Huit heures du matin
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 à Marianne, Seule à ma table avec moi-même Dans un bistrot De la rue du Carême Je ne suis pas de trop Pour laisser venir à moi la vie Ses senteurs et ses bruits J'écoute ceux du percolateur Et des petites cuillers Qui s'affalent sèchement dans les soucoupes Je pense à toi mon cœur J'ai envie de toi De t'aimer De te savoir par cœur Pour te faire fondre comme un simple morceau de sucre J'ai mis un sucre dans mon café Je suis ivre de bonheur Je renifle Je hume son odeur Je tourne avec ma petite cuiller J'écoute J'entends maintenant toutes celles que le patron lance Rageusement Par rafales Dans les tiroirs ouverts de son comptoir J'entends les plaintes du métal Et aussi le bruit infernal des allées et venues des poivrots Sourds comme des pots Autour de la porte d'entrée J'entends les portables q