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Le feu

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  De nouveau, je trempai ma brosse dans le pot de vermillon et, agenouillée, retournai vers le pubis d’Ariane. Une idée, subitement, me traversa l’esprit. Le feu. Oui, de grandes flammes. A partir des poils, je remontai mon pinceau sur son bas-ventre en opérant une sorte de volute. Je recommençai une autre fois, puis encore une autre, et une autre, en effectuant des tracés de formes et de longueurs différentes, qui s’arrêtaient juste au-dessous des seins. Ariane comprit immédiatement mon intention. — C’est du feu? demanda-t-elle. — Oui, tu as le feu au cul, répondis-je, en nourrissant chacun de mes tracés de rouge carmin, de jaune d’or, d’orange et d’ocres divers, afin de donner aux flammes une épaisseur et une incandescence infiniment réaliste. Bientôt, ce fut un véritable brasier, assez réussi, qui léchait le dessous de ses seins sans en atteindre les pointes. Satisfaite, Ariane reprit sa brosse. Avec un vert plus tendre, elle se remit au travail et repassa à certains endroits de la

La mort

C’était l’après-midi Sa voix ruisselait comme une belle angine Le vent tournoyait et passait en rafales Et ses bras souples étaient pareils à des ciseaux Avec de graves sourcils Elle marchait d'un pas grave Comme revenant docile D’un très lointain exil Mais sa démarche était fluide C’était une femelle farouche Avec une pivoine rouge dans sa bouche Dans le jardin Les arbres Déjà tout vêtus de bourgeons roses Jouaient au plus malin devant elle Ainsi que devant les pissenlits Nouvellement apparus Et aux longs roseaux du fleuve S’accordait la rhubarbe Dont l’étreinte Savait enlacer savamment Son triste fantôme de douleur Ses yeux étaient grands Et bleus comme des lotus Et ses cheveux frissonnaient vaillamment En de savants réseaux Des enfants jacassèrent soudain Et demandèrent l’heure Puis à boire de l’eau Pour eux, elle sortit de son diurne évanouissement Vida le fond des flots Et traversa la nuit d’une agonie patiente Ainsi que mille lieux dangereux Peuplés d’extraordinaires lys d’ea

10 mars

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  10 mars, voici le jour maudit qui revient, celui de la mort d’Ophélie. Maudit anniversaire pour moi, pour Honorine, pour Gaëlle, pour nos amies, pour celles et ceux qui appréciaient Ophélie. Un an déjà. Comme si c’était hier.  

Aimer l'objet tel qu'il est

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