Une nuit, un train
Après avoir roulé durant un bon quart d'heure, j'arrivai à Alençon et parvins sans le moindre incident à stationner ma voiture sur le parking de la gare. Cette gare était moins belle, plus récente que celle de Sées, style années 60-70, mais plus propre, plus moderne, visiblement plus fréquentée. Une violente angoisse m'étreignit lorsque j'aperçus deux types avec des chiens qui discutaient devant des panneaux vitrés, à gauche de la porte d'entrée. J'attendis quelques instants, mais comme ils avaient l'air installés en cet endroit pour un bon moment et que j'étais désireuse de relever rapidement mon défi et de vivre mon rêve, je pris mon courage à deux mains, sortis de mon auto et, sur le bitume, enfilai mon manteau. En m'approchant de l'entrée, les deux types cessèrent leur discussion et me regardèrent avec étonnement et insistance. Ils se mirent à sourire, puis à échanger, en ricanant, des blagues et des propos bruyants dont je ne compris pas le