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La femme numérique

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Son immobilité traverse l'épaisseur du jour et de la nuit Et les murs qui l'entourent Sont pris de vertiges Ses bas blancs Ses cordelettes blanches Ses escarpins blancs Ses gants blancs Et ses godes immaculés  Ont la virginité d'une neige vierge Ses tétines et les lèvres de son sexe ont la splendeur des choses Qui basculent lentement dans le vide Ou dans le rêve Elle n'existe pas Mais elle excite c'est sûr Mon désir pour elle Ophélie Conan Publié par Ophélie dans "Conan la barbare II", le 2 juillet 2019.

Avant la catastrophe

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  Quelques instants plus tard, les deux amies retournèrent dans leur chambre pour se préparer à aller dîner. Elles se remaquillèrent, changèrent leurs tenues et, au moment du départ, se coiffèrent de leurs chapeaux. Les bras des femmes ne devant jamais être nus, elles enfilèrent leurs gants. Ils étaient si longs et si étroitement serrés pour donner de la finesse à leurs mains, qu’elles devaient utiliser un crochet pour fermer les boutons à la hauteur du poignet.   Des cabines de première classe, il n’y avait pas loin pour se rendre dans la salle du restaurant à la carte. Arrivées devant la porte, Miss Waterman et Miss Beach furent accueillies par un groom qui les salua. Dans la vaste salle luxueuse où elles entrèrent, elles rencontrèrent quelques visages connus qu’elles saluèrent. Puis, un jeune maître d’hôtel des plus cérémonieux les installa à une table, près d’une fenêtre. Là, assises en attendant la carte, elles restèrent figées, à garder le silence, leur chapeau sur la tête. Grâce

Le hasard des rues

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  1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36    J'aime le grand océan et ses filles de la pluie, et ses oiseaux qui piquent, et ses oiseaux qui tombent, j'aime aussi la grande forêt sombre aux desseins multiples où se noue l'éternelle complicité des amantes aux seins trépidants, j'aime enfin la ville, surtout la nuit, la ville aux plaisirs explosifs et sensuels, la ville aux plaisirs éphémères, la ville où j'aime déambuler, nue sous un manteau de métamorphoses, où je me sens devenir femme-fleur, objet de contemplation, femme-fruit, objet de dévoration, femme-statue, objet de dévotion. J'aime la ville qui est femme et sait faire de moi une affamée, dévoreuse de son image-amante. J'aime me perdre dans la ville pour m'y retrouver, j'aime y déambuler pour m'y perdre et m'y retrouver, j'aime y suivre jusqu'au matin le sillage parfumé d'une belle inconnue à la silhouette évanescent

Noyade

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  1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 Ce soir j'écris et j'entends la pluie qui tombe. La pluie, la pluie n'arrête pas de tomber. La nuit aussi. La nuit ressemble à une immense tombe. Ce soir j'écris. Je me sens un peu de courage, alors j'écris. Je me sens plus courageuse, un peu moins lasse, un peu plus digne. Aujourd'hui, j'ai travaillé. J'ai encore vu la mort à l'œuvre dans les lits médicalisés, dans les fauteuils roulants, dans les sourires édentés. J'ai vu l'usure du temps sur les corps. Sur les corps des femmes. Indescriptible ce travail de mort, ce travail de déformation, de désintégration. Je ne saurais décrire ça. J'en suis bel et bien incapable. Je n'en ai pas envie. Cela me fait peur. Je suis seule, sans arme, sans amie, mais en vie. Je n'ai que mes larmes, je me sens encore belle, très belle, désirable. Mais je sais que c'est ce qui m'attend dans quarante ans.   Je pense à toute cette eau qui tombe, à