Lisa de toutes les vies Tu vis dans tous les corps Et jamais tu ne péris biens et corps Mais tu n'es plus à ça près Car tu as encore aux lèvres L'incroyable désir des femmes souriantes Même devant six millions de visiteurs Qui comme des balèvres Te collent Chaque année Au Louvre Ou se selfient devant toi En te tournant le dos Ophélie La Joconde avec de gros nénés, pourquoi pas? Nous n'avons pas pu résister à l'utilisation de cette image pour illustrer ce poème d'Ophélie déjà paru dans son blog. Marianne

  1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 Ô reine Sémiramis Ô farouche guerrière A la beauté de feuille de palmier Toi qui jadis te transformas en colombe Je te remercie D'avoir fondé les merveilleux jardins suspendus de Babylone Aux terrasses si imposantes Et si épaisses A la végétation si douce et si semblable à ta chair Si frémissante de luxuriantes espèces Admirablement arrosées par d'increvables canalisations et aqueducs Savamment conçus par tes ingénieux ingénieurs   Qui surent faire remonter l'eau à l'aide de vis d'Archimède Ô comme toutes ces femmes qui se prélassaient nues dans tes jardins Tout auprès de toi Devaient être belles Ô reine Sémiramis Comme toi Elles possédaient les balconnées lourdes et ravageuses des grandes amantes Qui encore nous friolent Nous autres Tentatrices d'aujourd'hui Ophélie Conan

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 Elle attend Elle ne bouge pas Elle profère des mots incompréhensibles Elle attend Elle ne bouge pas Elle essuie De temps en temps Avec son foulard Sa bouche baveuse Le temps passe Elle attend Elle ne bouge pas Il met des heures à passer le temps Elle regarde à ses pieds ses gros chaussons fourrés Elle regarde ses grosses jambes œdémateuses et violacées Elle regarde passer le temps Dans ses grosses veines bleues Le temps qui passe Comme les voitures sur l'avenue   Ou cet homme insuffisant respiratoire en fauteuil roulant Ça l'occupe Cet homme qui passe Ce sang qui coule Cet homme qui respire mal Et qui tousse Ce temps qui passe Ce temps qui pousse Elle sourit Elle respire Elle lui dit A l'homme Et aussi au temps Je suis encore jeune Moi Ophélie Conan ("Mon amante irréligieuse") A un moment de sa vie (je ne la co