Noires et blanches

 

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Nous étions deux blanches pilotées par deux noires dans des montagnes d'acier, de verre et de reflets, deux noires et deux blanches à la recherche des fastueuses mélodies de New York qui, grosse pomme, luisait de ses multiples splendeurs américaines, sauvages et colorées. Des cris, des chants, des rires, des vrombissements, des fracas, des rumeurs, il en venait de partout. Les yeux grands ouverts, les sens en éveil, nous étions, Karine et moi, dans ce labyrinthe receleur de bombes et de lèvres, des chercheuses d'or et de plaisirs insolites, guidées par nos deux beaux miroirs à peau d'ébène.

On est allées plusieurs fois au bout du Bronx, là où les touristes ne mettent jamais les pieds, dans des coins et recoins de misère, grâce à Grace et Angela et, à chaque fois, nous y avons trouvé notre plaisir.

Une nuit, on est allées sur la High Line, et on s'est fait voyeuses en matant, c'est facile, dans certains apparts qui la bordent en contrebas. En cet endroit, plus qu'ailleurs, la nuit change la nature des choses ou les choses de la nature. C'est incroyable. L'éclairage y est magique, certains bancs sont rétro-éclairés, d'autres sont laissés dans le noir (peut-être volontairement pour provoquer le désir des noctambules). Nous, ça a marché, nous avons saisi l'occasion et, sur ces bancs, avons fait couler notre mouille. Oh! L'éblouissement de tous ces cunnis entre blanche et noire, entre noire et blanche, entre noire et noire, et entre blanche et blanche! Oh! Ces bancs obscurs de la dualité réconciliée, forcément agenouillée, tous avides de baisers éblouis et sans cesse migrateurs!

Oh! Nos seins aussi, la nuit, sur les ponts splendides, celui de Brooklyn, par exemple, et dans la rumeur jamais éteinte de l'ample cité! Oh! Nos tétons tétés avec audace dans les recoins de Little Italy, de Soho, de Tribeca, partout où la bohème et la liberté fleurissent sans tapage et se brisent contre des fenêtres de langues bien vivantes.

On peut le dire, maintenant que nous sommes rentrées. Nous nous sommes rassasiées de nos beautés noires et blanches et tellement chaudes de cette belle rudesse, toujours dans l'intransigeance aveugle du dieu Manhattan.

Marianne

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Commentaires

  1. Noires et blanches comme les pièces d'un jeu de dames...
    Et qu'avez-vous maté dans les apparts qui bordent la High Line ?

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    Réponses
    1. Rien d'extraordinaire. Les riverains se méfient!
      Marianne

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  2. Superbes séries. J'aime autant la première que la seconde.

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    Réponses
    1. Oui, je suis d'accord!
      Merci de ton passage, Philippe.
      Marianne

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  3. Hacer un trio con dos chicas negras sería una OREO perfecta.

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