Je dis ce que je ressens

 


Bonjour, je suis Aimy, la nouvelle venue du presbyt’. Je ne suis pas encore presbyte, dieu merci, et je vais bien. Je suis même très heureuse, parce que j’ai trouvé, depuis plus d'une semaine, un travail qui me plaît. J’aide Gwendoline. Gwendoline est une marchande d’objets anciens sans boutique que j’ai rencontrée par hasard, en allant me balader dans la salle des ventes d'Alençon. Gwendoline est lesbienne et a trente-cinq ans. Je ne pensais pas faire ce job, mais elle cherchait quelqu'un et elle me l’a proposé. Souvenez-vous, je voulais être conseillère en toys auprès de jeunes ménagères, mais à notre époque les jeunes ménagères sont une espèce en voie de disparition. Avec Gwendoline, nous nous rendons en salle des ventes, vidons des maisons, achetons à des marchands, revendons à d’autres marchands, etc. Gwendoline est spécialisée dans le petit mobilier, les tableaux, les chiffes, la bimbeloterie, autrement dit tout ce qui est petit et pas lourd à transporter. C’est un métier passionnant que je découvre. On rencontre aussi beaucoup de gens intéressants, on se déplace beaucoup et on manipule, transporte, nettoie beaucoup de beaux objets…


Gwendoline est aussi un bel objet. Elle est brune comme Marianne, vit à Alençon avec une amie, également brune (mais moins), Ursula, qui est manager. Heureusement, Ursula n’est pas jalouse de moi. Dimanche dernier, je les ai invitées toutes les deux au presbyt’, où elles ont fait connaissance avec Marianne, Joséphine, Gaëlle et Honorine. Gwendoline et Ursula étaient très étonnées de voir que nous vivions à cinq dans cette grande bâtisse, que nous y vivions nues ou presque, et que nous y baisions selon des configurations très variées. Ce jour-là, elles se sont jointes à nous, en nous disant qu’elles n’avaient jamais fait ça, et le soir, en partant, elles étaient ravies. Elles nous ont dit qu’elles avaient beaucoup aimé et qu’elles reviendraient. Si nous les acceptions!


Actuellement, le temps est vraiment moche. Pluie, vents violents, ça ne s’arrête jamais. Malgré tout, nous vivons dans la bonne humeur et la gaieté. Quand nous ne faisons pas l’amour ou ne sommes pas au travail, nous écoutons de la musique, regardons des films, écrivons, lisons ou recherchons des idées et des images pour le blog de Marianne. 


Marianne est la patronne de notre sex-béguinage. Je trouve qu’elle a beaucoup d’assurance, mais aussi beaucoup de sagesse. C’est une femme émotive, d'apparence calme et pondérée, qui prend son temps pour bien réfléchir. Elle est très amoureuse de Karine, la sœur aînée de Gaëlle. Elle lui téléphone au moins une fois par jour et lui dit beaucoup de mots d’amour. Parfois, elle pleure toute seule dans son coin. Elle nous explique qu’elle a hâte que Karine vienne vivre avec nous, et aussi qu’elle regrette Ophélie, le grand amour de sa vie...


Joséphine la seconde, mais ne forme pas vraiment un couple avec elle. Joséphine s’occupe beaucoup de l’intendance, des courses, de la cuisine. Elle aime la vie pratique et matérielle, et va souvent chez une fermière des environs, une certaine Jeanne-Marie, qui nous vend des œufs. Je l’ai accompagnée une fois. C’est une grosse femme, joviale, rougeaude, un peu gouailleuse, mais sympathique. Tout le contraire de Joséphine qui est plutôt discrète. Joséphine aime prendre le rôle de maîtresse, dans nos jeux bdsm. Elle aime beaucoup ça, et le fait très bien, elle sait se montrer crédible et impressionnante.


Gaëlle et Honorine, c’est le petit couple. Elles sont très amoureuses l’une de l’autre et se le disent beaucoup. Elles se câlinent et font souvent l’amour ensemble, mais ça ne les empêche pas de le faire aussi avec nous autres. D’ailleurs, quand j’ai amené Gwendoline et Ursula au presbytère, elles ne les ont pas du tout boudées, bien au contraire. Honorine est l’intello du couple. C’est une fille curieuse, active, sportive, artiste et déterminée, qui aime beaucoup son métier de monitrice au centre équestre. Elle a une terrible passion pour les chevaux et s’occupe merveilleusement bien des enfants (presqu'exclusivement des filles) qui apprennent à monter. Gaëlle est plus passive, plus contemplative, elle doute beaucoup de ses compétences intellectuelles. Depuis peu, elle se met à écrire des poèmes, encouragée par Marianne et Honorine, et ses poèmes ne sont vraiment pas mal du tout, je trouve.


Moi, je suis un peu entre toutes. Pourtant, je suis loin d’être seule. Je vais souvent vers le petit couple H&G qui m’accueille toujours sans réticence, avec tendresse et bonheur. Je vais aussi vers Marianne ou Joséphine, parfois vers les deux à la fois. Joséphine serait facilement amoureuse de moi, mais je ne le suis pas vraiment d’elle, sans doute parce qu’elle est trop âgée, mais surtout parce qu’elle ne me correspond pas vraiment. Je lui ai dit. Heureusement, elle n'en prend pas ombrage... En revanche, je peux la désirer sexuellement, mais ce n’est pas de l’amour. Pour ce qui est de la baise, d’une manière générale, il n’y a pas de problèmes. Je suis toujours bien accueillie par toutes. De plus, au travail, avec Gwendoline, quand on le peut, on se réserve des pauses câlines. Parfois même, le soir, quand elle sait qu’Ursula est rentrée, nous allons chez elle, et nous faisons l’amour toutes les trois. 


Dans tous les cas, je suis une pièce rapportée, qu’on apprécie beaucoup, certes, mais qui souffre de ne pas connaître l’amour fusionnel avec une autre femme, comme cela existe entre Marianne et Karine, Gaëlle et Honorine, Gwendoline et Ursula, Muriel et Rose… Mon problème n’est pas nouveau, je le ressentais déjà à Soustons, et en plus, là-bas, je ne baisais même pas. Heureusement, j’aime aussi écrire et écouter de la musique. Bref, malgré toutes ces réserves, je me plais beaucoup dans ma nouvelle vie, avec mes nouvelles amies, et je m'en veux de faire la fine bouche. Mais je dis ce que je ressens.


Aimy




Commentaires

  1. Au moins, au presclyt’, tu t'es beaucoup rapprochée de ton idéal de vie. C'est déjà bien. Pour l'Amour fusionnel, il vient souvent sans même qu'on le cherche, il te prend par surprise. C'est le hasard de la vie. Et avoues que le hasard de la vie t'a déjà bien gâtée ! 😉

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    1. On verra bien la suite... Je le reconnais, je suis gâtée pour le moment!
      Aimy

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  2. Bienvenue, Amy.
    C'était merveilleux de vous rencontrer et d'apprendre à vous connaître à travers ce post.
    Merci beaucoup pour ce merveilleux article.
    J'aime votre type de travail, votre exposition aux œuvres d'art et aux beaux objets. J'espère que vous en profiterez toujours.
    La compagnie des femmes au presbytère est excellente. Je vous souhaite de tout cœur de prendre plaisir à faire l'amour et d'avoir de nombreux orgasmes humides. Les moments font la beauté de la vie.
    Je vous embrasse tous très fort.

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    1. Je suis très touchée par vos bons vœux, cher Giannis, et vous en remercie. Je vous embrasse,
      Aimy

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  3. Merci Aimy pour toutes ces informations. Je ne suis pas étonnée qu'amour et baise ne soient pas toujours vécus ensemble ( je suis hétéro ). L'atmosphère du presbytère est très bien décrite : cela me touche beaucoup. J'indique à Marianne que mon ordinateur est réparé. J'ai connu Ophélie par son premier blog. Je t'embrasse Aimy et embrasse Marianne ( pour les autres, faites-le à la mode lesbienne ). Elisabeth de Hautségur ( le site coupe mon nom et cela buggue). Elisabeth.

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    1. Merci Elisabeth pour ce commentaire stimulant. Je t'embrasse!
      Aimy

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  4. Bonjour Aimy.
    Tu aimes écrire et bien ça se voit, puisque tu le fais très bien.
    Tu fais là, un beau tour d'horizon du Presbyt, comme tu dis.
    Tu as bien décrit chacune d'entre vous.
    Un presbyt qui ne cesse de s'agrandir, d'ailleurs.
    Et toi, tu es en quelque sorte "l'électron libre".
    Je crois que tu t'es bien acclimatée à cette nouvelle vie et région.
    Bon dimanche à toutes.

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    1. Bonsoir Gil,
      Oui, je me suis bien acclimatée à ma nouvelle vie. Que de changements en si peu de temps. Je crois vraiment rêver! Je ne sais pas si je suis un électron libre, mais c'est un peu ce que je ressens, actuellement, tu as raison. Mais c'est sans doute bien, nous sommes libres au presbyt'. Nous ne sommes pas sous emprise!
      Aimy

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