire du moment, comme tout le monde, je veux parler du feuilleton élyséen. Nous n’étions pas spécialement divisées sur le sujet, non, mais assez scandalisées par l’attitude de Monsieur le Président. Qu’il soit amoureux, soit, qu’il ait envie de se déguiser en Daft Punk, soit, mais, vraiment, n’a-t-il rien d’autre à faire que de se ridiculiser avec ces histoires de femmes? Nous étions unanimes à penser que, pendant ce temps-là, Monsieur le Président ne devait certainement pas avoir la tête à réfléchir sereinement et sérieusement aux graves problèmes de la France. Marianne affichait beaucoup de compassion pour Valérie Trierweiler que pourtant elle n’apprécie guère, tout comme moi, et Rose ne cessait de revenir sur la sécheresse du communiqué du président annonçant sa séparation d'avec la femme de sa vie. Bien sûr, nous avons sans fin évoqué, la nécessité d’un statut de première dame de France et la pertinence du président d’y avoir mis sa concubine, puis, fatiguées, nous avons fini par aller nous coucher tout habillées toutes les trois dans le même grand lit.


Ce fut un délice de m’endormir sous la couette, tendrement enlacée à l’une et à l’autre, tandis que j’entendais la pluie tomber et le vent souffler en rafales dans la cheminée. Soudain, des cris et des gémissements m’ont réveillée. Il était environ cinq heures de l’après-midi. De gros nuages sombres passaient à toute vitesse par la fenêtre, tandis que Rose, en appui sur ses bras, limait Marianne sans relâche à l’aide d'un gode ceinture. Elles étaient intégralement nues toutes les deux. Je les ai regardées longtemps en silence, sans désirer prendre part à leur action, simplement contemplative. Marianne m’a souri. J’ai compris qu’elle était infiniment heureuse d’être ainsi entreprise. Je lui ai fait un petit baiser de connivence sur la bouche tandis que j’ai malaxé doucement ses seins. Elle m’a soudain embrassée goulument, et a fini par succomber à son plaisir, comme une feuille qui tombe, totalement séduite par un nouvel assaut de Rose. Sa bouche m’a quittée, m’a dédaignée, s’est éloignée, et j’ai profité de cet abandon, de ma solitude, pour retirer vite fait mon jean, mon haut et ma petite culotte déjà très mouillée. Jambes écartées, j’ai attendu de me faire baiser à mon tour, en continuant de regarder les nuées déchaînées par la fenêtre.


Ophélie Conan

27 janvier 2014 (in "Conan la Barbare I")

"La dérive"




Ce texte d'Ophélie nous ramène à une époque déjà lointaine qui, aujourd'hui, me fait sourire. Pour faire contraste avec cette pluie qui tombe, je l'ai illustré avec, entre autres, quelques tableaux lumineux et colorés de Kees van Dongen (1877-1968), peintre de femmes aux grands yeux, néerlandais naturalisé français, grand fauve urbain, anarchiste et mondain... Vous les trouverez, ces tableaux, en n°1, 3, 4, 5, 9, 11, 13, 14, 18, 19, 21, 25, 26, 28, 29, 30, 32, 34, 35, 39, 40, 41, 42, 44, 45, 46, 48 et 49. Sans doute reconnaîtrez-vous, parmi eux, la belle Brigitte Bardot...

Marianne

 

Commentaires

  1. J'ai cru avoir raté un fait d'actualité macronienne, mais c'était à une autre époque "glorieuse".
    Pour Brigitte Bardot, j'hésite entre l'image 16 pour son amour immodéré du monde animal, et les images 13, 14 (et 25).
    J'ai gagné ? 😇

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    1. Oui, tu as gagné, mais il en manque: 13, 14, 25, 26, 32.

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  2. La ressemblance est pas évidente, je trouve.

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  3. Encore un joli récit d'Ophélie sur un fait de vie.
    Tant que c'est occasionnel, la pluie, le vent, la tempête donnent aux actes d'amour une autre atmosphère qui n'est pas désagréable.
    Beaucoup d'images ne m'ont pas laissé indifférent, bien sûr, mais les 43, 33, 31 m'ont beaucoup amusé.

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    1. Oui, j'aime aussi beaucoup les images qui t'ont amusé!
      Marianne

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  4. superbe moment d'abandon dans une journée morne et pluvieuse. Ophé l'a transformé en un moment ensoleillé. J'étais une petite souris dans le coin, envieuse des humaines que je voyais

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