Beauté de la symétrie

 

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Ariane m’embrassa. En même temps que je fermai les yeux pour savourer le plaisir de son étreinte, je la sentis imperceptiblement m’entraîner vers le sol. Le dos sur la moquette, j’écartai mes jambes et aussitôt, sans surprise, je sentis la chose entrer en moi… Elle me bourra, me gorgea, me fourra. Elle cogna et me remplit à me faire éclater. Je crus qu’elle allait m’éventrer!


J’ouvris les yeux et vis qu’elle était au-dessus de moi, tête-bêche. Sans me toucher, son petit cul adorable était devenu mon ciel… J’attrapai le lacet de cuir qui pendait au milieu de sa vulve et, très doucement, tirai dessus, confiante en le plaisir que je lui donnerais à faire ressortir cette chose qui, comme un long, paisible et beau paquebot, reparut. Mais, quand elle fut au dehors, elle me sembla hideuse et titanesque, semblable à un affreux serpent de mer. Attentivement, je regardai l’œil de cyclope d’où la chose venait de sortir. Il était bien rose, bien humide, avec des sortes de perles de rosée à l’intérieur, de jolies parois de nacre. Mais c’était une béance, l’entrée d’une grotte terriblement mystérieuse, étonnamment chaude et savonneuse. J’aurais voulu être à la place de la chose, être un petit quelque chose de ce Titanic, de cette bouteille à la mère, quand, de nouveau, je l’enfonçai dans l’huître rose où elle y disparut de nouveau corps et bien. J’étais au nord. De l’autre côté, dans l’hémisphère sud, la même chose entrait et sortait de moi, et me faisait beaucoup de bien. Un bien fou. J’étais pleinement heureuse, pleine de la chose. Je la laissais entrer et glisser en moi, et moi de mon côté, je poussai et tirai sur ma chose à moi. Et ma chose revenait, identique à elle-même, et je la repoussai encore et encore, comme un petit enfant qui jette au loin sa bobine et la fait revenir au moyen d’une ficelle, en jubilant. Tout marchait bien, était bien huilé, parfaitement réglé. Nous étions, Ariane et moi, comme une horloge, comme un petit univers clos. Chacune, à sa place, faisait son ouvrage (de dames) et donnait un plaisir mesuré à sa moitié. Nous attendions perfidement le big-bang, la grande et brutale expansion de notre univers, celle qui nous éclaterait, nous déchiquetterait et réduirait nos deux corps en bouillie, celle qui déplacerait notre centre de gravité et nous mettrait les nichons dans le cul. En attendant, nous étions de drôles de dames, des petites cochonnes célestes, des vierges de fer sataniques qui, ni vues ni connues, s’adonnaient à un jeu d’enfer! Par quelle communion de pensée Ariane eut-elle l’idée, la grande extase passée, de mettre sur la platine de sa chaîne, "Number of the Beast" d’Iron Maiden?


Ophélie Conan

Extrait de "Entre chiennes et louves"


Toutes ces étranges photos sont de Bart Ramakers (né en 1963), artiste belge, entre autres photographe et d'inspiration surréaliste, qui aime beaucoup les femmes nues dans des situations saugrenues, les mythes et légendes, et les scènes historiques. On dit de lui qu'enfant, il admirait la peinture des maîtres flamands, la musique baroque et la romantique, ainsi que l'opéra.

J'aime. Nous aimons toutes au presbytère.

Marianne


Commentaires

  1. Nous avons ici une série de photos à l'esthétique magnifique, avec un fort érotisme.
    La photo 10, Marianne, est de loin la meilleure. J'ai également adoré les images 13 et 35.
    Très beau post, ma chère amie.
    Beaucoup de bisous.

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    1. Merci Giannis. Personnellement, j'aime beaucoup les œuvres de cet artiste et j'aurais du mal à faire un choix. Je t'embrasse.
      Marianne

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  2. Ophélie par ses mots étaient bien marine.
    Il est vrai que beau coquillage s'apparente bien aux femmes.
    J'aime particulièrement la 7 et la 41 pour son côté spectacle charleston.

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    Réponses
    1. Merci Gil, j'aime aussi beaucoup cette période "Charleston"!
      Marianne

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    2. As-tu déjà fait l'amour, en déguisement de cette époque ?

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