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Affichage des articles associés au libellé Marianne a du chagrin

Le cagibi à photocopies

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Me voici de retour à l’agence. Je retrouve les mêmes têtes, la même ambiance, les mêmes regards, les mêmes rites. Je retrouve le cagibi à photocopies, haut-lieu de nos amours saphiques, de nos déduits magiques, là où nos seins se rencontrent, où nos bouches se baisent, où des bretelles peu rebelles sont lascivement et subrepticement baissées, où nos mains s’aventurent en des endroits intimes, parfois sur des porte-jarretelles légers, moins bien gardés que le plus tentant des secrets professionnels. Oui, je vous le dis, je ne vous ai guère parlé de cet étonnant cagibi, de ce trou à rats, de ce sinistre réduit qu’on peut tenir pour un endroit malsain, nauséabond, misérable, fangeux, cochon, glauque, tant il est vrai que c’est un endroit sombre, étroit, bourré d’étagères remplies de dossiers poussiéreux, manquant d’oxygène, soumis périodiquement aux trémolos d’une vieille cafetière, où se morfondent un balai, une serpillère, un ramasse-bourrier, un aspirateur et des sacs poubelles, et où

Mes premiers émois lesbiens

Ce qui est sûr, c’est qu’avant Ophélie, je n’avais jamais touché les seins ni le sexe d’une autre femme et, qu’en cette toute première fois, sous le pommier de ce fameux mariage, cela me faisait tout drôle, tout étrange, et cela m’était totalement inhabituel. En même temps, avec une femme, bizarrement, je me retrouvais en terrain connu. Elle, c’était un peu moi. Sous ce pommier, je me souviens, j’ai ressenti une véritable trouble, puis une extraordinaire bouffée de plaisir en touchant les seins d’Ophélie, en les malaxant, en la laissant toucher les miens. J’avais soudain très envie de ces attouchements que je ne crois pas avoir subis sous la contrainte, bien au contraire. J’avais très envie de ressentir ce je-ne-sais-quoi d’électrique et de féérique à fleur de peau. En plus, cela allait complètement de soi. J’étais dans un état de grâce, quand le corps sait ce qu’il fait et ce qu’il faut faire, sans avoir besoin du cerveau pour être guidé ou conseillé. C’est ce que disent les jongleurs

Lettre à Kali

Ma chère Kali, Tu as huit ans et ta grand-mère est Ophélie, ma grande amie.  Pourquoi a-t-elle eu un accident? Je ne sais pas. Et toi, Kali, qu’en penses-tu? Tu sais : quand j’habitais à Calcutta, je soignais des malades à côté d’un temple d’une déesse nommée Kali. Elle était très connue en Inde. Toi, j’en suis sûre, tu es aussi une déesse, et tu dois t’envoler dans tes rêves vers un monde où il n’arrive jamais de choses tristes, dans un monde où on retrouve sa grand-mère, et moi, je rêve aussi de ce monde où on revoit ceux qui se sont envolés comme des oiseaux. Peut-être qu’Ophélie avait des ailes pour voler… Je sais qu’elle était élégante et charmante, et qu’elle aimait beaucoup Marianne, mais toi, tu étais sa petite-fille, et elle devait t’adorer.  Je ne sais pas de quel enfant d’Ophélie, tu es la fille : elle avait deux enfants.  Quand j’étais près de temple de Kali, en Inde, je m’occupais beaucoup de mon fils de quatre ans qui était tombé malade mais c’était il y a longtemps. A to

Avec le déconfinement

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Avec le déconfinement, nous allons bientôt revoir Muriel et Rose, ce qui n’est sans doute pas très raisonnable. Elles ont nettement émis l’intention de faire la fête à Honorine, et je les comprends. Il faut dire qu’elles ne l’ont pas revue depuis l’été dernier, et qu’elles sont très désireuses de la toucher, de l’embrasser et de la lécher. Honorine aussi est très contente, elle se sent attendue, choyée, adulée. En plus, son club équestre va bientôt rouvrir et le responsable lui a promis un emploi. À la mairie, par une annonce affichée, Gaëlle a déniché des heures de nounou. C’est tous les soirs de 17 à 19 heures. Il s’agit de garder deux petits garçons de 3 et 5 ans. Elle est contente, parce que ça va lui faire un peu d’argent. La petite punition infligée, l’autre jour, a produit son effet. Nous allons aussi sûrement revoir Marlène et Marceline que nous n’avons pas revues depuis le crémation d’Ophélie. Toutes ces retrouvailles ne sont sûrement pas raisonnables, j’en ai bien conscience.

Entre tes cuisses

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J’adore me glisser nue Quand tu es nue Entre tes cuisses Sans clé ni tournevis Pour faire la mécanicienne avec ma langue Alors je t’entends jouir A l’étage au-dessus Je rêve de ta tourmente Comme une veilleuse de nuit Pendant que je me branle aussi Je crois vraiment que je suis une vraie magicienne Ophélie Conan Inutile de dire qu’Ophélie et moi raffolions de ces jeux, souvent impromptus, de langues et de chattes. Il n’y avait pas de jour, ni de nuit, où nous ne donnions, au moins deux fois, nos langues à nos chattes. Depuis la tragique disparition de ma belle salope, cette heureuse tradition, avec Honorine et Gaëlle, ne se perd évidemment pas. Je dirais même qu’en ces temps de Covid, elle est plus vivante que jamais. Comme sur ce gif animé, nos langues se font langues de chattes qui lapent, relapent, et relapent encore. Reconnaissez qu’en plus, il s’agit d’un fabuleux spectacle dont on ne se lasse pas, comme celui de la mer, « toujours recommencée »! (Déjà publié dans "Marianne a

La vie

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"La vie devrait être une aventure merveilleuse." Ophélie Conan (Publié le 12 juin 2020, dans "Marianne a du chagrin")

Ma rencontre avec Ophélie

Hier, dimanche, j’étais invitée à un mariage en Mayenne, ce qui n’est guère coutumier. Oui, il n’est pas coutumier de se marier le dimanche. Pour l’occasion, Madame le Maire et son adjointe avaient ouvert leur petite mairie. Madame le Maire, une jolie rousse d’une quarantaine d’années, s’était ceinte de son écharpe tricolore et je peux dire qu’elle avait vraiment fière allure. Je l’aurais bien vue en Marianne, celle qui était posée sur une table, et avec laquelle je la comparais. Bien évidemment, je la préférais au Sarko de la photo, que je voyais juste au-dessus d’elle. Il faisait beau, il faisait chaud, très chaud même au moment où les époux ont écouté, toutes fenêtres ouvertes, la lecture du code civil effectuée par Madame l’adjointe, et ils ont dit oui, ensuite, à Madame le Maire, avant de signer. Il faisait si chaud que j’avais mis une petite robe mauve sans rien dessous. La mariée aussi était très belle dans sa robe blanche écrue, trente-deux ans, sans profession, deux jolis bamb

Par ses cils

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Il faisait beau sur la terre Bien plus beau qu'en Enfer En déplaçant une bretelle de son soutien-gorge Il s'envola une myriade d'oiseaux-mouches Heureusement nous étions à l'abri des profondeurs célestes Et je regardais ses seins Et ses yeux languissants si beaux D'une couleur sombre et ténébreuse Dont les légers battements de paupières Me faisaient entrer Doucement Par ses cils Dans l'écorce de la terre Où des pétales de roses S'échappaient en voletant Comme dans un souffle immense Et divinement parfumé Ophélie Conan Le septième des nombreux articles illustrés qu’Ophélie avait préparés pour « Conan la barbare II » et qui n’ont pas été publiés par elle. Je le présente ici sans aucune modification. (Publié le 9 mai 2020, dans "Marianne a du chagrin")