On a beau chercher, on ne voit pas. On ne voit pas qui pourrait-être le droniste. Bien sûr, on ne connaît pas tout le monde dans ce village. Au café-épicerie, il y a des poivrots qui, d’après Olivier et Sacha, jasent sur notre compte. Ils disent que nous sommes des pimbêches de la ville, Et qu’ils nous baiseraient bien. Que ça rabattrait notre caquet. Ils ne disent pas que nous sommes des gouines. Quand même pas ça. Ils le disent peut-être à d'autres moments, quand ils ne sont pas au café. Le cafetier les écoute, sans rien dire, mais il a l’air d’un vicelard, ce cafetier, un grand maigre un peu ténébreux, et ça pourrait bien être lui, le droniste. Il y a aussi l’ancien boucher-charcutier à la retraite. Sa femme est morte d’un cancer, l’an dernier, et il vit avec son fils vieux-garçon, un peu à l’extérieur du village. Il se marre tout le temps quand on le rencontre, on ne sait pourquoi. Peut-être parce qu’il picole. Il était réputé pour son boudin. C'est suspect. Il y a aussi le