Cris et sanglots
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 (...) Un jour, bizarrement, Virginia se jeta dans les bras d’un amant, un type assez étrange qu’elle avait rencontré dans le métro. C’était un homme marié qui habitait Ménilmontant. Il s’appelait Jean-Bernard, avait un visage taillé à la serpe et portait une barbe à la De Niro. A son oreille gauche, brillait une croix en argent. Il portait toujours le lamentable même jean râpé qui tombait sur ses chaussures d’ouvrier en cuir gras. Quant aux manches de sa chemise de bûcheron, elles étaient toujours retroussées haut sur ses biceps saillants et tatoués. Il n’était pas franchement beau avec ses cheveux mi-longs, plaqués en arrière, mais Virginia devint folle de lui et de sa moto et elle le faisait craquer. Souvent, il lui disait : — Tu as un beau cul! Tu es vraiment bandante! Curieusement, à vingt-huit ans, la vie de Virginia bascula. Avant de connaître Jean-Bernard, bien qu’elle ne fût plus vierge, elle ne savait