De mon landau jusqu’au velours de mon cercueil, En attendant d’être changée en moule ou en écureuil, Je me faufile entre les plis du réel et je passe. Je passe, et mes bras enlacent tes bras délicieux De femme habillée de laine, d’amour et de feu. Sans la moindre mitaine, le fossoyeur m’attend. Il regarde les croix qui veillent, il voit La terre qui tressaille d'un souffle prophétique, Il attend sans vouloir me déplaire, mais constant, Me fait la nique, et laisse mon âme amoureuse ensevelie. Ainsi danse-t-on dans mes bois de mélancolie. Les phrases confiées la veille à mon oreille, La nuit, m'envahissent de ta belle anatomie. Toutes les rues s'en vont captives vers la Mort, Il est indubitable que je ne me puis avoir tort. Il est bien et beau de dire je veux, surtout quand Je vois tes yeux bleus comme deux fleurs de lumière. Ils me parlent tout bas d'éphémère, et je sais bien Qu’ils n’ont aucun rapport avec les archanges cornus Qui, dans mon sang, prennent nourriture et