Le cagibi à photocopies
Me voici de retour à l’agence. Je retrouve les mêmes têtes, la même ambiance, les mêmes regards, les mêmes rites. Je retrouve le cagibi à photocopies, haut-lieu de nos amours saphiques, de nos déduits magiques, là où nos seins se rencontrent, où nos bouches se baisent, où des bretelles peu rebelles sont lascivement et subrepticement baissées, où nos mains s’aventurent en des endroits intimes, parfois sur des porte-jarretelles légers, moins bien gardés que le plus tentant des secrets professionnels. Oui, je vous le dis, je ne vous ai guère parlé de cet étonnant cagibi, de ce trou à rats, de ce sinistre réduit qu’on peut tenir pour un endroit malsain, nauséabond, misérable, fangeux, cochon, glauque, tant il est vrai que c’est un endroit sombre, étroit, bourré d’étagères remplies de dossiers poussiéreux, manquant d’oxygène, soumis périodiquement aux trémolos d’une vieille cafetière, où se morfondent un balai, une serpillère, un ramasse-bourrier, un aspirateur et des sacs poubelles, et où