Au café avec Apolline

 

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Apolline ne fut pas longue à me donner de ses nouvelles. Deux jours plus tard, tandis que Mauricette et moi prenions le thé, le temps de vivre et de regarder ses dernières aquarelles, j'eus la surprise d'entendre sa voix merveilleuse au téléphone. La chipie me proposait de nous rencontrer, l'après-midi. Ravie, je lui fixai rendez-vous dans un café du 6ème arrondissement, vers dix-sept heures. Réalisant qu'un agent immobilier devait me faire visiter des appartements, je la prévins de mon éventuel retard. C'est effectivement avec une dizaine de minutes de retard, que j'entrai dans le café. On m'avait dit de cet établissement qu'il s'y déroulaient, le soir, des discussions philosophiques très animées. A cette heure, il était presque désert. L'ambiance, étrange et vieillotte, malgré les nombreux posters qui décoraient les murs, était agréable. Apolline, assise à une table, me sourit en m'apercevant. Je l'embrassai, m'assis en face d'elle, et tout de suite elle me demanda mes impressions concernant les appartements que j'avais visités.

— J'en ai vu un pas mal, lui répondis-je, clair et très bien orienté, je crois que je vais le prendre. Faut que je donne ma réponse avant demain midi!

— Dans quel quartier?


Je lui expliquai mais, sans transition, sans doute parce que mon explication ne l'intéressait pas vraiment, la belle me confia qu'elle avait beaucoup apprécié notre récente séance de déshabillage chez elle. Elle n'avait, malgré son profond désir de le faire, osé la raconter à Francis. Elle s'en sentait coupable... Son ami avait bien trouvé ses sous-vêtements sur le canapé, s'en était étonné et s'était tout simplement félicité du changement de comportement de sa compagne. Sans que j'eusse à lui demander, elle me confia encore que, depuis notre dernière rencontre, elle sortait presque tous les jours sans slip et sans soutien-gorge. Pour se rendre à notre rendez-vous, par exemple, elle avait volontairement omis l'un et l'autre, et en était tout excitée. Je la remerciai de son initiative, de sa franchise, et lui lançai:

— C'est bien, vous êtes une merveilleuse élève!


Elle sourit :

— Et vous, un excellent professeur! A propos, quand déménagez-vous?

— Bientôt, j'espère...mais je ne sais pas quand!

— Antoine n'a pas voulu de vous?

— Ça le branchait pas! soupirai-je. Je suis trop encombrante!


Avec une jovialité que je ne lui connaissais pas, de nouveau Apolline s'enthousiasma pour mes talents de pédagogue. Je lui réaffirmai plutôt que c'était elle qui était une élève douée. Néanmoins, je la troublai beaucoup quand j’ajoutai:

— Mais... pour que vous soyez mieux qu'une élève douée, je veux dire... pour que vous soyez une élève vraiment excellente... et pour que je sois vraiment très fière de vous, vous voyez ce que je veux dire... Faudrait que vous me donniez la preuve de ce que vous avancez!

— Pourquoi? Vous me croyez pas?


Elle expira plus fortement.

— Si si! Tout à l'heure, nous trouverons sûrement un endroit discret où je pourrai juger sur pièce!


Sa riposte me sidéra:

— Je peux très bien le faire ici et tout de suite!


Dans cet endroit excentré de la salle principale du café, Apolline ne prit pas un très grand risque à défaire le haut de sa robe (celle-ci, fermée sur le devant comme une blouse au moyen de simples boutons-pressions, n'était pas un choix innocent!), mais son audace me surprit. De visu, quand elle écarta le tissu, je pus constater la totale liberté dont jouissait sa poitrine.

— Hmm! C'est bien, murmurai-je, matant sa jolie paire, et quel effet ça vous fait de sortir comme ça, maintenant?

— J'aime! me répondit-elle avec une franchise et une candeur qui m'épatèrent. Quand je marche, ils ballottent et leurs pointes n'arrêtent pas de frotter le tissu. Ca m’excite!

— Vous n'avez, euh, plus peur... je veux dire... de vous envoler ou de perdre vos jambes?

— Plaisantez pas, pleurnicha-t-elle, c'était hypersérieux!

— Et le bas? Comment ferez-vous, pour me le montrer?


Au même moment, le patron du bar, gros ours débonnaire, pas pressé, s'approcha en souriant.

— Mademoiselle? me demanda-t-il, zieutant visiblement et furtivement le débraillé de mon vis-à-vis.

— Comme mon amie: un thé citron, siouplait!


Le bonhomme hocha gravement la tête, me regarda et fit demi tour. Apolline, voulant éviter le scandale, rapprocha subrepticement les deux bords de son haut et, sage comme une image, attendit les yeux rivés au plafond le retour de l'intrus. Quand l'homme déposa devant moi le thé citron, je lui demandai:

— Il paraît que vous organisez des réunions philosophiques dans vot' café?

— C'est pas il paraît, c'est sûr!

— C'est une drôle de bonne idée! Comment elle vous est venue?


Le bonhomme réfléchit quelques secondes.

— Un café, ça doit être un lieu de discussions, de rencontres...Hein? Dans les cafés, aujourd'hui, y'a plus que le business qui compte! Moi, dans mon café, y a une âme! Essayez de trouver un seul de mes clients qui reproche à mon café de pas avoir d’âme!


Disant cela, il pointait son doigt en direction des quelques consommateurs éloignés.

— Ça fait cinq ans que je suis installé ici, Mademoiselle, et j'ai eu que des remarques positives sur mon café!

— Ces réunions philosophiques sont la principale…

— Du tout! me coupa-t-il d'un ton catégorique. Y'a pas qu'la philo! J'organise aussi des concerts! Si vous pensez qu'la philo est le seul but de mon café…


Il alla rendre la monnaie à des clients qui se levaient un peu plus loin, et revint avec sa démarche de vieil ours.

— Eh ben, vous vous trompez! Moi, j'aime quand les gens sont heureux et vivent leurs passions!

— Excusez-moi, je me suis mal exprimée, je voulais dire la plus originale!


Il rigola franchement.

— La philo, pour vous, c'est une passion? le coupa Apolline.


Portant la main à sa tête, il soupira.

— La philo... Si vous saviez comme ça me passe au-dessus... Non, vraiment...euh, le répétez pas, mais... En toute franchise, c'est juste un moyen d'amener du monde dans mon café! Mais...quand même, j'aime les gens passionnés, les gens qui osent!


Désespérément, il scruta encore le buste d'Apolline, mais comme le spectacle était terminé, il n'insista pas, détourna son regard qui se perdit dans le vague.

— Bah! qu'est-ce que vous voulez, tout le monde ne peut pas planer dans de hautes considérations existentielles! Moi, toutes ces choses me dépassent un peu, m'enfin, euh, j'peux comprendre les gens qui s'intéressent à ça. C'est aussi bien que de s'intéresser à la politique ou au cul! En faut pour tous les goûts!

— Comment sont organisées vos réunions? demandai-je.

— Ça vous intéresse? C'est un prof de philo qui s'occupe de tout, un gars bien que je connais depuis…


Il gonfla ses joues et expira lentement.

— ... depuis longtemps! J'me suis toujours un peu moqué de lui. J'lui demandais ce qui lui avait pris de se lancer dans la philo... Et, finalement, eh ben, j'peux dire qu'il me rend service, maintenant!

— Vous êtes quand même au courant des thèmes de réunion?

— Ouais... Bien sûr!


Il déchaussa ses lunettes pour les essuyer tranquillement avec son mouchoir, puis les remit sur son nez.

— C'est pas parce que j'suis pas un mordu de philo que j'assiste pas aux réunions, vous savez! Et vous?

— Nous ça va! répondis-je, un peu décontenancée par sa question.

— La philo vous intéresse, vous voulez venir?

— Peut-être!

— Je vois…


Après un silence:

— Pas plus que ça, hein?

— Ça quoi? demandai-je.

— J'dis ça comme ça! J'vois que vous préférez, euh... Ce qui vous intéresse, c’est...


Pour être plus clair, il arrondit ses deux mains à hauteur de sa poitrine.

— Chacun est libre, vous savez... Moi, j'aime les gens sans complexe qui vivent leur passion à fond! Y'a pas b'soin d'me faire un dessin, v'savez! J'ai deviné! Z'avez bien raison, faut en profiter tant que vous êtes jeunes et belles!

— Vous avez des antennes? lui demanda Polly.

— Non! Pas plus que ça!


Là-dessus, il nous sourit, nous tourna le dos, et disparut comme il était venu. Durant de longues minutes, Polly et moi, nous restâmes sans rien nous dire, ébahies, simplement à nous regarder, littéralement décontenancées... A la fin, d'un geste de la main, elle me pria de venir m'asseoir à côté d'elle, sur sa banquette, ce que je fis.

— Il est marrant ce bonhomme, me dit-elle.

— Il a bien vu, je crois!

— Quoi?

— J'sais pas... Qu'on était attirée l'une par l’autre!

— Il est tolérant. Il nous encourage!

— Ouais!

— Il dit qu'il faut aller jusqu'au bout de sa passion! Alors, allons-y!


Là-dessus, sans attendre, elle commença à défaire le bas. Visiblement, elle aimait les jupes longues et celle-ci en était une, fermée avec le même système de boutons-pressions qu'en haut. Elle tira sur ses pressions... Je les vis se défaire un à un, jusqu'au nombril. Sans qu'elle eût à ouvrir le tissu, ce fut largement suffisant pour que, de ma place, je pusse constater l'absence indiscutable de petite culotte. Insolites, ses poils blonds étaient à portée de ma main. Je les observai, subjuguée par l'audace et la candeur d'Apolline. Je voulus ajouter un peu de piment à cette situation déjà un tantinet scabreuse. Je demandai à ma belle amie d'écarter non seulement ses cuisses, mais aussi davantage les deux bords du tissu. Souriante et sûre d'elle-même, elle hocha la tête et fit selon mon désir. Pour couronner le tout, j'insistai pour qu'elle dégageât le tissu sous ses fesses. Je voulais que celles-ci pussent apprécier le contact direct de la moleskine du siège.

— Voilà! dit-elle. Vous êtes satisfaite?


Elle avait exécuté chaque point de ma requête, considérant sans doute ces opérations, discrètes mais perverses, nécessaires à notre complicité future. Je l'en remerciai. Tout en jetant des regards furtifs près du rebord de la table, j'eus plaisir à observer le patron du bar qui s'animait derrière son comptoir et à bavarder avec elle. Ma conviction selon laquelle Apolline était pourvue d'une vraie nature d'exhibitionniste, se trouvait confortée. En témoignaient la délectation avec laquelle elle conservait consciencieusement sa tenue et sa posture, et aussi la grâce et la légèreté peu commune qui était la sienne quand elle portait sa main à son sexe pour friser ses poils ou tirer sur ses grandes lèvres. Je lui dis que j'avais raconté notre histoire d'amour à Antoine, et que ce dernier, apparemment, l'avait bien acceptée. Mais, je m'empressai d'ajouter que j'étais inquiète: malgré son apparent libéralisme, mon amant me semblait un être secret et jaloux…


Apolline aborda le sujet de ma tenue et me demanda, si moi aussi, j'étais libre sous mes vêtements. Je la rassurai, lui rappelant que je restais, plus que jamais, fidèle à ma philosophie, surtout en venant dans ce café philo! Elle voulut en avoir immédiatement la preuve, elle aussi, mais admit que ce ne serait pas facile, puisque je portais un sweat ras du cou et une jupe sport assez longue, aucun de ces articles de vêtement ne se déboutonnant sur le devant (pas de chance!). Mais c'était aussi, de ma part, une façon de mettre mon amie à l'épreuve. Elle parut dépitée et, malicieuse, je lui proposai quand même de procéder à une discrète vérification manuelle, ce qui entraîna de sa part un subit mouvement de recul.

— Que je vous touche?

— Bien sûr! Comme ça, vous vérifierez!

— Mais j'peux pas. J'suis pas lesbienne!

— Vous l'êtes sûrement, comme toutes les femmes! Ca vous ennuie de toucher une autre femme? Ca vous dégoûte, peut-être? Allons, c'est un simple jeu inoffensif entre amies!


Elle ravala sa grimace.

— En fait, je sais pas pourquoi je vous dis ça, en réalité... j'en ai très envie!

— Je m'en doutais. Faites-le, qu’attendez-vous?

— C'est assez risqué!

— Le patron a très bien compris, il est cool!


Apolline se tourna vers moi, fit mine de regarder ailleurs, et glissa sans brusquerie sa main sous mon sweat. Fort adroite, elle ne se trompa pas et enserra totalement le premier globe venu. Elle le pressa un peu. Ce fut bref. Sa main disparut plus vite qu'elle était venue.

— Vous ne m'avez pas menti, jubila-t-elle, paradoxalement honteuse, c'est très bien, je vous crois!


Après cette victoire, elle demeura longuement silencieuse, accusant probablement le coup émotionnel de ce qu'elle venait de faire. Tensions entre ordre et désordre. Emerveillement et angoisse. Tourments de la chair, théâtre de la corruption…

— Ma mère ne m'a jamais aimée, me dit-elle soudain, elle ne voulait pas de moi parce qu'elle désirait un garçon. J'allais souvent à la piscine pour m'y immerger comme un fœtus!


L'écoutant attentivement, je songeais qu'elle était une drôle de fille. Vraiment, elle me plaisait, cette nana. Mais, elle se tut, vérifia encore les alentours, et lança de nouveau vers moi sa main. Elle la passa prestement sous la table, la fit atterrir sur un de mes genoux, la remonta rapidement le long de la face interne d'une cuisse (entraînant derrière elle le tissu de la jupe), et la fit s'aventurer de ci de là dans ma forêt équatoriale... Fête enflammée! Mêlée triomphante et turgide! Oh! Cette conception baroque de l’existence!

— Parfois, quelque chose me pousse à culbuter sur le gazon comme les enfants, me dit-elle, tandis qu'elle caressait mes lèvres. J'adore le mouvement circulaire, comme ça, je me sens bien!


Je ne compris rien à ce qu'elle disait, mais constatai que la petite salope, dans ce café, ne manquait pas d'air. Elle venait de me palper un sein et, à présent, me chatouillait entre les cuisses. Cela m'excitait à mort. D'autant que depuis cinq minutes, elle m'exhibait candidement sa foufoune! Une formidable envie d'elle, une montée de sève, s'empara de moi, me travailla les tripes. Je me sentis roulure. Oh! Cette roulée ondulante! N'y tenant plus, j'avalai d'un trait mon thé citron et proposai à Apolline de sortir, d'aller prendre l'air dans le jardin botanique. Sans hésiter, la petite allumeuse me donna son feu vert et procéda bien sagement à la fermeture de tous ses boutons-pressions.


Dans l'allée centrale du café, je lui fis part de mon intention de rectifier mon maquillage. J'entrai dans les toilettes pour femmes où, à mon grand étonnement, elle me suivit. Devant l'un des miroirs, je fis mine de vérifier mon rimmel. A côté de moi, elle feignit de s'adonner à la même opération.

— Devant le miroir, lança-t-elle, je ne me vois pas comme une autre, mais je vois une autre qui est aussi moi-même!

— Le miroir est une curieuse surface plane, lui répondis-je, le traverser nous ferait passer dans une autre dimension?

— Sans doute! Vous croyez que c'est la mort?

— Je pense pas. C'est sûrement plus rigolo que ça!


A ce moment précis, il se passa quelque chose d'étrange. Elle m'adressa furtivement quelques regards obliques, comme des œillades amoureuses que, sur-le-champ, j'interprétai comme une demande obscure, comme l'expression de son désir. Sans détour, je m'approchai d'elle, agrippai l'encolure de sa robe, et tirai violemment dessus, d'un coup sec. Les boutons-pressions explosant, elle fut instantanément mise à nu. Avalanche de formes heureuses. Elle sursauta, très surprise:

— Que faites-vous?


Sans égard pour sa beauté que j'avais, jusqu'à présent, parfaitement tenue à distance, je succombai au plaisir bestial du contact de sa chair. Sans délicatesse, j'empoignai ses deux hémisphères de Magdebourg pleins de vide ou de plein, les malaxai avec une sauvagerie qui m'étonna moi-même. Au commencement, il y a le lait, liquide nourricier primordial…

— Que vous arrive-t-il? me demanda-t-elle pour le principe.


Sa surprise, à l'évidence, était feinte. Elle n'opposa aucune résistance. Au contraire.

— J'ai très envie de vous, vous m'avez terriblement excitée tout à l’heure!

— C'est pas une raison. Nous avions fait un pacte: nous devions jouer toutes les deux à nous exhiber et à nous regarder, pas à faire l'amour! D'ailleurs... j'suis pas lesbienne! Je vous l'ai dit, je n'ai jamais eu de désir pour une femme!


Je n'entendis rien. Comme une pieuvre, je l'enlaçai entre mes bras et, sangsue, baisai sa bouche excitante.

— Pas ici, voyons, me gourmanda-t-elle, nulle de conviction, n'importe qui peut entrer! De quoi aurions-nous l’air?


Jamais je n'aurais osé l'entraîner dans l'endroit où, l'instant d'après, elle me fit pénétrer. Un water. Une vulgaire chiotte de café. Probablement parce qu'elle était parfaitement consentante et désirante. Bref, elle me proposa cette minable solution, faute de mieux. Je la suivis, me contentant de refermer soigneusement la porte.

— L'endroit n'est guère poétique, s'excusa-t-elle, en se serrant contre moi dans l'habitacle exigu. Ici, nous sommes dans l'anus qui nous fera accéder à la troisième dimension, justement. Avoir un anus, il me semble, c'est avoir une épaisseur, mais c'est aussi risquer de disparaître à tout jamais, d'être rejetées. Ici, l'avantage, c'est que personne ne viendra nous déranger! Nous pourrons faire tout ce que nous voudrons!


Son calme, son esprit de décision, sa froide analyse me surprirent. Dès cet instant, je compris que cette fille apparemment timorée, voire déstructurée psychologiquement, n'avait guère froid aux yeux. Capable d'extrêmes, elle pouvait se montrer très experte pour jouir des délices de la perversion. J'en fis immédiatement l'expérience, quand la porte fut refermée. Elle tira mon sweat par le haut et, voracement, alternativement, jeta sa bouche sur ma bouche et mes seins. Ne sachant à quel sein se vouer, elle commença à me pétasser, à me sucer avec une telle ardeur que j'en demeurai littéralement pétrifiée.

— Au commencement, y avait le lait, dit-elle, reprenant son souffle. Tes seins, je les suce, et plus je les suce, plus ils deviennent un sein immense qui m'enveloppe de toute part et qui est toi tout entière. Je deviens ce sein-toi. J'ai envie de le pénétrer avec les miens, comme si tout mon corps se transformait en un sein immense. Mais le lait, ça caille, ça devient fromage, comme la chair! Ça fermente, comme la chair humaine, et ça pue! Ca devient sujet au ver rongeur, à la dégradation putrescente! Ça devient de la merde! Tu vois ce que je veux dire?


Je comprenais très bien. Surtout, je l'avais entendue me tutoyer. Cela me plut. Naturellement, je ne demeurai pas en reste et, moi aussi, à mon tour, je m'acharnai sur elle. Avec bonheur et délices, malgré l'aspect peu engageant du lieu (bivalence primordiale entre le haut et le bas, entre le pur et l'immondice, entre l'humanité et la bestialité!), nous nous excitâmes réciproquement. Ses seins, je les tétai également, et ils me parurent se transformer en un cercle qui s'étendait à l'infini ou en une sphère dont j'occupais à la fois le centre et la périphérie. Cette sphère, c'était moi. Le monde existait toujours, mais il existait en tant que partie intégrante de moi-même. Forcément, ce petit jeu avec nos mamelles devait nous entraîner plus loin. Irrésistiblement attirée par le blond trésor d'entre ses cuisses, je caressai sa toison, frottai tout doucement sa vulve. Elle eut l'air d'apprécier, et parut désireuse de m'en faire autant. Elle défit ma jupe et, avec précision, me rendit caresse pour caresse, au même endroit. C'est ainsi que nous nous branlâmes de concert. Mais, nous dûmes calmer nos ardeurs et étouffer nos couinements. Une personne entra dans le water voisin. En attendant qu'elle en ressortît, nous recommençâmes à nous embrasser et à jouer avec nos nichons, sphères métamorphiques que nous baisions, palpions, tripotions, sucions, soupesions, frottions les unes contre les autres!


Ô anamorphoses. Ô vertiges…


Dès que nous entendîmes le dégeuli brutal de la chasse d'eau voisine, ce fut plus fort que nous. Nous recommençâmes à nous branler de plus belle, à émettre des cris et des râles beaucoup plus forts. Ce petit jeu cessa, mais pas avant de nous donner une violente et commune suite d'orgasmes...


Ophélie

"Le saut de l'ange 2"


Ce texte, chapitre 11 du "Saut de l'ange 2", est la suite très chaude de "Comment j'initai Apolline" que j'ai publié sur ce blog, le 2 septembre dernier. Pour son illustration, j'ai choisi des œuvres de Fernand Le Quesne (1856-1932), peintre français préraphaëlite et régionaliste, célèbre pour ses nus (notamment "La légende de Kerdeck") et ses affiches déjà publicitaires pour l'époque. Ses œuvres figurent en n°1 (La légende de Kerdeck), 2, 4, 6, 7, 8, 14, 15, 16, 18, 22, 23, 24, 27, 28, 29, 31.

Marianne

Commentaires

  1. Oh, le gif 12 est magnifique ! J'adore...
    Il y en a d’autres que j'aime aussi, mais c'est dans celui-ci que l'orgasme est le plus perceptible et spectaculaire.
    Merci.

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    1. Oui, elles se donnent trois orgasmes simultanément, c'est magnifique! Celle du milieu, surtout, est déchaînée!
      Marianne

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  2. I found that reading first and then looking at the images is even more enjoyable, without forgetting where they are aimed, as a stray bullet almost went through my TV screen.... Thx to the creators of the Blog, it makes the closing of the artificial Kaliyuga more enjoyable to live!

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  3. Oui, l'image 12 est magnifique! Je l'adore. C'est la plus erotique, la plus excitante. Trois orgasmes ensemble! Oh je crois que je me sens etre dans le ciel.
    J'aime aussi l'image 25. Ces jambes ouvertes... quelle tentantes
    Beaucoup de bisous Marianne.

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    1. Les 12 et 25 sont superbes! J'aime aussi le dessin n°21. Bisous, Giannis.
      Marianne

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  4. Le texte d'Ophélie m'avait déjà fascinée à la première lecture. Apolline et Ophélie avaient des amants à cette époque? Je ne sais pas quand Ophélie est passé de l'exhibitionniste à la suite, mais je crois qu'elle avait eu des relations avec des femmes auparavant. Le thème du miroir est très intéressant. Je pense qu'Ophélie aurait pu donner des cours au café sur de nombreux points. Je reviendrai : cette histoire est passionnante.

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    1. Je réponds oui à tes deux questions et te remercie. Bise, Elisabeth.
      Marianne

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