Le site d’Ostia, ancien port de Rome, situé à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de la cité immortelle, à l’embouchure du Tibre, est un lieu immense, peu fréquenté par les touristes, du moins en cette saison. Fondé par Ancus Martius, au VIIème siècle avant Jésus Christ, ce port qui a comporté plus de cent mille habitants, et qui importait les céréales, l’huile d’olive, le vin, le garum et toutes sortes de produits en provenance de l'ensemble du monde romain, s’est rapidement ensablé. Ainsi, aujourd’hui, le site se trouve à cinq kilomètres de la côte. Contrairement à Pompéï qui s’est éteinte brutalement, Ostia est morte très lentement, au fil des siècles.
Giulia nous a proposé cette visite, et c’est avec plaisir que nous nous y sommes rendues en train de banlieue, une sorte de RER. Ce jour-là, il faisait très beau et encore très chaud pour la saison. Le ciel était bleu et ne laissait en rien deviner le mauvais temps qui venait de s’abattre sur Rome quelques jours auparavant, et qui allait encore le faire, quelques jours après notre départ. La jambe légère, nous sommes allées prendre le train à la Stazione San Paolo-Lido, en face de la Piramide, vêtues seulement de petites robes en coton, sans rien dessous.
Lors de notre passage en billetterie, nous nous sommes évidemment munies des documents permettant de nous situer dans le site, et de nous rendre dans ses endroits les plus remarquables, mais la tentation était forte, quand nous découvrions un recoin un peu excentré, à l’abri des allées et venues, et aussi des regards, de nous y arrêter longuement, et de nous livrer là à quelques sublimes et délicieuses impudeurs. Alors, nous déboutonnions, partiellement ou complètement, le devant de nos robes, et accédions directement à nos seins et à nos foufounes. Notre excitation était sans mesure. Nous palpions, léchions, sucions, avec d’autant plus de fougue et de passion que nous savions que nous nous trouvions dans un endroit non seulement public, aujourd'hui, mais millénairement public, puisque s'y étaient côtoyés, dans le passé, des gens de toutes les corporations, de toutes les classes sociales, originaires de tous les pays de la Méditerranée.
En plus, il y avait le risque de nous faire surprendre, à tout moment, par un visiteur du présent, mais aussi peut-être par un négociant de Sabratha, celui dont le bureau est orné d'une jolie mosaïque figurant un éléphant, ou encore par un hardi armateur de Tunisie ou de Gaule, de Sardaigne ou d'Égypte, indigné ou peut-être ravi par nos agissements. Dans les endroits vraiment secrets, très en dehors des circuits et bien abrités des regards - et par les Trois Grâces, il y en a - nous ne prenions même pas la peine de mettre l’une d'entre nous en position de guetteuse, faisant simplement confiance à la configuration des lieux ou aux bons hospices de Diane, entrevue à plusieurs reprises au cours de notre périple dans le dédale des rues et ruelles. Nous en profitions même pour nous introduire le godemiché que nous avons l'habitude d'emporter dans notre petit sac à dos, et que nous nous refilions à tour de rôles, en n'omettant pas d'émettre les petits gloussements d'usage qui renforcent notre excitation. Néanmoins, quand les lieux présentaient le risque potentiel d'être surprises, l’une de nous trois, se postait là où pouvait survenir le risque, et ainsi celle-ci pouvait prévenir les deux fornicatrices en action, d'une éventuelle intrusion.
Sans doute qu'à l'époque de la République, et même encore à celle de l'Empire, il aurait été difficile de nous adonner en ces lieux à ces sublimes et délicieuses impudeurs, tellement devait y régner une incroyable agitation. La présence virtuelle de tous ces citoyens, traitant et examinant leurs propres affaires ou celles de la cité, sur le forum, la place des Corporations, et dans toutes ces rues et ruelles, donnait à nos agissements érotiques une dimension vraiment extraordinaire que je ne saurais qualifier, mais qui nous émouvait, Giulia, Marianne et moi.
Ophélie Conan
Novembre 2018, Conan la barbare II
Merci pour cette visite touristique très intéressante.
RépondreSupprimerLa guetteuse pouvait aussi faire quelques photos insolites en souvenir...
C'est ce qu'elle a fait!
SupprimerMarianne